Première Partie : Bruno Helstroffer
« Quand on aime, on ne compte pas et c’est pourquoi quelques semaines après leur passage à l’EMB de Sannois je me trouve devant le Trianon pour revoir de nouveau Moriarty qui cette fois sont en résidence pour une semaine et 7 concerts dans la salle parisienne nouvellement restaurée. Pas grand monde, hormis l’ami Philippe M., quand j’arrive devant la salle, on ne patiente pas bien longtemps le service d’ordre nous faisant signe que l’on peut entrer. Entrer oui, mais pas immédiatement dans la salle, on reste confinés dans la grande salle où se trouvent un bar, le merchandising ainsi que des fauteuils et des tables, bref un espace de convivialité assez agréable. J’en profite pour faire mes emplettes, un tee-shirt du groupe et bien sur le dernier album pas encore sorti dans le commerce. Presque par hasard, on en vient à discuter avec un des musiciens de Moriarty (le contrebassiste, enfin un de ses instruments de prédilection). Le public est dispersé un peu partout, ce soir je sers particulièrement de service de renseignements à tous les gens qui viennent me demander où est l’entrée pour le balcon, où se trouve la fosse, etc.… Et puis très bizarrement alors que le service d’ordre a disparu, j’aperçois, en même temps que Philippe, des gens qui entrent dans la salle par une autre entrée. Ni une ni deux, on pousse les portes, toujours pas de S.O. et on se dirige pile poile vers le premier rang. Assez bizarre cette entrée de salle !!!
La salle se remplit assez rapidement d’un public très hétéroclite où l’on retrouve des parents avec leurs petites familles, des jeunes enfants, bref un melting pot bien agréable, car ce soir je sais que je ne serai pas bousculé comme hier et donc avec la certitude de passer une soirée tranquille.
D’un coup, la salle s’assombrit et ce sont les musiciens de Moriarty qui apparaissent sur scène pour venir présenter la première partie. La démarche est originale et fort sympathique. L’artiste en question s’appelle Bruno Helstroffer. Il nous présente son instrument, à l’aspect assez bizarre, qui s’appelle un Théorbe qui est en fait une sorte de luth. Assis sur un tabouret il va effectuer un set d’une trentaine de minutes où l’on retrouve des airs sortis tout droit du moyen-âge voire de la renaissance. Bruno est une sorte de ménestrel des temps modernes. Ce qui est intéressant à voir c’est la manière dont il joue de son instrument qui comporte deux manches, un court où il jouera la plupart du temps et l’autre beaucoup plus long ne servant qu’à faire les basses. Le public écoute religieusement et semble apprécier le travail de l’artiste. Une petite touche moderne en fin de concert avec aussi un clin d’œil à Moriarty qui reprenait ce morceau sur leur tournée précédente, à savoir la reprise de Enjoy The Silence.
Place maintenant au ballet tranquille des techniciens, pas de précipitation, car tout est déjà prêt, il reste juste quelques petites choses à préparer comme les micros, c’est à ce moment que l’on voit un technicien, qui a l’air d’être un assistant tout nouvellement recruté, déplacer le micro de Rosemarie avant qu’un autre ne vienne le remettre en place. Ce petit manège durera plusieurs minutes jusqu'à ce qu’un lui explique que le pied de micro doit être la : un point c’est tout. Intermède assez loufoque surtout à la vue de l’assistant équipé comme un spéléologue averti.
Ce qui est bien avec Moriarty, c’est que chaque concert est différent et cette soirée ne va pas déroger à la règle. Guitare électrique rouge autour du cou, blouson de cuir noir, Rosemary apparaît en clair-obscur. Le début du concert est en grande partie consacré au dernier album et je constate que le son du groupe si intimiste autrefois, c’était, en deux ou trois ans, étoffé. J’ai l’impression que tout est plus distinct et presque plus sec sans pour autant perdre le côté troupe autour du feu que le groupe cultive si bien. Maintenant, chaque personnage est important. Il n’y a pas que Rosemary. Et puis les nouvelles compos passent bien sur scène. J’aime par exemple : I Will Do et bien sur le désormais classique Isabella qui paraît faire partie de la setlist du groupe depuis des lustres tant cette chanson est faite pour eux. Mais Moriarty c’est avant tout un groupe et non pas une individualité comme c’est souvent le cas. Ce qui est vraiment plaisant ce soir c’est d’avoir sans arrêt les yeux qui vont d’un musicien à l’autre. J’avoue avoir un petit faible pour Arthur Moriarty avec son air saltimbanque et aussi Stephan le contrebassiste. Et quel plaisir de les voir tous jouer presque individuellement le tout formant un ensemble absolument délicieux. D’ailleurs ce sont tous d’excellents musiciens, ne l’oublions pas. On assiste à un spectacle vivant et le terme n’est pas galvaudé, chaque tableau est l’occasion pour chacun des musiciens de s’exprimer de telle ou telle manière. La c’est Thomas Moriarty avec sa ceinture remplie d’harmonicas qui va faire son show puis plus tard ce sera Charles avec son Dobro ou sa mini guitare électrique qui fera le spectacle. Des individualités au service de la musique. Définir un spectacle de Moriarty ? Du rock avec une atmosphère qui fait penser au cirque, du théâtre aussi ou alors est-ce un conte chanté qui se déroule devant nous ? En tout cas le public, moi et Philippe en tête, sommes tous simplement sous le charme, c’est presque reposant et l’on ressent une espèce de douceur bienfaisante nous envahir. Rosemary est définitivement délicieuse quand elle change sa robe à rayures pour apparaître dans une robe fourreau rouge vif du plus bel effet. C’est ainsi qu’elle va interpréter une chanson debout sur une vieille lessiveuse toute cabossée qui traîne sur un côté de la scène. Dans les coulisses, je vois l’assistant loufoque se débattre avec des monceaux de câbles alors qu’il devait mettre juste en place un micro déclenchant l’incrédulité du groupe et le mécontentement d’une partie du staff technique. Tout revient dans l’ordre et le groupe va jouer pour la première fois de la soirée un morceau de leur premier album. Il s’agit évidemment de Jimmy. Ils la chantent toujours en demi-cercle avec un seul micro placé devant eux, mais ce que je trouve particulièrement réjouissant outre le fait que le morceau soit délicieux c’est que sur cette tournée je ressens une décontraction dans la troupe. Rosemary qui était plutôt un peu coincée, rigole volontiers et semble tout simplement beaucoup plus à son aise. On passe de Jimmy au superbe Isabella, morceau magnifique teinté d’une pointe de nostalgie.
Premier rappel, Rosemary est seule sur scène avec Bruno Helstroffer pour une sorte de chanson médiévale. Je ne sais pas trop quel terme employer, la voix de Rosemary sied à merveille dans un registre complètement différent. Puis ce sera le très beau CottonFlower un des meilleurs morceaux de leur premier album. Petit moment d’incertitude, le groupe va-t-il revenir ? Eh bien oui, ils sont de retour pour cette fois une belle version de Private Lily et alors que le groupe salue et s’apprête à quitter la scène toute la salle manifeste bruyamment son approbation, le groupe se concerte puis décide de faire une chanson de plus manifestement pas prévue sur la setlist. Superbe tout simplement. Et enfin, ils vont nous présenter celui que l’on croyait un peu «simple d’esprit» et surtout incompétent, il s’appelle Camille Boitel et franchement, j’ai longtemps cru pendant toute la durée du spectacle que ce personnage était véritablement quelqu’un du staff technique que le groupe aurait pris comme stagiaire.
Voilà en 1h50 Moriarty a prouvé que sa place dans l’univers du «rock» Français n’était pas usurpée, originale, ludique et pleine de poésie, le spectacle de ce soir fut tout simplement une pure réussite, on se sentait bien ce soir dans cet écrin douillet qu’est devenu le Trianon. »
La salle se remplit assez rapidement d’un public très hétéroclite où l’on retrouve des parents avec leurs petites familles, des jeunes enfants, bref un melting pot bien agréable, car ce soir je sais que je ne serai pas bousculé comme hier et donc avec la certitude de passer une soirée tranquille.
D’un coup, la salle s’assombrit et ce sont les musiciens de Moriarty qui apparaissent sur scène pour venir présenter la première partie. La démarche est originale et fort sympathique. L’artiste en question s’appelle Bruno Helstroffer. Il nous présente son instrument, à l’aspect assez bizarre, qui s’appelle un Théorbe qui est en fait une sorte de luth. Assis sur un tabouret il va effectuer un set d’une trentaine de minutes où l’on retrouve des airs sortis tout droit du moyen-âge voire de la renaissance. Bruno est une sorte de ménestrel des temps modernes. Ce qui est intéressant à voir c’est la manière dont il joue de son instrument qui comporte deux manches, un court où il jouera la plupart du temps et l’autre beaucoup plus long ne servant qu’à faire les basses. Le public écoute religieusement et semble apprécier le travail de l’artiste. Une petite touche moderne en fin de concert avec aussi un clin d’œil à Moriarty qui reprenait ce morceau sur leur tournée précédente, à savoir la reprise de Enjoy The Silence.
Place maintenant au ballet tranquille des techniciens, pas de précipitation, car tout est déjà prêt, il reste juste quelques petites choses à préparer comme les micros, c’est à ce moment que l’on voit un technicien, qui a l’air d’être un assistant tout nouvellement recruté, déplacer le micro de Rosemarie avant qu’un autre ne vienne le remettre en place. Ce petit manège durera plusieurs minutes jusqu'à ce qu’un lui explique que le pied de micro doit être la : un point c’est tout. Intermède assez loufoque surtout à la vue de l’assistant équipé comme un spéléologue averti.
Ce qui est bien avec Moriarty, c’est que chaque concert est différent et cette soirée ne va pas déroger à la règle. Guitare électrique rouge autour du cou, blouson de cuir noir, Rosemary apparaît en clair-obscur. Le début du concert est en grande partie consacré au dernier album et je constate que le son du groupe si intimiste autrefois, c’était, en deux ou trois ans, étoffé. J’ai l’impression que tout est plus distinct et presque plus sec sans pour autant perdre le côté troupe autour du feu que le groupe cultive si bien. Maintenant, chaque personnage est important. Il n’y a pas que Rosemary. Et puis les nouvelles compos passent bien sur scène. J’aime par exemple : I Will Do et bien sur le désormais classique Isabella qui paraît faire partie de la setlist du groupe depuis des lustres tant cette chanson est faite pour eux. Mais Moriarty c’est avant tout un groupe et non pas une individualité comme c’est souvent le cas. Ce qui est vraiment plaisant ce soir c’est d’avoir sans arrêt les yeux qui vont d’un musicien à l’autre. J’avoue avoir un petit faible pour Arthur Moriarty avec son air saltimbanque et aussi Stephan le contrebassiste. Et quel plaisir de les voir tous jouer presque individuellement le tout formant un ensemble absolument délicieux. D’ailleurs ce sont tous d’excellents musiciens, ne l’oublions pas. On assiste à un spectacle vivant et le terme n’est pas galvaudé, chaque tableau est l’occasion pour chacun des musiciens de s’exprimer de telle ou telle manière. La c’est Thomas Moriarty avec sa ceinture remplie d’harmonicas qui va faire son show puis plus tard ce sera Charles avec son Dobro ou sa mini guitare électrique qui fera le spectacle. Des individualités au service de la musique. Définir un spectacle de Moriarty ? Du rock avec une atmosphère qui fait penser au cirque, du théâtre aussi ou alors est-ce un conte chanté qui se déroule devant nous ? En tout cas le public, moi et Philippe en tête, sommes tous simplement sous le charme, c’est presque reposant et l’on ressent une espèce de douceur bienfaisante nous envahir. Rosemary est définitivement délicieuse quand elle change sa robe à rayures pour apparaître dans une robe fourreau rouge vif du plus bel effet. C’est ainsi qu’elle va interpréter une chanson debout sur une vieille lessiveuse toute cabossée qui traîne sur un côté de la scène. Dans les coulisses, je vois l’assistant loufoque se débattre avec des monceaux de câbles alors qu’il devait mettre juste en place un micro déclenchant l’incrédulité du groupe et le mécontentement d’une partie du staff technique. Tout revient dans l’ordre et le groupe va jouer pour la première fois de la soirée un morceau de leur premier album. Il s’agit évidemment de Jimmy. Ils la chantent toujours en demi-cercle avec un seul micro placé devant eux, mais ce que je trouve particulièrement réjouissant outre le fait que le morceau soit délicieux c’est que sur cette tournée je ressens une décontraction dans la troupe. Rosemary qui était plutôt un peu coincée, rigole volontiers et semble tout simplement beaucoup plus à son aise. On passe de Jimmy au superbe Isabella, morceau magnifique teinté d’une pointe de nostalgie.
Premier rappel, Rosemary est seule sur scène avec Bruno Helstroffer pour une sorte de chanson médiévale. Je ne sais pas trop quel terme employer, la voix de Rosemary sied à merveille dans un registre complètement différent. Puis ce sera le très beau CottonFlower un des meilleurs morceaux de leur premier album. Petit moment d’incertitude, le groupe va-t-il revenir ? Eh bien oui, ils sont de retour pour cette fois une belle version de Private Lily et alors que le groupe salue et s’apprête à quitter la scène toute la salle manifeste bruyamment son approbation, le groupe se concerte puis décide de faire une chanson de plus manifestement pas prévue sur la setlist. Superbe tout simplement. Et enfin, ils vont nous présenter celui que l’on croyait un peu «simple d’esprit» et surtout incompétent, il s’appelle Camille Boitel et franchement, j’ai longtemps cru pendant toute la durée du spectacle que ce personnage était véritablement quelqu’un du staff technique que le groupe aurait pris comme stagiaire.
Voilà en 1h50 Moriarty a prouvé que sa place dans l’univers du «rock» Français n’était pas usurpée, originale, ludique et pleine de poésie, le spectacle de ce soir fut tout simplement une pure réussite, on se sentait bien ce soir dans cet écrin douillet qu’est devenu le Trianon. »
Moriarty est un groupe d’indie-folk-rock franco-américain. Moriarty est un combo de 5 artistes emmené par la chanteuse Rosemary Standley. Révélé lors du Printemps de Bourges 2006, le groupe s’inspire du folklore américain et irlandais ainsi que du blues rural du sud des États-Unis pour concocter ses chansons en anglais.
2005 : The Ghostless Takes
2007 : Gee Whiz But This Is a Lonesome Town
2008 : La Musique de Paris Dernière
2009 : Musiques Inspiré Du Chat Botté
2011 : The Missing Room
2007 : Gee Whiz But This Is a Lonesome Town
2008 : La Musique de Paris Dernière
2009 : Musiques Inspiré Du Chat Botté
2011 : The Missing Room
Rosemary Standley alias Rosemary Moriarty : chant, xylophone, kazoo
Thomas Puéchavy alias Tom Moriarty : harmonica, machine à écrire
Arthur B. Gillette alias Arthur Moriarty : guitare, piano, percussions
Stephan Zimmerli alias Zim Moriarty : contrebasse, guitare
Charles Carmignac, alias Charles Moriarty : dobro, guitare, xylophone
Vincent Talpaert et Éric Tafani : batterie et percussions en concert
Where Is The Lght (The Missing Room - 2011)
I Will Do (The Missing Room - 2011)
Motel (Gee Whiz But This Is A Lonesome Town - 2007)
How Many Tides (After Sean Sellers) (Gee Whiz But This Is A Lonesome Town - 2007)
Mah-Jong (The Missing Room - 2011)
Clementine (The Missing Room - 2011)
Beasty Jane (The Missing Room - 2011)
Nobody Home
Serial Felds (The Missing Room - 2011)
Julie Gold's Candy Cane Tale (The Missing Room - 2011)
Soon
Jimmy (Gee Whiz But This Is A Lonesome Town - 2007)
Isabella (The Missing Room - 2011)
Robot
Decaf (The Missing Room - 2011)
When the morning
Encore 1
I Will Do (The Missing Room - 2011)
Motel (Gee Whiz But This Is A Lonesome Town - 2007)
How Many Tides (After Sean Sellers) (Gee Whiz But This Is A Lonesome Town - 2007)
Mah-Jong (The Missing Room - 2011)
Clementine (The Missing Room - 2011)
Beasty Jane (The Missing Room - 2011)
Nobody Home
Serial Felds (The Missing Room - 2011)
Julie Gold's Candy Cane Tale (The Missing Room - 2011)
Soon
Jimmy (Gee Whiz But This Is A Lonesome Town - 2007)
Isabella (The Missing Room - 2011)
Robot
Decaf (The Missing Room - 2011)
When the morning
Encore 1
New Song (Rosemary avec Bruno Helstroffer)
Cottonflower (Gee Whiz But This Is A Lonesome Town - 2007)
Encore 2
Private Lily (Gee Whiz But This Is A Lonesome Town - 2007)
New Song
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