« Drôle d'idée d'accueillir un groupe aussi "à la mode" que Vampire Weekend dans un théâtre "traditionnel" de Madrid, d'une taille a priori moyenne. La frustration, la panique et la fureur des fans privés de ce fait de la possibilité d'assister au concert du groupe-sensation du moment (enfin, depuis 2008, quand même) déborde sur le net, j'ai donc décidé d'arriver plus tôt que coutume (pour Madrid), au moins une heure avant l'ouverture des portes. De fait, il y a déjà une bonne trentaine d'ados et de jeunes gens amassés devant les portes du théâtre, sans que nul ne sache bien quelle porte ouvrira : bref, la glorieuse incertitude de ce sport extrême qu'est la fréquentation des concerts de rock !!
Vampire Weekend, malgré un concert que j'avais trouvé décevant au Trabendo suite à la sortie de leur merveilleux album éponyme, est tout en haut de mon top personnel des groupes qui comptent, et leur deuxième album, "Contra", a attisé de nouveau la flamme : moins facile d'accès, il semble recéler à terme encore plus de beauté. Je suis donc partagé ce soir entre circonspection - la mauvaise expérience de la dernière fois - et espoir.
20 h pile, très professionnellement, les portes s'ouvrent... Juste en face de moi ! Je pénètre le 4ème dans la jolie salle qui a plus ou moins le format d'un cirque - d'où le nom, mais c'est bien sûr... crétin que je suis ! Je me place un peu à droite, les claviers de Rostam Batmanglij (à vos souhaits !) obstruant la vue sur la gauche. La scène est prête pour VW, il n'y aura pas a priori de première partie. Outre les claviers qui sont donc placés au premier plan, face au public, l'autre bizarrerie de la scène, ce sont ces 5 lustres de cristal, semblables à ceux de la pochette du premier album, qui sont accrochés au plafond (eh ! pauvre pomme, où voudrais-tu que des lustres soient accrochés, hein ?). Derrière les crash barriers, les videurs sont joviaux comme toujours... mais nous expliquent qu'ils ont reçu des consignes, pas de photos ce soir ! Seuls les téléphones portables sont autorisés ! Zut, ils ont déjà la grosse tête les VW ? Ou bien c'est une politique de la salle ? En tous cas, on en sera réduits aux clichés-souvenirs de mon Blackberry, dommage...
21 h 15, Vampire Weekend monte sur scène, le rideau derrière eux se lève, et apparaît une splendide reproduction de la photo de la pochette du second album (avec - surprise - les yeux qui s'illumineront de couleurs diverses sur certaines chansons : effet garanti !). Je ne peux pas m'empêcher de penser que l'image est très habile : les deux pochettes des deux albums sont représentées sur scène, annonçant qu'on aura un mix "naturel" de ces deux albums. Et c'est bien ce qui va se passer, avec quand même une nette préférence pour le second, qui, de fait, va fournir la matière la plus conséquente, en quantité (il aura été, je crois, joué en entier, à l'exception de Contra... malheureusement) et en qualité (eh oui ! Qui l'eût cru ?), pour le set de ce soir. Tout de suite, dés le premier morceau, White Sky, je suis frappé par la métamorphose de Vampire Weekend : fini les post-ados appliqués qui essayaient de reproduire parfaitement sur scène leurs chansons, VW est maintenant un vrai groupe de rock, une superbe machine de scène, faite pour danser et chanter en chœur. Et Madrid va danser et chanter en chœur pendant 1 h 15, comme toujours, mais un peu plus encore (J'arriverai même à être bousculé lorsque le pogo s'emparera de la quasi totalité de la fosse...!). Au bout de trois morceaux, les gradins sont debout et dansent aussi, et autour de moi comme sur scène, tout le monde sourit. C'est évidemment Ezra qui focalise l'attention : s'il a toujours son look de lycéen new-yorkais bon chic bon genre, il est maintenant parfaitement à l'aise derrière son micro, passe son temps à danser quand il ne chante pas, et à balancer des plaisanteries, un petit sourire en coin ("C'est une très vieille chanson de Vampire Weekend, elle est triste, elle parle de quand l'amour de votre vie part pour s'installer dans le Massachussets. Comme c'est un truc qui vous arrive tous les jours à Madrid, on s'est dit qu'il fallait partager !", en introduction de Boston)... A noter par contre que Rostman, à la différence de ses collègues qui font le spectacle, s'agitent comme des petits pois mexicains, et galvanisent le public, ressemble toujours à un gros nounours empoté (il faut le voir agiter les bras à contre temps, il a alors l'air d'une poule qui a trouvé un couteau), malgré son t-shirt "hype" (the XX).
Côté technique, on reste admiratif devant la splendeur et l'intelligence des lumières (encore une raison de regretter l'interdiction des photos) qui combinent brillamment les effets des lustres et de la toile de fond aux couleurs changeantes. Le son est lui, correct, mais aurait certainement pu être plus fort (ce qui est en général le cas en Espagne), sauf qu'on perçoit bien les limites de l'acoustique d'une telle salle, ronde... On pourra aussi reprocher à Vampire Weekend que la voix d'Ezra n'est pas toujours aussi claire que sur le disque, mais cette imperfection - qui fait la différence avec le concert de 2008 - va finalement bien mieux au groupe tel qu'il est aujourd'hui sur scène, volontaire et décidé, certainement plus "rock" que ce à quoi je m'attendais. Non, à propos d'Ezra, je serai seulement réservé quand à sa tendance à abuser un peu de l'auto-tune... sur California English bien sûr (c’est la "signature" de la chanson), mais aussi sur deux ou trois morceaux du concert.
Mais ces réserves sont bien mineures quand on réalise que, en 2010, Vampire Weekend est désormais un groupe capable d'aligner un set de 75 minutes composé en quasi intégralité de chansons parfaites, que tout le monde chante - intégralement - en chœur, sans baisse de régime. Pour moi, ce soir, les sommets auront été : Cousins, avec une véritable explosion rythmique et joyeuse au milieu, Taxi Cab parce qu'il aura été le seul moment de repos (contrebasse électrique, batteur sur un petit clavier électronique), Giving Up The Gun, une chanson que j'adore pour son côté "New Order rencontre les Strokes à Johanesburg", puis, surtout, le rappel : 3 titres parfaits, avec cerise sur le gâteau, une version frénétique et percutante, prolongée pour le plaisir, de Walcot... Enfin le grand frisson que l'on recherche - la plupart du temps vainement - à chaque concert, enfin les larmes aux yeux, enfin le bonheur...
Eh oui, nous ne sommes que fin février, mais voici une soirée qui risque bien de finir classée très haut dans le top des meilleurs concerts de mon année. Vampire Weekend ! Vampire Weekend ! »
Vampire Weekend, malgré un concert que j'avais trouvé décevant au Trabendo suite à la sortie de leur merveilleux album éponyme, est tout en haut de mon top personnel des groupes qui comptent, et leur deuxième album, "Contra", a attisé de nouveau la flamme : moins facile d'accès, il semble recéler à terme encore plus de beauté. Je suis donc partagé ce soir entre circonspection - la mauvaise expérience de la dernière fois - et espoir.
20 h pile, très professionnellement, les portes s'ouvrent... Juste en face de moi ! Je pénètre le 4ème dans la jolie salle qui a plus ou moins le format d'un cirque - d'où le nom, mais c'est bien sûr... crétin que je suis ! Je me place un peu à droite, les claviers de Rostam Batmanglij (à vos souhaits !) obstruant la vue sur la gauche. La scène est prête pour VW, il n'y aura pas a priori de première partie. Outre les claviers qui sont donc placés au premier plan, face au public, l'autre bizarrerie de la scène, ce sont ces 5 lustres de cristal, semblables à ceux de la pochette du premier album, qui sont accrochés au plafond (eh ! pauvre pomme, où voudrais-tu que des lustres soient accrochés, hein ?). Derrière les crash barriers, les videurs sont joviaux comme toujours... mais nous expliquent qu'ils ont reçu des consignes, pas de photos ce soir ! Seuls les téléphones portables sont autorisés ! Zut, ils ont déjà la grosse tête les VW ? Ou bien c'est une politique de la salle ? En tous cas, on en sera réduits aux clichés-souvenirs de mon Blackberry, dommage...
21 h 15, Vampire Weekend monte sur scène, le rideau derrière eux se lève, et apparaît une splendide reproduction de la photo de la pochette du second album (avec - surprise - les yeux qui s'illumineront de couleurs diverses sur certaines chansons : effet garanti !). Je ne peux pas m'empêcher de penser que l'image est très habile : les deux pochettes des deux albums sont représentées sur scène, annonçant qu'on aura un mix "naturel" de ces deux albums. Et c'est bien ce qui va se passer, avec quand même une nette préférence pour le second, qui, de fait, va fournir la matière la plus conséquente, en quantité (il aura été, je crois, joué en entier, à l'exception de Contra... malheureusement) et en qualité (eh oui ! Qui l'eût cru ?), pour le set de ce soir. Tout de suite, dés le premier morceau, White Sky, je suis frappé par la métamorphose de Vampire Weekend : fini les post-ados appliqués qui essayaient de reproduire parfaitement sur scène leurs chansons, VW est maintenant un vrai groupe de rock, une superbe machine de scène, faite pour danser et chanter en chœur. Et Madrid va danser et chanter en chœur pendant 1 h 15, comme toujours, mais un peu plus encore (J'arriverai même à être bousculé lorsque le pogo s'emparera de la quasi totalité de la fosse...!). Au bout de trois morceaux, les gradins sont debout et dansent aussi, et autour de moi comme sur scène, tout le monde sourit. C'est évidemment Ezra qui focalise l'attention : s'il a toujours son look de lycéen new-yorkais bon chic bon genre, il est maintenant parfaitement à l'aise derrière son micro, passe son temps à danser quand il ne chante pas, et à balancer des plaisanteries, un petit sourire en coin ("C'est une très vieille chanson de Vampire Weekend, elle est triste, elle parle de quand l'amour de votre vie part pour s'installer dans le Massachussets. Comme c'est un truc qui vous arrive tous les jours à Madrid, on s'est dit qu'il fallait partager !", en introduction de Boston)... A noter par contre que Rostman, à la différence de ses collègues qui font le spectacle, s'agitent comme des petits pois mexicains, et galvanisent le public, ressemble toujours à un gros nounours empoté (il faut le voir agiter les bras à contre temps, il a alors l'air d'une poule qui a trouvé un couteau), malgré son t-shirt "hype" (the XX).
Côté technique, on reste admiratif devant la splendeur et l'intelligence des lumières (encore une raison de regretter l'interdiction des photos) qui combinent brillamment les effets des lustres et de la toile de fond aux couleurs changeantes. Le son est lui, correct, mais aurait certainement pu être plus fort (ce qui est en général le cas en Espagne), sauf qu'on perçoit bien les limites de l'acoustique d'une telle salle, ronde... On pourra aussi reprocher à Vampire Weekend que la voix d'Ezra n'est pas toujours aussi claire que sur le disque, mais cette imperfection - qui fait la différence avec le concert de 2008 - va finalement bien mieux au groupe tel qu'il est aujourd'hui sur scène, volontaire et décidé, certainement plus "rock" que ce à quoi je m'attendais. Non, à propos d'Ezra, je serai seulement réservé quand à sa tendance à abuser un peu de l'auto-tune... sur California English bien sûr (c’est la "signature" de la chanson), mais aussi sur deux ou trois morceaux du concert.
Mais ces réserves sont bien mineures quand on réalise que, en 2010, Vampire Weekend est désormais un groupe capable d'aligner un set de 75 minutes composé en quasi intégralité de chansons parfaites, que tout le monde chante - intégralement - en chœur, sans baisse de régime. Pour moi, ce soir, les sommets auront été : Cousins, avec une véritable explosion rythmique et joyeuse au milieu, Taxi Cab parce qu'il aura été le seul moment de repos (contrebasse électrique, batteur sur un petit clavier électronique), Giving Up The Gun, une chanson que j'adore pour son côté "New Order rencontre les Strokes à Johanesburg", puis, surtout, le rappel : 3 titres parfaits, avec cerise sur le gâteau, une version frénétique et percutante, prolongée pour le plaisir, de Walcot... Enfin le grand frisson que l'on recherche - la plupart du temps vainement - à chaque concert, enfin les larmes aux yeux, enfin le bonheur...
Eh oui, nous ne sommes que fin février, mais voici une soirée qui risque bien de finir classée très haut dans le top des meilleurs concerts de mon année. Vampire Weekend ! Vampire Weekend ! »
Vampire Weekend est un groupe de New York formé en 2006. Avec ce groupe, nul doute que l’inspiration vient plus des Talking Heads que des Ramones. Un mélange subtil de rock, de pop anglaise, de sonorités africaines, îliennes, propre à une ville comme New York ou le brassage culturel y est fort.
(http://www.myspace.com/vampireweekend)
2008 - Vampire Weeked
2010 - Contra
Ezra Koenig : Vocal, Guitar
Rostam Batmanglij : Keyboards, Guitar, Vocal
Christopher Tomson : Drums
Chris Baio : Bass
Rostam Batmanglij : Keyboards, Guitar, Vocal
Christopher Tomson : Drums
Chris Baio : Bass
White Sky (Contra - 2010)
Holiday (Contra - 2010)
Cape Cod Kwassa Kwassa (Vampire Weekend - 2008)
I Stand Corrected (Vampire Weekend - 2008)
M79 (Vampire Weekend - 2008)
California English (Contra - 2010)
Cousins (Contra - 2010)
Taxi Cab (Contra - 2010)
Run (Contra - 2010)
A-Punk (Vampire Weekend - 2008)
One (Blake's Got A New Face) (Vampire Weekend - 2008)
Diplomat's Son (Contra - 2010)
Boston (Ladies of Cambridge) (Mansard Roof EP - 2010)
Giving Up the Gun (Contra - 2010)
Campus (Vampire Weekend - 2008)
Oxford Comma (Vampire Weekend - 2008)
Holiday (Contra - 2010)
Cape Cod Kwassa Kwassa (Vampire Weekend - 2008)
I Stand Corrected (Vampire Weekend - 2008)
M79 (Vampire Weekend - 2008)
California English (Contra - 2010)
Cousins (Contra - 2010)
Taxi Cab (Contra - 2010)
Run (Contra - 2010)
A-Punk (Vampire Weekend - 2008)
One (Blake's Got A New Face) (Vampire Weekend - 2008)
Diplomat's Son (Contra - 2010)
Boston (Ladies of Cambridge) (Mansard Roof EP - 2010)
Giving Up the Gun (Contra - 2010)
Campus (Vampire Weekend - 2008)
Oxford Comma (Vampire Weekend - 2008)
Encore
Horchata (Contra - 2010)
Mansard Roof (Vampire Weekend - 2008)
Walcott (Vampire Weekend - 2008)
La durée du concert : 1h15
AFFICHE / PROMO / FLYER
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