Première Partie: Los Espirituosos


Parlons d'abord de cette 'fameuse" salle, célébrée par les internautes : curieuse disposition, pour le moins, en "V", la scène, arrondie, occupant la pointe du V ! Difficile de savoir où se placer devant une scène en demi-cercle ! La salle elle-même est assez peu accueillante, grande "double" pièce bétonnée en sous-sol, aux murs peints en blanc, un bar au fond de l'une des barres du "V", et des néons roses pour faire kitsch - ou rock'n'roll ? On ne sait jamais...
Ensuite, pourquoi Richmond Fontaine, me demanderez-vous ? Voici un groupe à peu près inconnu en France, mais à l'excellente réputation en Angleterre, même si le groupe pratique de l'Americana pure et dure, quelque part entre le Springsteen exsangue de "Nebraska", et un REM ralenti et sans mélodies. Pas très attrayant, me direz-vous ? Eh bien, si, parce que RF conjugue des textes remarquables, chroniques très littéraires mais consises et élégantes du désespoir quotidien, et une voix étonnante, voire bouleversante parfois. Ceci dit, le dernier album, "We Used To Think The Freeway Sounded Like a River" m'a laissé plus froid, sacrifiant trop l'austère beauté habituelle des ambiances pour rechercher une solution "middle of the road" au piétinement d'un groupe (existant depuis 15 ans) qui est trop définitivement catalogué comme "intello" (on compare régulièrement les textes et aussi les romans de l'écrivain-chanteur-guitariste Willy Vlautin à Raymond Carver, c'est dire !)... A voir sur scène, donc !
Mais il faut d'abord que je me confronte à ma première "première partie" espagnole, avec Los Espirituosos (si, si !)... 22 h 29, nos amis fans de "swing de taverne" - c'est ainsi qu'ils se décrivent - montent sur scène, devant une vingtaine de personnes, dont visiblement pas mal de copines et copains, pour nous distiller (hi hi) une demi heure de rockabily avec reverb' un peu mou, de blues jazzy encore plus (mou), de rock californien un peu moins (mou) : bref une musique pas vraiment intéressante - finalement, le chant en espagnol apporte un peu d'originalité et de pathos à une musique 10.000 fois entendue, dans tous les bars rock de la planète. Quand les rythmes se ralentissent, c'est carrément soporifique, malgré (ou à cause de) l'interprétation impeccable, et quand ça s'accélère, c'est à peu près correct. Un bon point, qui me rassure pour la suite, le son : clair, bien équilibré, d'un niveau acceptable.
Ce qui m'inquiète par contre, c'est qu'il est 23 heures, et que tout ce petit monde s'affaire maintenant à démonter une bonne partie du matériel... Que va-t-il rester pour Richmond Fontaine ? Pas grand chose en fait, le groupe jouant assez dépouillé ! La salle s'est correctement remplie (à moitié environ)quand à 23 h 18, le quatuor de quadragénaires Richmond Fontaine entre en scène. Je dis "quadragénaires" même si je n'ai aucune idée de l'âge exact des musiciens, mais il y a dans leur apparence une étonnante banalité (pour un groupe de rock, s'entend...) : oui, ils ont tout l'air d'une petite bande de mâles américains ordinaires, issus d'une white middle class assez éduquée, mais qui prèfère quand même passer ses week-ends "entre hommes" à la pêche avec une bonne caisse de bières fraîches qu'à déambuler au Musée du Prado de Madrid (au hasard). Je sais, ce sont des clichés, mais c'est l'impression qu'ils me donnent... voici des mecs qui ont déjà vécu, et qui ne se la jouent pas, ni "rock'n'roll?, ni "artistes".



Au final, je sors de cette heure vingt cinq minutes très rassuré quant à mon propre intérêt pour ce groupe méconnu de notre chère élite parisienne, et très heureusement surpris par la capacité que ses musiciens ont eu par instants de nous mettre le feu au coeur, tout en pratiquant une musique finalement assez ambitieuse. Il est presque une heure du matin, je suis quand même assez vanné, décidément il va falloir que je m'habitue aux horaires madrilènes : d'ailleurs, lorsque Willy s'est étonné à un moment de l'affluence à un set aussi tardif un mardi soir - et c'est vrai qu'à Portland, les rues doivent être plutôt désertes un mardi soir à minuit fin octobre ! -, il a recueilli la réponse du tac au tac d'une spectatrice : "Welcome to Madrid !"... »

Richmond Fontaine est un groupe de rock, basé à Portland, en Oregon, et formé en 1994. Comme Franz Ferdinand ou Jethro Tull, le groupe à pris le nom d'après une personne réelle, mais Leonard Skinnerd leur homonyme n'était pas fameux avant d'être adoptées par le groupe. Le groupe est l’une des références américaines en matière de folk et de country.
(http://www.myspace.com/richmondfontaine)
(http://www.myspace.com/richmondfontaine)

• Safety (1996)
• Miles From (1997)
• Lost Son (1999)
• Winnemucca (2002)
• Post to Wire (2004)
• The Fitzgerald (2005)
• Obliteration by Time (2006)
• Thirteen Cities (2007)
• We Used To Think The Freeway Sounded Like A River (2009)
• Miles From (1997)
• Lost Son (1999)
• Winnemucca (2002)
• Post to Wire (2004)
• The Fitzgerald (2005)
• Obliteration by Time (2006)
• Thirteen Cities (2007)
• We Used To Think The Freeway Sounded Like A River (2009)
• Willy Vlautin: vocals, Acoustic & Electric Guitars
• Dave Harding: Bass guitar, Electric Guitars, Vocals
• Sean Oldham: drums, percussion, Vibes, vocals
• Dan Eccles: Guitar
• Paul Brainard: Pedal Steel, Piano, Vibes, Acoustic Guitar, vocals
• Dave Harding: Bass guitar, Electric Guitars, Vocals
• Sean Oldham: drums, percussion, Vibes, vocals
• Dan Eccles: Guitar
• Paul Brainard: Pedal Steel, Piano, Vibes, Acoustic Guitar, vocals
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