Première Partie : Divine Paiste
« Quel intérêt d’aller voir un vieux groupe comme Gang Of Four surtout après la désagréable expérience que j’avais eue avec Wire il y a quelque temps où se produisait sur scène un groupe qui faisait hélas son âge et qui surtout n’était plus en adéquation avec sa musique. Alors, autant le dire, leur dernier album n’est pas mal du tout. En vérité c’est plus la curiosité qui m’emmène ce soir au Trabendo sous une pluie battante. Curieusement, les gens ne font pas la queue à l’endroit habituel du coup je me retrouve seul provisoirement, comme un imbécile, à attendre à l’endroit habituel alors que les gens se massent à côté, près d’une autre porte, jusqu’à ce que le service d’ordre leur intime d’aller me rejoindre une bonne demi-heure plus tard, curieux.
Après une longue attente sous la pluie j’entre frigorifié et complètement trempé dans la salle, direction la fosse, je retrouve mes trois photographes bien aimés soit Robert, Michaela et Joëlle.
La première partie s’ouvre devant une salle à moitié remplie, dommage, car Divine Paiste que j’avais vu il y a quelques semaines à La Flèche d’Or est un groupe français qui mérite le détour, et qui ne cherche pas à imiter nombre de groupes contemporains. Ils préfèrent plutôt allier une dose de groove voire de funk à du rock’n’roll. En point d’orgue, leur morceau Carnival, servi par une bonne ligne de basse, leur musique m’évoque par moment des groupes comme Foals ou Infadels. Bref c’est intéressant, le chanteur est bon, le batteur sourit tout le long du concert et semble prendre son pied, j’aime bien. Sans prétention et avec talent Divine Paiste aura j’espère gagné quelques aficionados ce soir.
Légèrement sur ma gauche deux gros caissons de basse Ampeg, sur ma droite deux petits Peavey, méfiance méfiance…. La salle est bien remplie lorsque les lumières s’éteignent. Il faudra encore attendre quelques minutes avant que le groupe ne fasse son apparition à la queue leu leu avec Jon King qui ferme la marche et débarque chemise sortie du pantalon à moitié débraillé et braguette ouverte, ça promet… Le show commence par un extrait du dernier album, le très bon You’ll Never Pay For The Farm, et l’on s’aperçoit vite que le groupe n’est pas ici pour faire de la figuration. Car c’est tout d’abord le jeu de scène assez hallucinant de Jon King qui fascine, le mec est complètement halluciné, voir complètement surexcité, le regard est inquiétant et fiévreux, je ne sais pas à quoi il marche, mais en tout cas c’est spectaculaire. Et puis Andy Gill à la guitare distille des riffs aigus et abrasifs, il semble pourtant paisible dans son costard noir, mais le regard,la aussi, est impressionnant, il est sur de son fait et il sait qu’il va nous terrasser d’un moment à l’autre. De l’autre côté à la basse Thomas MacNeice adopte un style plus chaloupé, mais ces riffs de basse en accord font assez mal et quand il s’aventure brusquement sur le devant de la scène c'est-à-dire devant moi, gare à ne pas prendre le manche de la basse dans le visage. On sent le groupe imprévisible, il y a un caractère d’urgence dans leur musique, tout est joué avec une sécheresse et une violence assez impressionnante. Mais je me focalise surtout sur Jon King, la gestuelle est spéciale, les bras écartés, le regard un peu fou comme Sam Neil dans l’Antre de la Folie, le mec est hallucinant, car il imprévisible tout simplement. Curieusement le public s’il apprécie bien sur ce début de concert ne semble pas encore dans le bain comme s’il était sonné par ce qui se passait devant lui. Moi je suis tout simplement séduit. Et ce n’est qu’un début, car le meilleur reste à venir. Plus le concert avance, plus les danses de Jon King ressemblent à celles d’un vieux chaman halluciné, la chemise est bientôt trempée et Andy Gill de son côté en profite pour exprimer une rage froide en frappant violemment sa Fender sur le sol à plusieurs reprises puis en nous infligeant une séance de larsens impressionnante, le tout toujours avec une sorte de froideur imparable, c’est l’intro assez apocalyptique de Love Like Anthrax qui vient de débuter et maintenant rien ne peut résister à la machine implacable qu’est devenu Gang Of Four. Et même moi qui ne suis pas à proprement parler un spécialiste du groupe je me laisse aller à une sorte d’état de grâce, appelons le comme ça, qui arrive progressivement. Froideur apparente d’Andy Gill qui fixe froidement et avec aplomb le public pour délivrer des riffs assez terrifiants par moments, qui a dit que les vieux étaient ramollis et sourdingues !!! Mais ce qui est le plus appréciable c’est que le concert n’est qu’une longue montée en puissance, le public au début réceptif, mais peut être pas encore convaincu est maintenant complètement acquis au groupe et le manifeste. Le rythme est hypnotique sur What We All Want parsemé par les longues transgressions émises par les solos d’Andy Gill. Et puis ce jeune bassiste qui apporte un groove plombé à ses camarades, il semble bien posé derrière sa basse, mais lui aussi fait le spectacle avec un jeu de scène rappelant parfois celui de JJ Burnel avec des soudaines avancées vers le devant de la scène, manche en avant, gare à ma tête !! Petit passage sur la droite pour Jon qui va jouer du mélodica sur un morceau. Ah oui c’est aussi cela que j’aime chez Gang Of Four, un groupe qui est en perpétuel mouvement, non seulement musical bien sur, mais plus prosaïquement sur le plan de leur jeu de scène, Jon et Andy ne sont jamais à leur place, ils occupent intelligemment tout l’espace scénique créant ainsi encore plus cette impression de groupe véritablement vivant qu’il dégage ce soir. Étonnant pour ma part de plus ou moins découvrir ce groupe qui jusque alors ne m’avait pas vraiment séduit sur disque et qui s’avère tout simplement un grand groupe de scène. Le groupe s’éclipse après moins d’une heure de concert.
Le groupe revient sur scène et attaque He’s Send In The Army avec un nouvel ustensile, ou plutôt deux nouveaux ustensiles. C’est tout d’abord un four à micro-ondes ! posé sur une table à roulettes et puis une barre en acier dont Jon fera usage en frappant avec cadence et force le malheureux appareil qui bientôt finira complètement explosé par les coups répétés assenés avec force par un Jon King de plus en plus allumé. Marrant ce côté halluciné que le chanteur de Gang Of Four dégage. Il me fait parfois penser à Doc Neesson le chanteur d’un groupe qui s’appelait Angel City avec cette attitude similaire sur scène, le visage halluciné juste éclairé par des spots blancs ou jaunes, effet garanti. Et puis par moment on pense aussi à LA référence des années 70/80, les Talking Heads et son leader David Byrne car la musique de Gang Of Four s’approche parfois de celle des Américains. Le set s’achève sur un tonitruant At Home He’s A Tourist, le Trabendo est cette fois en effervescence. Manifestement, le groupe est conscient d’avoir donné un gros set, ensemble ils saluent le public, j’ai droit à une poignée de main de Jon.
Mais il est hors de question que le concert se termine déjà, le public insiste et quand je dis insiste ce n’est pas mollement, mais avec renfort d’applaudissements et de cris de toutes sortes. GOF revient pour un second rappel qui sera tout simplement magnifique avec pour apogée le morceau que tout le monde attendait, ligne de basse et riffs de guitare secs, c’est parti pour une version dantesque de Damaged Goods. Impressionnant tout simplement. Les absents ont clairement eu tort ce soir, mais on ne peut pas leur en vouloir, des groupes affichant cette longévité et qui montent sur scène comme s’ils avaient tout à prouver, c’est grand !!
En 1 h 20 de concert tout est dit. Les Gang Of Four ont mouillé leurs chemises et le résultat est impressionnant et il en faut beaucoup pour me surprendre. Un seul mot : Bravo. »
Après une longue attente sous la pluie j’entre frigorifié et complètement trempé dans la salle, direction la fosse, je retrouve mes trois photographes bien aimés soit Robert, Michaela et Joëlle.
Légèrement sur ma gauche deux gros caissons de basse Ampeg, sur ma droite deux petits Peavey, méfiance méfiance…. La salle est bien remplie lorsque les lumières s’éteignent. Il faudra encore attendre quelques minutes avant que le groupe ne fasse son apparition à la queue leu leu avec Jon King qui ferme la marche et débarque chemise sortie du pantalon à moitié débraillé et braguette ouverte, ça promet… Le show commence par un extrait du dernier album, le très bon You’ll Never Pay For The Farm, et l’on s’aperçoit vite que le groupe n’est pas ici pour faire de la figuration. Car c’est tout d’abord le jeu de scène assez hallucinant de Jon King qui fascine, le mec est complètement halluciné, voir complètement surexcité, le regard est inquiétant et fiévreux, je ne sais pas à quoi il marche, mais en tout cas c’est spectaculaire. Et puis Andy Gill à la guitare distille des riffs aigus et abrasifs, il semble pourtant paisible dans son costard noir, mais le regard,la aussi, est impressionnant, il est sur de son fait et il sait qu’il va nous terrasser d’un moment à l’autre. De l’autre côté à la basse Thomas MacNeice adopte un style plus chaloupé, mais ces riffs de basse en accord font assez mal et quand il s’aventure brusquement sur le devant de la scène c'est-à-dire devant moi, gare à ne pas prendre le manche de la basse dans le visage. On sent le groupe imprévisible, il y a un caractère d’urgence dans leur musique, tout est joué avec une sécheresse et une violence assez impressionnante. Mais je me focalise surtout sur Jon King, la gestuelle est spéciale, les bras écartés, le regard un peu fou comme Sam Neil dans l’Antre de la Folie, le mec est hallucinant, car il imprévisible tout simplement. Curieusement le public s’il apprécie bien sur ce début de concert ne semble pas encore dans le bain comme s’il était sonné par ce qui se passait devant lui. Moi je suis tout simplement séduit. Et ce n’est qu’un début, car le meilleur reste à venir. Plus le concert avance, plus les danses de Jon King ressemblent à celles d’un vieux chaman halluciné, la chemise est bientôt trempée et Andy Gill de son côté en profite pour exprimer une rage froide en frappant violemment sa Fender sur le sol à plusieurs reprises puis en nous infligeant une séance de larsens impressionnante, le tout toujours avec une sorte de froideur imparable, c’est l’intro assez apocalyptique de Love Like Anthrax qui vient de débuter et maintenant rien ne peut résister à la machine implacable qu’est devenu Gang Of Four. Et même moi qui ne suis pas à proprement parler un spécialiste du groupe je me laisse aller à une sorte d’état de grâce, appelons le comme ça, qui arrive progressivement. Froideur apparente d’Andy Gill qui fixe froidement et avec aplomb le public pour délivrer des riffs assez terrifiants par moments, qui a dit que les vieux étaient ramollis et sourdingues !!! Mais ce qui est le plus appréciable c’est que le concert n’est qu’une longue montée en puissance, le public au début réceptif, mais peut être pas encore convaincu est maintenant complètement acquis au groupe et le manifeste. Le rythme est hypnotique sur What We All Want parsemé par les longues transgressions émises par les solos d’Andy Gill. Et puis ce jeune bassiste qui apporte un groove plombé à ses camarades, il semble bien posé derrière sa basse, mais lui aussi fait le spectacle avec un jeu de scène rappelant parfois celui de JJ Burnel avec des soudaines avancées vers le devant de la scène, manche en avant, gare à ma tête !! Petit passage sur la droite pour Jon qui va jouer du mélodica sur un morceau. Ah oui c’est aussi cela que j’aime chez Gang Of Four, un groupe qui est en perpétuel mouvement, non seulement musical bien sur, mais plus prosaïquement sur le plan de leur jeu de scène, Jon et Andy ne sont jamais à leur place, ils occupent intelligemment tout l’espace scénique créant ainsi encore plus cette impression de groupe véritablement vivant qu’il dégage ce soir. Étonnant pour ma part de plus ou moins découvrir ce groupe qui jusque alors ne m’avait pas vraiment séduit sur disque et qui s’avère tout simplement un grand groupe de scène. Le groupe s’éclipse après moins d’une heure de concert.
Le groupe revient sur scène et attaque He’s Send In The Army avec un nouvel ustensile, ou plutôt deux nouveaux ustensiles. C’est tout d’abord un four à micro-ondes ! posé sur une table à roulettes et puis une barre en acier dont Jon fera usage en frappant avec cadence et force le malheureux appareil qui bientôt finira complètement explosé par les coups répétés assenés avec force par un Jon King de plus en plus allumé. Marrant ce côté halluciné que le chanteur de Gang Of Four dégage. Il me fait parfois penser à Doc Neesson le chanteur d’un groupe qui s’appelait Angel City avec cette attitude similaire sur scène, le visage halluciné juste éclairé par des spots blancs ou jaunes, effet garanti. Et puis par moment on pense aussi à LA référence des années 70/80, les Talking Heads et son leader David Byrne car la musique de Gang Of Four s’approche parfois de celle des Américains. Le set s’achève sur un tonitruant At Home He’s A Tourist, le Trabendo est cette fois en effervescence. Manifestement, le groupe est conscient d’avoir donné un gros set, ensemble ils saluent le public, j’ai droit à une poignée de main de Jon.
Mais il est hors de question que le concert se termine déjà, le public insiste et quand je dis insiste ce n’est pas mollement, mais avec renfort d’applaudissements et de cris de toutes sortes. GOF revient pour un second rappel qui sera tout simplement magnifique avec pour apogée le morceau que tout le monde attendait, ligne de basse et riffs de guitare secs, c’est parti pour une version dantesque de Damaged Goods. Impressionnant tout simplement. Les absents ont clairement eu tort ce soir, mais on ne peut pas leur en vouloir, des groupes affichant cette longévité et qui montent sur scène comme s’ils avaient tout à prouver, c’est grand !!
En 1 h 20 de concert tout est dit. Les Gang Of Four ont mouillé leurs chemises et le résultat est impressionnant et il en faut beaucoup pour me surprendre. Un seul mot : Bravo. »
Gang of Four est un groupe de post-punk originaire de Leeds, en Angleterre, qui a existé de 1976 à 1984. Le groupe s'est reformé deux fois durant les années 1990, avant de réunir la formation originale en 2004. Gang of Four eut une influence sur plusieurs groupes de la décennie 2000.Comme le Velvet Underground une décennie plus tôt, l'influence de Gang of Four dépasse de beaucoup son réel succès commercial. Gang of Four eut une influence indéniable sur plusieurs groupes de la décennie 2000, comme Bloc Party, Radio 4, The Rapture ou Franz Ferdinand. La guitare incontrôlée d'Andy Gill aura précédé la noisy pop. L'usage de la distorsion n'est pas étranger au son de Nirvana ou Mission of Burma. Le jeu de guitare de Gill aura inspiré celui de The Edge du groupe U2, quant à la basse de Dave Allen, elle est au fondement de la fusion entre rock et funk.
1979 : Entertainment!
1981 : Solid Gold
1982 : Songs of the Free
1983 : Hard
1984 : At the Palace
1990 : Mall
1995 : Shrinkwrapped
2005 : Return the Gift
2011 : Content
1981 : Solid Gold
1982 : Songs of the Free
1983 : Hard
1984 : At the Palace
1990 : Mall
1995 : Shrinkwrapped
2005 : Return the Gift
2011 : Content
Jon King : Vocal
Andy Gill : Guitar
Mark Heaney : Drums
Thomas McNeice : Bass
Andy Gill : Guitar
Mark Heaney : Drums
Thomas McNeice : Bass
La SETLIST du Concert
GANG OF FOUR
01. You'll Never Pay For The Farm (Content - 2011)
02. Not Great Men (Entertainment! - 1979)
03. EtheR (Entertainment! - 1979)
04. I Parade Myself (Shrinkwrapped - 1995)
05. Paralysed (Solid Gold - 1981)
06. A Fruitfly In The Beehive (Content - 2011)
07. Love Like Anthrax (Entertainment! - 1979)
08. It Was Never Gonna Turn Out Too Good (Content - 2011)
09. What We All Want (Solid Gold - 1981)
02. Not Great Men (Entertainment! - 1979)
03. EtheR (Entertainment! - 1979)
04. I Parade Myself (Shrinkwrapped - 1995)
05. Paralysed (Solid Gold - 1981)
06. A Fruitfly In The Beehive (Content - 2011)
07. Love Like Anthrax (Entertainment! - 1979)
08. It Was Never Gonna Turn Out Too Good (Content - 2011)
09. What We All Want (Solid Gold - 1981)
10. Why Theory? (Solid Gold - 1981)
11. We Live As We Dream, Alone (Song Of The Free - 1982)
12. To Hell With Poverty! (EP - 1981)
13. Do As I Say (Content - 2011)
Encore 1
14. He’d Send In The Army (Entertainment! Bonus Track - 1979)
15. I Love A Man In A Uniform (Song Of The Free. Bonus Track - 1982)
Encore 2
16. At Home He's A Tourist (Entertainment! - 1979)
17. Damaged Goods (Entertainment! - 1979)
11. We Live As We Dream, Alone (Song Of The Free - 1982)
12. To Hell With Poverty! (EP - 1981)
13. Do As I Say (Content - 2011)
Encore 1
14. He’d Send In The Army (Entertainment! Bonus Track - 1979)
15. I Love A Man In A Uniform (Song Of The Free. Bonus Track - 1982)
Encore 2
16. At Home He's A Tourist (Entertainment! - 1979)
17. Damaged Goods (Entertainment! - 1979)
AFFICHE / PROMO / FLYER
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