Ce qu’en a pensé Gilles B. :
« Bêtement, j’insiste, j’étais persuadé que ce concert aurait lieu dans la grande salle de la cité de la musique… C’est lorsqu’à 19 h je me retrouve seul que je me renseigne à un guichet dans le hall. Erreur, le concert a lieu dans l’amphithéâtre que l’on rejoint au fond, avoir traversé la librairie située dans le grand hall et après avoir franchi la grille qui donne accès à l’amphithéâtre.
En attendant ma chère Livie qui devait arriver vers 19 h…. faisons un petit flash-back sur la jeune carrière de Barbara Carlotti. Elle est l’auteur d’un minialbum sorti confidentiellement sur un petit label. Elle a produit le nostalgique : les Lys Brisés (c’est à ce moment que je l’ai découverte) et quelques années après : l’Idéal, un somptueux album qui montrait d’autres facettes d’elle. Je connaissais son goût pour les sixties, pour Baudelaire et puis ce petit quelque chose de langoureux et nonchalant et cette classe qui me semble innée chez elle et que je lui ai toujours connue. Le désir aussi de se montrer différente des autres. Ses spectacles en sont la preuve. Pas étonnant donc qu’elle se soit lancée dans ce nouveau projet, éphémère puisque pour deux soirées seulement, intitulé Nébuleuse Dandy et qui comme son nom l’indique est une invitation au voyage dans le monde des dandys célèbres. Cette soirée promet d’être spéciale, car ce n’est pas vraiment un concert, pas du théâtre non plus, ni une causerie ou une simple lecture, non c’est un peu de tout ça et encore autre chose. L’amphithéâtre de la cité de la musique est un joli écrin bien caché situé dans les profondeurs du bâtiment. Je suis presque surpris de ne jamais en avoir entendu parler. Il est vrai que les concerts de rock ne seraient pas particulièrement adaptés à cette salle mais pour des spectacles intimistes pourquoi pas ?
Je commençais à désespérer, vu l’heure déjà bien avancée, mais Livie me rejoint 5 minutes avant l’ouverture de la salle. On découvre avec une vue plongeante l’intérieur feutré et de belle qualité de la salle. On se sent tout de suite bien dans cet endroit. Notre choix est vite fait première rangée de fauteuils, c’est confortable et spacieux, tout respire le calme et la sérénité. La salle se remplit tranquillement d’un public varié et divers, jeunes et moins jeunes, des admirateurs et des curieux, un public éclectique comme Barbara Carlotti.
Il doit être 20 h 15 lorsque les lumières s’éteignent doucement, pendant un long instant nous sommes plongés dans une semi-obscurité, sur la scène en face de nous il y a un gros fauteuil et un guéridon sur lequel sont posés des livres, une carafe d’eau et un verre. Cet endroit sera le centre du spectacle. Presque silencieusement et sans que je m’en sois aperçu quelqu’un habillé de couleur sombre vient de traverser la scène pour rejoindre le piano qui se trouve à l’extrême gauche pour nous interpréter un air entêtant et délicat. Livie me chuchote à l’oreille «c’est Alain Chamfort». Effectivement, c’est lui. J’avoue que de profil et dans cette semi-obscurité je ne l’avais pas reconnu. Presque aussi silencieusement qu’il était apparu sur scène il se retire alors que les musiciens prennent place suivi de Barbara vêtue d’une robe «cheveux» assez étrange et loufoque, mais qu’elle porte avec grâce. «Messieurs Dames, applaudissez Alain Chamfort tout de même» dit elle de sa voix suave, tels sont ses premiers mots.
Un concert de Barbara Carlotti est toujours étrange, cela commence souvent comme ce soir avec une certaine retenue ; retenue de l’artiste qui semble jauger la salle et aussi une certaine méfiance ou défiance ? du public (sauf les fans comme moi) qui se demande à quelle sauce ils vont être mangés. Outre ses musiciens, Barbara est accompagnée ce soir par Cécile Paris qui s’occupe des projections et des images vidéo qui défilent sur un grand écran blanc situé en arrière plan. Les deux femmes arborent le fameux maquillage de David Bowie sur la pochette d’Aladin Sane avec le fameux Z qui traverse la moitié de leur visage. L’effet est surprenant, la magie des éclairages et des chansons sans oublier les lectures font le reste. On est maintenant dans le spectacle. Assise dans son fauteuil avec un éclairage, champs contre champs, les jambes croisées, Barbara entame la lecture de passages d’un livre, elle évoque pour nous la première personne ayant droit au nom de Dandy, Charles Baudelaire. Puis c’est une version très épurée de Cannes qu’elle va interpréter, version assez proche de celle du disque d’ailleurs. J’adore cette chanson et j’adore les paroles et surtout le ton désinvolte et nostalgique que l’on retrouve dans Cannes. L’histoire de ce concert, c’est un retour vers le présent en parcourant le temps et en faisant des étapes, par ci par la, pour nous raconter ou plutôt nous faire ressentir ce qu’était le dandysme. Après Baudelaire ce sera Oscar Wilde puis Lord Byron, l’Idéal et La Vérité des Astres seront de beaux intermèdes musicaux avant de voir revenir sur scène Alain Chamfort pour un duo intimiste avec Barbara. Bertrand Belin fera lui aussi une apparition avant Le Chant des Sirènes. Place aux Dandys contemporains maintenant, on savait Barbara adepte du romantisme des sixties elle l’avait déjà évoqué et chanté merveilleusement bien avec A Rose For Emily des Zombies, cette fois ce sont les Kinks qui sont à l’honneur avec Dandy avant qu’elle ne s’aventure de belle manière dans l’univers du Bowie de Hunky Dory avec une version touchante et très juste de Andy Warhol. Le dandysme était glam. Comment ne pas penser à Marc Bolan et T.Rex et son Dandy In The Underworld. La belle trilogie sixties/Glam est terminée. On aurait pu penser aussi à Roxy Music et Brian Ferry. Evocation maintenant de l’Italie avec la chanson bien nommée Les Italiens puis ce sera l’évocation de Pasolini toujours avec les projections et la voix du cinéaste qui surgit presque de nulle part. Pour évoquer ce passage, ce sera ensuite un duo chanté en Italien avec Bertrand Belin avant que le dandy français ne fasse son apparition avec tout d’abord Christophe et ses Paradis Perdus puis un long passage sur Pacadis et les années du Palace. Applaudissements. Présentation des musiciens. Tout le monde se retire. Nous sommes conquis et Barbara revient avec une seule question en guise d’introduction : Quel est le dandy oublié ? Pas de réponses dans la salle. Serge Gainsbourg évidemment et d’attaquer sur une version au parfum très sixties et très rafraîchissante de «qui est in, qui est out» puis de finir langoureusement le spectacle avec Vous Dansiez.
Ovation du public, on se lève tous. Cette rencontre et toute cette évocation du dandysme furent une parfaite réussite. En 1 h 35 avec de belles chansons, beaucoup d’anecdotes, des textes d’auteurs et surtout la Vista de Barbara, cette soirée a été une pure réussite. Au fond Barbara Carlotti ne fait-elle pas elle aussi partie de cet univers léger et fascinant qu’est le dandysme ? Comme elle disait en introduction le dandysme n’est pas à la mode, ce n’est pas comme on le dirait de nos jours la hype, non c’est un état d’esprit, la volonté de faire ce que l’on a envie sans tenir compte de ce qui nous entoure, d’aller même à contre-courant s’il le faut, toujours sans contrainte. Au fond le dandysme n’est ce pas tout simplement la liberté ? »
En attendant ma chère Livie qui devait arriver vers 19 h…. faisons un petit flash-back sur la jeune carrière de Barbara Carlotti. Elle est l’auteur d’un minialbum sorti confidentiellement sur un petit label. Elle a produit le nostalgique : les Lys Brisés (c’est à ce moment que je l’ai découverte) et quelques années après : l’Idéal, un somptueux album qui montrait d’autres facettes d’elle. Je connaissais son goût pour les sixties, pour Baudelaire et puis ce petit quelque chose de langoureux et nonchalant et cette classe qui me semble innée chez elle et que je lui ai toujours connue. Le désir aussi de se montrer différente des autres. Ses spectacles en sont la preuve. Pas étonnant donc qu’elle se soit lancée dans ce nouveau projet, éphémère puisque pour deux soirées seulement, intitulé Nébuleuse Dandy et qui comme son nom l’indique est une invitation au voyage dans le monde des dandys célèbres. Cette soirée promet d’être spéciale, car ce n’est pas vraiment un concert, pas du théâtre non plus, ni une causerie ou une simple lecture, non c’est un peu de tout ça et encore autre chose. L’amphithéâtre de la cité de la musique est un joli écrin bien caché situé dans les profondeurs du bâtiment. Je suis presque surpris de ne jamais en avoir entendu parler. Il est vrai que les concerts de rock ne seraient pas particulièrement adaptés à cette salle mais pour des spectacles intimistes pourquoi pas ?
Je commençais à désespérer, vu l’heure déjà bien avancée, mais Livie me rejoint 5 minutes avant l’ouverture de la salle. On découvre avec une vue plongeante l’intérieur feutré et de belle qualité de la salle. On se sent tout de suite bien dans cet endroit. Notre choix est vite fait première rangée de fauteuils, c’est confortable et spacieux, tout respire le calme et la sérénité. La salle se remplit tranquillement d’un public varié et divers, jeunes et moins jeunes, des admirateurs et des curieux, un public éclectique comme Barbara Carlotti.
Il doit être 20 h 15 lorsque les lumières s’éteignent doucement, pendant un long instant nous sommes plongés dans une semi-obscurité, sur la scène en face de nous il y a un gros fauteuil et un guéridon sur lequel sont posés des livres, une carafe d’eau et un verre. Cet endroit sera le centre du spectacle. Presque silencieusement et sans que je m’en sois aperçu quelqu’un habillé de couleur sombre vient de traverser la scène pour rejoindre le piano qui se trouve à l’extrême gauche pour nous interpréter un air entêtant et délicat. Livie me chuchote à l’oreille «c’est Alain Chamfort». Effectivement, c’est lui. J’avoue que de profil et dans cette semi-obscurité je ne l’avais pas reconnu. Presque aussi silencieusement qu’il était apparu sur scène il se retire alors que les musiciens prennent place suivi de Barbara vêtue d’une robe «cheveux» assez étrange et loufoque, mais qu’elle porte avec grâce. «Messieurs Dames, applaudissez Alain Chamfort tout de même» dit elle de sa voix suave, tels sont ses premiers mots.
Un concert de Barbara Carlotti est toujours étrange, cela commence souvent comme ce soir avec une certaine retenue ; retenue de l’artiste qui semble jauger la salle et aussi une certaine méfiance ou défiance ? du public (sauf les fans comme moi) qui se demande à quelle sauce ils vont être mangés. Outre ses musiciens, Barbara est accompagnée ce soir par Cécile Paris qui s’occupe des projections et des images vidéo qui défilent sur un grand écran blanc situé en arrière plan. Les deux femmes arborent le fameux maquillage de David Bowie sur la pochette d’Aladin Sane avec le fameux Z qui traverse la moitié de leur visage. L’effet est surprenant, la magie des éclairages et des chansons sans oublier les lectures font le reste. On est maintenant dans le spectacle. Assise dans son fauteuil avec un éclairage, champs contre champs, les jambes croisées, Barbara entame la lecture de passages d’un livre, elle évoque pour nous la première personne ayant droit au nom de Dandy, Charles Baudelaire. Puis c’est une version très épurée de Cannes qu’elle va interpréter, version assez proche de celle du disque d’ailleurs. J’adore cette chanson et j’adore les paroles et surtout le ton désinvolte et nostalgique que l’on retrouve dans Cannes. L’histoire de ce concert, c’est un retour vers le présent en parcourant le temps et en faisant des étapes, par ci par la, pour nous raconter ou plutôt nous faire ressentir ce qu’était le dandysme. Après Baudelaire ce sera Oscar Wilde puis Lord Byron, l’Idéal et La Vérité des Astres seront de beaux intermèdes musicaux avant de voir revenir sur scène Alain Chamfort pour un duo intimiste avec Barbara. Bertrand Belin fera lui aussi une apparition avant Le Chant des Sirènes. Place aux Dandys contemporains maintenant, on savait Barbara adepte du romantisme des sixties elle l’avait déjà évoqué et chanté merveilleusement bien avec A Rose For Emily des Zombies, cette fois ce sont les Kinks qui sont à l’honneur avec Dandy avant qu’elle ne s’aventure de belle manière dans l’univers du Bowie de Hunky Dory avec une version touchante et très juste de Andy Warhol. Le dandysme était glam. Comment ne pas penser à Marc Bolan et T.Rex et son Dandy In The Underworld. La belle trilogie sixties/Glam est terminée. On aurait pu penser aussi à Roxy Music et Brian Ferry. Evocation maintenant de l’Italie avec la chanson bien nommée Les Italiens puis ce sera l’évocation de Pasolini toujours avec les projections et la voix du cinéaste qui surgit presque de nulle part. Pour évoquer ce passage, ce sera ensuite un duo chanté en Italien avec Bertrand Belin avant que le dandy français ne fasse son apparition avec tout d’abord Christophe et ses Paradis Perdus puis un long passage sur Pacadis et les années du Palace. Applaudissements. Présentation des musiciens. Tout le monde se retire. Nous sommes conquis et Barbara revient avec une seule question en guise d’introduction : Quel est le dandy oublié ? Pas de réponses dans la salle. Serge Gainsbourg évidemment et d’attaquer sur une version au parfum très sixties et très rafraîchissante de «qui est in, qui est out» puis de finir langoureusement le spectacle avec Vous Dansiez.
Ovation du public, on se lève tous. Cette rencontre et toute cette évocation du dandysme furent une parfaite réussite. En 1 h 35 avec de belles chansons, beaucoup d’anecdotes, des textes d’auteurs et surtout la Vista de Barbara, cette soirée a été une pure réussite. Au fond Barbara Carlotti ne fait-elle pas elle aussi partie de cet univers léger et fascinant qu’est le dandysme ? Comme elle disait en introduction le dandysme n’est pas à la mode, ce n’est pas comme on le dirait de nos jours la hype, non c’est un état d’esprit, la volonté de faire ce que l’on a envie sans tenir compte de ce qui nous entoure, d’aller même à contre-courant s’il le faut, toujours sans contrainte. Au fond le dandysme n’est ce pas tout simplement la liberté ? »
Barbara Carlotti est une chanteuse française qui a grandit en Corse. Ses influences musicales sont nombreuses, voguant d’Etienne Daho à Billie Holiday, en passant Sarah Vaughan ou Blossom Dearie. Cette blonde ombrageuse assume avec élégance et d’une voix sans apprêt, la sobriété classique et les gimmicks rutilants de la pop.
(www.myspace.com/barbaracarlotti)
Chansons, Microbe, 2005
Les Lys brisés, EMI, 2006.
L'Idéal, EMI, 2008.
Les Lys brisés, EMI, 2006.
L'Idéal, EMI, 2008.
Barbara Carlotti, Voix
et son groupe
Photo : Thomas Geffrier
BARBARA CARLOTTI
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