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lundi 8 juin 2009

GHINZU - PLACEBO - THE JIM JONES REVUE ~ L'Olympia. Paris.















Ce qu’en a pensé Eric :

« Ce soir, je suis un peu énervé, entre les billets achetés pour d'éventuels amis et connaissances qui me sont restés sur les bras, et l'interdiction totale de photographie (ouiiiinn ! Nos beaux appareils abandonnés à la consigne !) : difficile de me mettre en train avec ce nuage noir au dessus de ma tête ! Ce qui fait sans doute que les 30 minutes d'électro-punk de Kap Bambino qui ouvrent la soirée tant attendue de la Musicale me laissent largement froid. Un barbu chevelu qui se trémousse sur ses consoles et déverse un flot de sons puissants et parfois joliment hystériques ; une petite blonde miniature qui trépigne en hurlant, sorte de joli ludion qui essaye - un peu en vain - d'entrainer la foule dans son délire. Bon, tout cela est fort sympathique, mais ne fonctionnera pas vraiment ce soir : la faute au public, pas venu pour ça ? Ou un problème fondamental de "conception" de ce genre de musique : est-ce que la froideur des machines n'est pas quelque part en contradiction avec le fait de jouer du punk rock ? Est-ce que l'absence de l'enchainement magique couplet-refrain, avec les bouffées d'adrénaline qui s'ensuivent, ne condamne pas l'électro à une abstraction incompatible avec la furie rock'n'rollienne ? Ou, question plus essentiel encore : peut-on jouer de l'air guitar sur de l'electro ? A revoir quand même dans de meilleures conditions...

Ce n'est pas la suite qui va me remettre de bonne humeur, vu que les deux (voire trois) guitares de The Jim Jones Review sont littéralement ABSENTES de la sono !!! Du jamais vu, surtout dans une salle comme l'Olympia !!! J'ai beau hurler comme un damné entre chaque morceau pour attirer l'attention du groupe, rien n'y fait ! Le chanteur me repère, m'entend crier : "Louder ! Louder !", mais ne comprend visiblement pas pourquoi je m'agite comme ça ! Il rigole, et ça repart, avec un son creux, quasi inexistant, qui fiche complètement en l'air le set de ce groupe dont le principe est de radicaliser le rockabilly le plus orthodoxe... Dans ces conditions là, impossible de prendre le moindre plaisir, même si on se rend bien compte à voir s'agiter et prendre des poses les musiciens sur scène que c'est - normalement - de la musique qui bouge ! Là, ça devient presque ridicule, avec une atmosphère lugubre qui me rappelle les groupes de bal de mon adolescence jouant sans sono sous un chapiteau pourrave au fin fond de la Bourgogne ! A mon côté, Gilles B a l'air effondré, et je dois dire que nous vivons 30 minutes de calvaire et d'intense frustration... A revoir donc AVEC DU SON ! En tout cas, nous n'adressons pas nos félicitations aux responsables de cette débâcle, quels qu'ils soient...

On est un peu inquiets pour la suite : on espère ne pas revivre la même chose, surtout pour LE groupe que nous sommes venus voir avant tout : Ghinzu ! Et puis non, heureusement : il est 20 h 20, et dès que nos Belges favoris entrent en scène, sur la splendide mélodie de Mother Allegra, on est rassurés : voici un grand groupe, un vrai, qui a tout pour lui, des morceaux amples et poignants, une présence scénique envoutante, une grande intensité émotionelle... Pour moins de 50 minutes malheureusement. On me dira, mieux vaut 50 minutes parfaites de Ghinzu qu'une heure et demi de bien des groupes. D'accord, mais quand même ! Quand le groupe finit par enchaîner Do You Read Me? (Sommet du set, tendu, harmonieux, agressif, incomparable..), un nouveau titre hallucinant, Chocolat, décharge d'adrénaline sur descente électro en vrille, et, pour finir, la tuerie de Kill the Surfers, un morceau étonnant où les seventies planantes rencontrent l'électro dans une ambiance sonique et psychédélique totale... Vous voyez le genre ? Bon, sur scène, le guitariste au physique batave (grand, blond-roux, machoire carrée et cheveux longs) a pété les plombs depuis longtemps, et fait le show juste devant nous. John Stargasm a ingurgité plein de bières, mais sans doute pas assez pour un concert aussi court, et du coup, il garde une certaine élégance : très classe, il monte quand même debout sur son petit orgue pour exciter et sa petite bande, et la foule qui a fini par se déchaîner. Au final, c'est quand même trop court pour que le plaisir soit vraiment intense, on sent qu'avec une demi-heure de plus le concert aurait été grand. On sent que Kill the Surfers frôle la folie, mais que la nécessité d'en finir là plombe l'ambiance. Dommage ! Quand même la confirmation pour moi, qui n'avais jamais vu Ghinzu sur scène avant, qu'on tient là un groupe important et moderne.

Je ne sais pas par où commencer quand je n'aime pas un concert, d'autant que je n'ai pas envie de dire du mal de Brian Molko et de son Placebo, un groupe que j'ai tant aimé. Et puis, en plus, j'ai passé l'heure et trente cinq minutes qu'a duré le set de Placebo à me demander pourquoi je restais aussi froid, insensible, devant cette musique... qui avait en apparence tout pour me plaire : énergie, violence, son parfait (enfin !!!), qualité des musiciens, etc. etc. Mais là, ce soir, il ne s'est RIEN passé. Je n'ai RIEN vu à l'Olympia (comme d'autres n'ont RIEN vu à Hiroshima, hi hi) : j'ai admiré les spelndides tatouages intégraux du beau gosse qui a été recruté comme nouveau batteur, j'ai aimé la classe narquoise du grand Stephan, j'ai regretté le choix de la nouvelle coupe de cheveux de Brian - un Brian moins féminin, moins fin, et finalement pas très mignon (désolé les filles, mais j'ai trouvé la grande bouche de Brian un peu répugnante, vue de près !). Pour le reste, je n'ai pas vu Placebo sur scène, juste un groupe de fantoches interprétant au rouleau compresseur - sans nuances, sans sentiments aucuns - d'anciennes chansons de Placebo que nous avions aimées. Il y avait aussi une poignée de musiciens professionnels qui officiaient derrière le trio, à demi-dissimulés, histoire de gonfler encore un peu plus ce show "à l'américaine" qui n'en avait pas besoin, pourtant. J'ai donc laissé défiler tous les morceaux du nouvel album que je ne connaissais pas, tous joués "dur", tous sur le même ton et dans la même ambiance. Le problème est que les anciens morceaux (Special Needs, Every Me and every You, Meds, et même A Song to Say Goodbye, une chanson qui me faisait normalement fondre) étaient tout autant joués "dur", chantés sur le même ton et joués dans la même ambiance ! Il a fallu attendre Special K avec les choeurs des filles du public, et une version furieuse et métallisée - mais sans magie aucune, désolé - de Bitter End en rappel pour qu'il se passe un peu quelque chose. Trop tard pour moi, et au second et généreux rappel, j'avais déjà plié bagage dans ma tête. Et puis après, en conversant avec les amis, ou tout au moins Cécile, Livie et sa soeur, Gilles B, Patrick, je me suis rendu compte que mon scepticisme était quand même largement partagé...

Voilà, une soirée largement loupée. Malgré les 50 minutes impeccables de Ghinzu. ça arrive, n'en faisons pas un drame. Rock'n'Roll will never die, nous disait Neil la semaine dernière... But bands do (... die) !»





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