« A Day In The Life…. Mais à vrai dire, je ne vais pas commencer par ce jour-là, mais par celui de l’achat du précieux sésame. En soi rien d’extraordinaire à la base : manquant de confiance en la réservation via internet pour les concerts de cette envergure, je suis juste allée à la FNAC à 9h15 pour l’ouverture des portes à 10h, et, vue la distance de la FNAC à chez moi (cinq minutes à pied) j’aurais pu faire davantage ma groupie. Les quinze premières minutes, je me dis que les six ou sept personnes devant moi ne seront pas un problème, et je m’installe tranquillement au bout de la petite queue, avec ma panoplie de fan, t-shirt Beatles et baladeur à fond dans les oreilles, Beatles of course ! La demi-heure qui suit - allez savoir pourquoi -, après avoir fait quelques calculs dans ma tête, je décide que ça risque de ne pas le faire, et j’envoie des textos à un peu tout le monde pour partager ma détresse. La FNAC ouvre à l’heure pile, et on a de la chance à la Défense car, avec la nouvelle disposition des lieux, il n’y a pas de ruée comme il y a eu paraît-il à Saint-Lazare : on conserve notre ordre, sauf une dame qui nous a doublés, et bêtement on a laissé faire… mauvaise idée, elle va y passer un sacré bout de temps, changeant d’avis sur le type de place qu’elle souhaite, puis sans refaire la queue va squatter une autre caisse, pour réserver autre chose certes, mais une caisse de moins pour nous en attendant ! Les vendeurs commencent à laisser entendre que ça se vend très vite, je vois ce qui est proposé aux gens devant moi à 133€ (place derrière la scène !) et me décide définitivement pour la fosse. Et aussi, accessoirement, pour le pessimisme. Je me morigène intérieurement pour ne pas être arrivée la première, et les larmes me montent aux yeux. Par principe, je ne me vois pas cautionner les agissements d’un revendeur sur Ebay, et j’ai le sentiment que finalement, je ne serai pas à Bercy le 10 décembre. Je suis dans un tel état que le monsieur devant moi propose de me laisser passer avant lui. Digne jusqu’au bout, je décline la proposition (mais je le remercie de sa gentillesse si jamais par miracle il lit ces lignes). Et malgré l’air alarmé des vendeurs FNAC, je vais bel et bien ressortir avec ma place en fosse. Et des larmes dans les yeux une fois encore, mais de joie, cette fois-ci.
Petit bond dans le temps, jeudi 10 décembre 2009, je vais voir Sir Paul McCartney à Bercy ! Ces histoires de Sir, ça me passe un peu au-dessus de la tête, mais ça me permet de montrer l’immense respect que je porte à ce musicien, alors juste une petite fois dans toute la page, je ne me prive pas ! Les Beatles et moi, c’est une longue histoire d’amour. Si je ne suis à fond dedans que depuis 2004, je les écoute régulièrement depuis 1998 et un exposé que j’ai fait sur eux au collège (gros coup de foudre sur le moment pour la petite Emilie pourtant pas très portée sur le rock à l’époque, mais je suppose qu’à treize ans j’étais trop jeune pour me considérer « fan » d’un groupe séparé depuis près de trente ans, et qui plus est dont l’un des membres est décédé cinq ans avant mon arrivée sur cette Terre). Au final, par mon Papa, je suis nourrie au son de Liverpool depuis ma naissance, Birthday sur la platine à mes anniversaires et tout et tout. Je suis donc une fan inconditionnelle des Beatles, mais pas une Beatlemaniaque non plus, guidée par l’envie de toujours en garder pour plus tard, parce que, ma date de naissance oblige, je n’aurai jamais le plaisir d’aller acheter un album des Beatles le jour de sa sortie… Non contente de ne même pas maîtriser leur répertoire, je dois connaître à tout casser six ou sept titres de la carrière post-Beatles de Paul. Alors comme entre être bien placée mais ne pas terminer le concert à cause de l’épuisement ou être plus loin mais en forme j’ai choisi la seconde solution, j’occupe ma journée à la révision de tous les titres présents dans la setlist de Hambourg, les paroles y compris, merci Internet. Je réalise que je ne suis pas si inculte que ça côté Wings, ça m’évoque des choses, et d’ailleurs finalement, je préfère ces titres-là à pas mal de chansons des Beatles de cette même setlist. Une sacrée machine à tubes le Paul, je n’ai quasiment jamais oublié les airs de pas mal de chansons que je découvrais seulement le jour même, honte à moi ! Pour les paroles par contre, malgré ma bonne mémoire, pas de miracle, mais au moins je savais de quoi causaient les chansons. Quand je me suis mise à réviser les Beatles aussi, y compris Eleanor Rigby dont je vénère chaque phrase depuis de longues années (mon premier coup de cœur Beatles, j’étais plus branchée « Rouge » que « Bleu » à cette époque, c’est difficile l’adolescence !), je me suis dit que je frisais la paranoïa, genre s’il y a une chanson que je donne l’impression de pas connaître, Paul va se vexer ! Pourtant ce ne sera évidemment pas le cas, je ne vais pas à un concert des Bishops, là ! Aussi génial que cela aurait pu être, Paul ne me verra pas chanter. Ma révision terminée, je me passe Mrs. Vandebilt en boucle, vive les « Ho, hey ho » dans l’appartement…
A 17h45, après mon dîner-à-l’heure-du-goûter, les concerts c’est mieux le ventre plein (enfin pas trop quand même), je pars pour Bercy. Seule, et je le resterai, car Vik va sur les gradins et c’est la seule personne de ma connaissance à aller à ce concert. Comme quoi, je ne connais vraiment pas grand-monde ! C’est parti pour sept heures debout non-stop entre le métro (pas de place assise même en montant à La Défense pour cause de grève de RER A, qui j’espère n’aura empêché aucun fan d’atteindre son but), l’attente de deux heures en dehors de Bercy (pataugeage dans la boue pour rejoindre le bout de la file d’attente, le pied en plein dans une flaque c’est tout moi ça, j’ai halluciné quand j’ai vu la longueur de la queue, et pourtant encore plein de gens se sont placés derrière moi après, et puis si au départ je n’avais pas l’impression d’avoir froid, le fait de rester sur place m’a vite démontré qu’on était quand même en décembre), l’attente dedans bien plus courte après une fouille plus que sommaire vu le retard (il est déjà 20h30 pour un concert prévu à 20h), le concert en lui-même (2h45 d’éclate totale, le pied !) et re-métro ensuite, toujours sans place assise, enfin sur la fin si, mais partie dans mon baladeur (Beatles forever !) et plus vraiment à ça près, j’ai stoïquement terminé debout, et même couru jusqu’à l’appartement sur fond de A Day In The Life. Y’a pas à dire, un concert de Paul malgré ses soixante-sept printemps, ça vous donne une pêche d’enfer ! Mais sincèrement, chapeau aux fans qui ont pour la plupart attendu bien plus longtemps que moi, je crois personnellement que j’avais atteint mon maximum.
Malgré mon arrivée relativement tardive dans la queue, je me trouve à peu près bien placée, aux environs de la limite entre les gradins P et O, si je ne me trompe (l’orientation, c’est pas du tout mon truc). Prenant conscience de la position finalement moins bonne que la mienne de certaines des places catégorie 1, je suis de bonne humeur jusqu’à ce que je réalise que 1) le micro sur lequel j’ai une vue correcte est celui du guitariste Rusty Anderson, et non pas celui de Paul, moi qui ne voulait pas être trop au milieu de la foule car j’avoue que ça me fout la trouille, j’aurais dû viser le côté droit ; je ressens encore plus profondément mon inculture que lorsque dans la file d’attente, j’écoutais les conversations fort pointues de mes voisins (très sympathiques au demeurant) et 2) Ce ne sont plus les mêmes personnes sympathiques autour de moi, mais un « pénible »: si sur les vidéos entre deux morceaux vous entendez « Come on, Paul », « You’re good Paul », « In French, Paul » à un volume sonore groupiesque malgré la voix masculine, eh bien c’est mon tympan qui se trouvait à côté. Si je ne suis absolument pas contre le fait que ce gars souhaite exprimer sa joie de voir Paul ce soir, dans l’ensemble c’était très déplacé, par le choix des phrases et surtout du moment de la prononciation, quand Paul parlait de choses sérieuses comme les raisons qui l’ont conduit à écrire tel ou tel titre. Enfin, au moins pendant les chansons il ne parlait pas trop, même si le peu qu’il a dit ne le faisait pas paraître moins inculte : quand Paul a dit qu’il avait écrit My Love pour Linda, il a compris Lennon, c’est dire s’il prêtait attention au concert… Pendant l’hommage à John sur Here Today justement, je ne suis pas non plus à fond dans le concert, mais pour une autre raison : les malaises qui commençaient autour de moi. La fosse est pourtant très peu agitée, mais c’est vrai qu’il fait chaud, que pas mal de gens conservent leur manteau faute de vestiaire (le mien est autour de ma taille depuis bien longtemps, sans ça, je n’aurais pas tenu), et que l’exorbitante différence de prix entre les types de places a sûrement convaincu des gens habituellement réfractaires à la fosse, voire vierges de toute expérience dans ce domaine. Ayant une propension naturelle à l’hypocondrie, je finis par ne plus me sentir très en forme moi non plus, mais cela va heureusement passer assez vite. Et j’ai aussi près de moi dans un des escaliers menant aux gradins quelques petits gosses de huit ou neuf ans à l’enthousiasme débordant, communicatif, et tout bonnement adorables. Preuve que la relève est assurée, et qu’il n’y a pas que les nostalgiques d’une époque révolue qui apprécient McCa.
Je ne sais même pas par où commencer tellement il y a à dire : trente-six titres, presque autant de tubes, 2h45 remplies d’énergie et d’émotion, un groupe qui assure derrière la légende qu’est Paul McCartney. Les Beatles, présents ce soir dans plus de la moitié de la setlist, ouvrent le show puisque c’est avec Magical Mystery Tour que le groupe attaque les hostilités. Une invitation parfaite pour un long voyage dans l’univers musical varié (mais toujours mélodiquement impeccable) de Paul McCartney. Drive My Car, que j’ai toujours trouvée un peu simpliste, est un régal en live (« Beep beep, beep beep, yeah ! »). Les morceaux des Wings s’avèrent plus puissants cependant, en particulier Let Me Roll It et donc la fameuse Mrs Vandebilt sus-citée, l’un des meilleurs moments du concert pour moi. Je suis déçue par l’introduction il me semble raccourcie de Only Mama Knows, d’autant que le plaisantin à côté de moi était particulièrement actif à ce moment-là. J’appréhendais un peu l’intermède au piano, étant une inconditionnelle de guitare devant l’éternel, mais les trois titres interprétés étaient très touchants, la pub pour le prochain film de De Niro en arrière-plan ne m’a pas dérangée vu que (I Want To) Come Home a quand même été composée par Paul spécialement pour ce film. Et l’hommage à Linda sur My Love (que Paul a dédié à toutes les « amoureuses » avec son adorable accent, j’ai vu des couples s’enlacer près de moi) était vraiment émouvant, on lit totalement la souffrance sur le visage de Paul… ce qui se verra aussi pour l’hommage à John (Here Today) et celui à George (Something avec l’introduction jouée par Paul sur un ukulélé qui lui a été offert par George lui-même). Honnêtement, malgré son exceptionnel carrière musicale et sa fortune, jamais je n’échangerais ma vie contre celle de Paul, marquée par trop de pertes dans son entourage. Mais c’est aussi ce qui fait toute la sincérité et l’émotion de certains de ses titres, et surtout je l’admire de réussir à surmonter tout cela, et d’avoir encore la pêche pour faire danser Bercy sur un Ob-la-di, Ob-la-da qui doit lui rappeler tant de souvenirs. J’ai cependant trouvé le public un peu mou, particulièrement dans les gradins, mais même en fosse, en tout cas de mon côté.
Je pensais prendre assez bien le départ de Paul par rapport à celui des Pixies notamment, parce qu’après tout ce n’était pas exactement comme quand je vois un groupe dont je vénère toutes les chansons sans exception. Mais son « See you next time » me serre le cœur, car même si apparemment les rumeurs de tournée d’adieu sont fausses, rien ne m’assure que je pourrai le revoir. Et c’est bien dommage, car si trois heures plutôt j’étais une fan des Beatles, je ressors définitivement fan de Paul, et avec l’envie de me lancer particulièrement dans sa période Wings ; de plus son côté électro sous le nom de « The Fireman » sonne également très bien en live. En plus de l’évidente qualité de ce concert musicalement, j’ai adoré Paul en lui-même, très simple, et surtout très drôle (quand il fait semblant de chercher à quel endroit se trouve la tête du chien en peluche que quelqu’un lui a offert, quand il nous fait faire des onomatopées diverses se terminant sur un « I say waf », public écroulé de rire, et lui avec son inimitable classe anglaise « oh, that’s enough », quand il fait semblant, penché sur son piano les doigts dans les oreilles, d’être devenu sourd après Live And Let Die, quand il évoque la réaction de son public de Kiev vis-à-vis des « Ho, hey ho » de Mrs Vandebilt, quand il nous appelle ses « petits choux »…). Il a aussi remarqué les cœurs portés à bout de bras par les gens de la communauté Maccablog, il a alors fait un cœur avec ses mains et les a remerciés avec sincérité, un autre moment très touchant. Un monument d’humour et de classe britannique, assorti d’une simplicité hors du commun. Je me répète et je ne suis pas objective, mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti. Le public des premiers rangs était également adorable, c’était génial de voir sur les écrans géants leurs visages passionnés, j’ai aperçu un véritable Sgt. Pepper bleu (la tenue de Paul), la classe !
Bon il va quand même être temps de conclure, même si je n’ai même pas pleuré, la faute probablement à une place un peu éloignée et un entourage désagréable, vous aurez compris que j’ai malgré tout adoré le concert, mais maintenant, Ob-la-di, ob-la-da, life goes on… And please, don’t forget, give peace a chance… »
Petit bond dans le temps, jeudi 10 décembre 2009, je vais voir Sir Paul McCartney à Bercy ! Ces histoires de Sir, ça me passe un peu au-dessus de la tête, mais ça me permet de montrer l’immense respect que je porte à ce musicien, alors juste une petite fois dans toute la page, je ne me prive pas ! Les Beatles et moi, c’est une longue histoire d’amour. Si je ne suis à fond dedans que depuis 2004, je les écoute régulièrement depuis 1998 et un exposé que j’ai fait sur eux au collège (gros coup de foudre sur le moment pour la petite Emilie pourtant pas très portée sur le rock à l’époque, mais je suppose qu’à treize ans j’étais trop jeune pour me considérer « fan » d’un groupe séparé depuis près de trente ans, et qui plus est dont l’un des membres est décédé cinq ans avant mon arrivée sur cette Terre). Au final, par mon Papa, je suis nourrie au son de Liverpool depuis ma naissance, Birthday sur la platine à mes anniversaires et tout et tout. Je suis donc une fan inconditionnelle des Beatles, mais pas une Beatlemaniaque non plus, guidée par l’envie de toujours en garder pour plus tard, parce que, ma date de naissance oblige, je n’aurai jamais le plaisir d’aller acheter un album des Beatles le jour de sa sortie… Non contente de ne même pas maîtriser leur répertoire, je dois connaître à tout casser six ou sept titres de la carrière post-Beatles de Paul. Alors comme entre être bien placée mais ne pas terminer le concert à cause de l’épuisement ou être plus loin mais en forme j’ai choisi la seconde solution, j’occupe ma journée à la révision de tous les titres présents dans la setlist de Hambourg, les paroles y compris, merci Internet. Je réalise que je ne suis pas si inculte que ça côté Wings, ça m’évoque des choses, et d’ailleurs finalement, je préfère ces titres-là à pas mal de chansons des Beatles de cette même setlist. Une sacrée machine à tubes le Paul, je n’ai quasiment jamais oublié les airs de pas mal de chansons que je découvrais seulement le jour même, honte à moi ! Pour les paroles par contre, malgré ma bonne mémoire, pas de miracle, mais au moins je savais de quoi causaient les chansons. Quand je me suis mise à réviser les Beatles aussi, y compris Eleanor Rigby dont je vénère chaque phrase depuis de longues années (mon premier coup de cœur Beatles, j’étais plus branchée « Rouge » que « Bleu » à cette époque, c’est difficile l’adolescence !), je me suis dit que je frisais la paranoïa, genre s’il y a une chanson que je donne l’impression de pas connaître, Paul va se vexer ! Pourtant ce ne sera évidemment pas le cas, je ne vais pas à un concert des Bishops, là ! Aussi génial que cela aurait pu être, Paul ne me verra pas chanter. Ma révision terminée, je me passe Mrs. Vandebilt en boucle, vive les « Ho, hey ho » dans l’appartement…
Malgré mon arrivée relativement tardive dans la queue, je me trouve à peu près bien placée, aux environs de la limite entre les gradins P et O, si je ne me trompe (l’orientation, c’est pas du tout mon truc). Prenant conscience de la position finalement moins bonne que la mienne de certaines des places catégorie 1, je suis de bonne humeur jusqu’à ce que je réalise que 1) le micro sur lequel j’ai une vue correcte est celui du guitariste Rusty Anderson, et non pas celui de Paul, moi qui ne voulait pas être trop au milieu de la foule car j’avoue que ça me fout la trouille, j’aurais dû viser le côté droit ; je ressens encore plus profondément mon inculture que lorsque dans la file d’attente, j’écoutais les conversations fort pointues de mes voisins (très sympathiques au demeurant) et 2) Ce ne sont plus les mêmes personnes sympathiques autour de moi, mais un « pénible »: si sur les vidéos entre deux morceaux vous entendez « Come on, Paul », « You’re good Paul », « In French, Paul » à un volume sonore groupiesque malgré la voix masculine, eh bien c’est mon tympan qui se trouvait à côté. Si je ne suis absolument pas contre le fait que ce gars souhaite exprimer sa joie de voir Paul ce soir, dans l’ensemble c’était très déplacé, par le choix des phrases et surtout du moment de la prononciation, quand Paul parlait de choses sérieuses comme les raisons qui l’ont conduit à écrire tel ou tel titre. Enfin, au moins pendant les chansons il ne parlait pas trop, même si le peu qu’il a dit ne le faisait pas paraître moins inculte : quand Paul a dit qu’il avait écrit My Love pour Linda, il a compris Lennon, c’est dire s’il prêtait attention au concert… Pendant l’hommage à John sur Here Today justement, je ne suis pas non plus à fond dans le concert, mais pour une autre raison : les malaises qui commençaient autour de moi. La fosse est pourtant très peu agitée, mais c’est vrai qu’il fait chaud, que pas mal de gens conservent leur manteau faute de vestiaire (le mien est autour de ma taille depuis bien longtemps, sans ça, je n’aurais pas tenu), et que l’exorbitante différence de prix entre les types de places a sûrement convaincu des gens habituellement réfractaires à la fosse, voire vierges de toute expérience dans ce domaine. Ayant une propension naturelle à l’hypocondrie, je finis par ne plus me sentir très en forme moi non plus, mais cela va heureusement passer assez vite. Et j’ai aussi près de moi dans un des escaliers menant aux gradins quelques petits gosses de huit ou neuf ans à l’enthousiasme débordant, communicatif, et tout bonnement adorables. Preuve que la relève est assurée, et qu’il n’y a pas que les nostalgiques d’une époque révolue qui apprécient McCa.
Les titres parfaits pour donner la bougeotte ne manquaient pas pourtant, Dance Tonight bien sûr, Back In The U.S.S.R., et Paperback Writer pendant laquelle j’ai eu la surprise de voir apparaître des peintures de Richard Prince de la série des Nurses, ça m’a fait un choc vu que c’est à ce peintre que je dois la pochette de « Sonic Nurse », l’un de mes albums préférés de Sonic Youth, et c’est également lui qui a inspiré le splendide titre Dude Ranch Nurse sur ce même album. Blackbird fut un autre grand moment d’émotion, lorsque Paul l’introduit en expliquant les raisons qui l’ont malheureusement poussé à écrire cette chanson sur la ségrégation raciale aux USA. Malheureusement même ça n’arrive pas à émouvoir mon voisin qui visiblement ne s’intéresse pas à un seul des mots prononcés par Paul, j’ai cherché à m’en éloigner le plus possible mais ce n’était pas trop gérable à moins de reculer (chose à laquelle je n’allais quand même pas m’abaisser) ou de donner l’impression de vouloir voler des places. Je fus également très heureuse (même si évidemment pas surprise, étant donnée ma façon d’aborder le concert) de voir en live A Day In The Life, je préfère quand même l’inretranscriptible (un néologisme de ma part je suppose) version studio, mais le compte de l’impressionnant batteur Abe Laboriel Jr est un bon substitut. Et l’enchaînement avec Give Peace A Chance, encore un moment touchant ! Même si ça m’a fait tout drôle, moi qui étais tellement barrée dans la précédente. Et puis je ne l’avais pas révisée ;-) mais ce n’est pas grave, c’est tout facile (la paix malheureusement, ce n’est pas aussi simple, il y a des jours où on se dit que finalement John n’est pas plus mal là où il est). Paris oblige, nous avons le droit à Michelle en bonus, sans qu’aucun autre titre de la setlist ne saute. Sympa, mais les images sur l’écran (Tour Eiffel, Moulin Rouge…) font trop clichés à mon goût. Quant à Eleanor Rigby, j’ai une nette préférence pour les arrangements de la version studio. Mais tout ne peut pas être parfait, n’est-ce pas ? Après un nouvel intermède au piano pour la traditionnelle Let It Be, la première partie du set s’achève, d’abord sur un époustouflant Live And Let Die bourré d’explosions et autres feux d’artifice du plus bel effet. Si pour Green Day je trouvais ça trop répétitif, là le choix de la chanson est judicieux, et la surprise est de taille pour moi. A noter que le guitariste Rusty Anderson a terminé le titre à même le sol. Et c’est enfin bien entendu Hey Jude : après avoir déjà poussé la chansonnette sur Ob-la-di, Ob-la-da un peu plus tôt, nous sommes de nouveau mis à contribution par Paul. Un coup les hommes, un coup les femmes, un coup tout le monde, le public se prête au jeu avec joie au point de continuer de chanter le refrain jusqu’à ce que le groupe remonte sur scène pour le premier rappel.
Trois standards des Beatles s’enchaînent alors : Day Tripper, Lady Madonna et Get Back. A quoi bon s’étendre sur le sujet n’est-ce pas, les titres parlent d’eux-mêmes, même si personnellement Lady Madonna n’est pas ma tasse de thé (peut-être parce qu’à mon âge ça m’évoque plutôt la chanteuse, que je n’apprécie guère il faut bien l’avouer ; j’ai le souvenir à l’époque de mon exposé d’avoir demandé à Maman si c’était une chanson qui lui était dédiée, c’est fou comme à un moment dans ma vie j’ai fait preuve d’une grande inculture musicale, et j’avais aussi vous le constaterez un gros problème de repérage dans le temps, mais bon le rock c’est comme tout, ça s’apprend, on ne devient pas une encyclopédie du jour au lendemain).
Le second et dernier rappel arrive bien trop vite, Yesterday est reprise en cœur par le public, Helter Skelter est un moment d’anthologie, je fixe l’écran et me trouve entraînée par les montagnes russes qui s’y trouvent. Et pourtant, à ce moment, j’ai une meilleure vue sur Paul car il y a eu un tel flot de gens qui ont reculé avant Yesterday (peut-être que certains ont cru que c’était fini, ça m’étonnerait quand même autant de malaises d’un coup), que j’ai pu m’avancer de quelques bons mètres supplémentaires. Le show touche à sa fin, nous crions « No, no, no » en chœur lorsque Paul annonce (en anglais, la majeure partie des phrases prononcées en français paraissant être préparées d’avance, Paul semblant les lire) qu’il est temps que le groupe rentre à la maison. A notre refus, il répond que nous devons aller dormir. Quelle idée ! Le public avait beau être un peu mou, l’idée de rentrer se mettre au lit ne lui convient pas un seul instant. Malgré la fatigue, je n’en ai pas envie non plus. C’est passé beaucoup, beaucoup trop vite… Encore la très à-propos version d’adieu de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band enchaînée avec The End, et bien évidemment, cette fois c’est bel et bien fini, sur cette splendide phrase de clôture : « And in the end, the love you take is equal to the love you make ».Je pensais prendre assez bien le départ de Paul par rapport à celui des Pixies notamment, parce qu’après tout ce n’était pas exactement comme quand je vois un groupe dont je vénère toutes les chansons sans exception. Mais son « See you next time » me serre le cœur, car même si apparemment les rumeurs de tournée d’adieu sont fausses, rien ne m’assure que je pourrai le revoir. Et c’est bien dommage, car si trois heures plutôt j’étais une fan des Beatles, je ressors définitivement fan de Paul, et avec l’envie de me lancer particulièrement dans sa période Wings ; de plus son côté électro sous le nom de « The Fireman » sonne également très bien en live. En plus de l’évidente qualité de ce concert musicalement, j’ai adoré Paul en lui-même, très simple, et surtout très drôle (quand il fait semblant de chercher à quel endroit se trouve la tête du chien en peluche que quelqu’un lui a offert, quand il nous fait faire des onomatopées diverses se terminant sur un « I say waf », public écroulé de rire, et lui avec son inimitable classe anglaise « oh, that’s enough », quand il fait semblant, penché sur son piano les doigts dans les oreilles, d’être devenu sourd après Live And Let Die, quand il évoque la réaction de son public de Kiev vis-à-vis des « Ho, hey ho » de Mrs Vandebilt, quand il nous appelle ses « petits choux »…). Il a aussi remarqué les cœurs portés à bout de bras par les gens de la communauté Maccablog, il a alors fait un cœur avec ses mains et les a remerciés avec sincérité, un autre moment très touchant. Un monument d’humour et de classe britannique, assorti d’une simplicité hors du commun. Je me répète et je ne suis pas objective, mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti. Le public des premiers rangs était également adorable, c’était génial de voir sur les écrans géants leurs visages passionnés, j’ai aperçu un véritable Sgt. Pepper bleu (la tenue de Paul), la classe !
Bon il va quand même être temps de conclure, même si je n’ai même pas pleuré, la faute probablement à une place un peu éloignée et un entourage désagréable, vous aurez compris que j’ai malgré tout adoré le concert, mais maintenant, Ob-la-di, ob-la-da, life goes on… And please, don’t forget, give peace a chance… »
Sir James Paul McCartney, dit "Paul McCartney" et surnommé "Macca", est un auteur-compositeur, chanteur et multi-instrumentiste britannique. Il fut le co-leader et le bassiste du groupe anglais The Beatles de 1957 à 1970, puis le fondateur et meneur des Wings de 1971 à 1981, avant de poursuivre une carrière en solo ininterrompue à ce jour, et de donner des concerts dans le monde entier, au cours desquels il reprend les plus grands succès composés ou co-composés depuis plus de 45 ans.
(http://www.myspace.com/paulmccartney)
2. Ram (1971)
3. Wild Life (1971)
4. Red Rose Speedway (1973)
5. Band on the Run (1973)
6. Venus and Mars (1975)
7. Wings at the Speed of Sound (1976)
8. London Town (1978)
9. Back to the Egg (1979)
(◦ Albums 3 à 9 avec les Wings)
10. McCartney II (1980)
11. Tug of War (1982)
12. Pipes of Peace (1983)
13. Press to Play (1986)
14. Снова в СССР (1988/1991)
15. Flowers in the Dirt (1989)
16. Off the Ground (1993)
17. Flaming Pie (1997)
18. Run Devil Run (1999)
19. Driving Rain (2001)
20. Chaos and Creation in the Backyard (2005)
21. Memory Almost Full (2007)
Paul McCartney: Vocals, Bass, Piano
+
The Band on Stage:
Paul "Wix" Wicken: keyboards, vocals
Rusty Anderson: guitars
Brian Ray: guitars
Abe Laboriel jrn: drums, vocals
+
The Band on Stage:
Paul "Wix" Wicken: keyboards, vocals
Rusty Anderson: guitars
Brian Ray: guitars
Abe Laboriel jrn: drums, vocals
1. Magical Mistery Tour ((The Beatles - Magical Mistery Tour - 1967)
2. Drive My Car (The Beatles - Rubber Soul - 1965)
3. Jet (Wings- Band Of Run -1973)
4. Only mama knows (Memory Almost Full - 2007)
5. Flamming pie (Paul McCartney - 1997)
6. Got to get you into my life (The Beatles - Revolver - 1966)
7. Let me roll it (Wings - Band Of Run -1973)
8. Highway (Electric Arguments - 2008)
9. The long and winding road (The Beatles - Let It Be - 1970)
10. (I want to) Come Home (Single - 2009)
11. My love (Wings - Red Rose Speedway - 1973)
12. Blackbird (The Beatles - White Album - 1968)
13. Here Today (Song for John) ( Blackbird Singing – 2001)
14. Dance tonight (Memory Almost Full - 2007)
15. And i love her (The Beatles - A Hard Day's Night - 1964)
16. Mrs Vandebilt (Wings- Band Of Run -1973)
17. Michelle (The Beatles - Rubber Soul - 1965)
18. Eleanor Rigby (The Beatles - Revolver - 1966)
19. Band on the run (Wings- Band Of Run -1973)
20. Obladi-Oblada (The Beatles - White Album - 1968)
21. Sing the changes (Electric Arguments - 2008)
22. Back in the USSR (The Beatles - White Album - 1968)
23. Something (The Beatles - Abbey Road - 1969)
24. I´ve got a feeling (The Beatles - Let It Be - 1970)
25. Paperback Writer (The Beatles - Single - 1966)
26. A day in the life ((The Beatles -Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - 1967) >
> Give peace a chance (John Lennon Plastic Ono Band - Single - 1997)
27. Let it be (Paul - piano) (The Beatles - Let It Be - 1970)
28. Live and let die (Paul - piano) (Wings - Live and Let Die - 1973)
29. Hey Jude (Paul - piano) (The Beatles – White Album - 1968)
Encore 1
30. Day Tripper (The Beatles - Rubber Soul - 1965)
31. Lady Madonna (The Beatles - 1968)
32. Get Back (The Beatles - Let It Be - 1970)
Encore 2
33. Yesterday (The Beatles - Help - 1965)
34. Helter Skelter (The Beatles - White Album - 1968)
35. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (reprise) (Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - 1967) >
> The End (Abbey Road- 1969)
> The End (Abbey Road- 1969)
AFFICHE / PROMO / FLYER
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire