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mercredi 20 juin 2007

RAZORLIGHT ~ L'Olympia. Paris.













Première partie : Brooklyn / Van Den Love



Ce qu’en a pensé Vik :

 « Le public parisien de ce 20 juin, constitué de 90% de jolies jeunes filles, s’était massé très tôt devant l’Olympia, pour pouvoir être devant la scène et mieux admirer leur idole Johnny : il n’était pas difficile de voir que la moyenne d’âge devait tourner au grand maximum autour des dix-sept ans, avec un look limite classe de CE2. Moi, j’étais tranquille, ayant ma place numérotée (balcon centre, comme d’habitude). 

20h15, 1ère "1ère partie" : Brooklyn. Malgré le nom, c'est un groupe français, pop rock, tout ce qu'il y a de plus classique, offrant un show de bonne qualité, mais sans aucune originalité. Malgré tout, le public sera immédiatement séduit : ils auront même une petite horde de groupies à leur disposition, au premier rang, prêtes à hurler dès que le chanteur s’approche. Chaque fois que Brooklyn commencent une chanson, j’ai l’impression de l'avoir déjà entendue... un groupe sans prétention, pour ados... c'est loin d'être révolutionnaire mais ça fait passer le temps (30 mn).

21h05, 2ème "1ère partie" : Van Den Love, encore un groupe francais, cette fois mauvais, et avec des textes de chansons nuls !!! Dans la salle… le public est complèment statique, les gens sont en train de huer et de siffler. 40 mn de chant monocorde, un véritable supplice. Chiant !
20 minutes d'entracte, des réglages de guitares à tout va qui semblent interminables. J’ai bien aimé quand le public a crié "Razorlight" pendant la première partie ! Devant la scène, les filles fantasment toutes sur Johnny : il est beau, c’est une rock star !

22h00 : les lumières s’éteignent, le concert de Razorlight commence. Les projecteurs se braquent sur la scène, le décor s’allume, Andy Burrows (le batteur) surgit en premier, suivi des deux Suédois, Carl Dalemo, le bassiste, et Bjorn Agren, le guitariste, avec une démarche chancelante. Enfin arrive Johnny Borrell... comme à son habitude en dernier, tout de blanc vêtu, en jean ultra moulant et taille basse, avec son tee-shirt très féminin, décolleté jusqu'au nombril. Razorlight commencent directement par le tube de 2006 "In The Morning"... joué avec énergie et punch, maîtrisé, impeccable : la fosse chante «… In the morning, you know it’s gonna be alright, Are you really gonna do it this time ?... » Ça saute, ça tape dans les mains, bref bonne ambiance. Une intro parfaite ! L’énergie entre le public et le groupe est palpable, les fans sont heureuses et leurs visages épanouis, le lightshow est magnifique (avec le très grand RAZORLIGHT lumineux sur le fond), le show est sans faille, le son superbe. Les groupies sont déchainées avec leurs "JE TAIME". Puis Johnny annonce « Bonsoir Paris Olympia ! We are Razorlight from London England, and this song is called Hold On !», la chanson défile, suivie de "Golden Touch", qui fait à nouveau mouche auprès du public. Johnny recule le micro pour laisser chanter la salle, un très beau moment (« … I know a girl with the golden touch, She's got enough, she's got too much … »). Là, une chose « prodigieuse » se passe : Johnny enlève son t-shirt, et on a droit à son torse musclé, luisant de sueur et totalement imberbe. Le délire dans la fosse ! Le fantasme des gamines de 15 ans !

Les chansons s'enchaînent, quasiment sans temps mort... "Back To The Start", Johnny sans guitare mais avec une voix parfaite,"Dalston", "Fall To Pieces", la mélodie sublime de "Los Angeles Waltz" (le chef d’œuvre du second album…). L’ambiance ne retombe pas, avec une alternance de chansons du premier et du second album, et de temps en temps les remerciements en français du chanteur. "I Can’t Stop This Feeling" fait un peu redescendre la tension avant l’accélération finale. Après "Pop Song", Razorlight enchaîne directement avec le superbe "Somewhere Else", puis la magnifique ballade "America", apogée du concert. Le public brandit en l’air bras, portables, briquets, mains et tout le reste : un très beau moment d’émotion. "In The City" résonne de façon absolument incroyable en live : 12 grandes minutes, avec un petit air de Jim Morrison… And people so strange, People so strange, People just keep talking in the city last night, And I was looking for you… »). Johnny fait hurler l’Olympia qui frappe déjà dans ses mains, il harcelle la foule, il excite les groupies et finit dans un final de folie : il monte sur les enceintes, tout en haut, à peu près au niveau de la mezzanine !! Johnny sort enfin en lançant un « Merci, bonsoir ! » au milieu du bordel noir et furieux qu’il a créé. Le reste du groupe s’en va, en remerciant encore une fois le public...

... qui continue de crier "Razorlight" pendant les 5 bonnes minutes d’attente. Un projecteur éclaire le centre de la scène et le micro de Johnny, qui revient seul avec sa guitare, pour nous chanter "Fall, Fall, Fall". Puis le groupe attaque "Vice", du premier album (« Oh, sometimes I run ,Yeah, sometimes I fall ,L. O. V. E. I'll see you later, L. O. V. E., I'll see you later… »), avec les chœurs, le refrain, l’accélération finale. "Black Jeans, et puis "Stumble & Fall" pour la clôture du concert. Et Johnny : « Je voudrais juste dire avant de partir… Merci, bonsoir ! » C’est la folie dans la fosse. On CRIE, on voudrait une autre rappel, "RAZORLIGHT" "RAZORLIGHT" … mais non, les lumières de la salle se rallument... c’est vraiment fini ! 23h15... super rapide, un concert légèrement trop court (1h10 seulement), mais vraiment tonique et intense, sans temps mort : au final… une soirée formidable quand même !

Razorlight ont prouvé qu'ils sont capables de faire du rock efficace aussi bien que des mélodies plus travaillées et plus inspirées ! TRES TRES bon concert !!!

« The songs on the radio sound the same, Everybody just looks the same …»


photos de rod


Razorlight est un groupe de pop rock britannique formé en 2002 autour de Johnny Borrell, qui fut auparavant "conseiller" et parfois bassiste des Libertines.Les acolytes livrent leur premier disque, Up All Night, dans les bacs en 2004. C'est véritablement leur prestation en 2005 au Live 8 de Londres qui leur ouvre en grand les portes du succès.

(http://www.razorlight.co.uk/)
(http://www.myspace.com/razorlight)
(http://www.facebook.com/Razorlight)



Up All Night (2004)
Razorlight (2006)








Johnny Borrell : Vocals - Guitars
Bjorn Agren : Guitars
Carl Dalemo : Bass
Andy Burrows : Drums














In The Morning (Razorlight - 2006)
Hold On (Razorlight - 2006)
Golden Touch (Up All Tonight - 2004)
Back To The Start (Razorlight - 2006)
Don’t Go Back To Dalston (Up All Tonight - 2004)
Before I Fall To Pieces (Razorlight - 2006)
Los Angeles Waltz (Razorlight - 2006)
I Can’t Stop This Feeling I’ve Got (Razorlight - 2006)
Pop Song (Razorlight - 2006)
Somewere Else (Up All Tonight - 2004)
America (Razorlight - 2006)
In The City (Up All Tonight - 2004)

Encore

Fall, Fall, Fall (Up All Tonight - 2004)
Vice (Up All Tonight - 2004)
Black Jeans (Razorlight - 2006)
Stumble & Fall (Up All Tonight - 2004)



La durée du concert : 1h10

AFFICHE / PROMO / FLYER


ART BRUT ~ Le Trabendo. Paris.




Ce qu’en a pensé Patrick:
  
« C'est gilles B. qui m’avait parlé d'un certain groupe les Art Brut pour aller les voir en concert mais bon je ne les connaissais pas. Faut dire qu'en matière de zigue actuelle, j'ai plutôt deux métros de retard qu’ un, mais il y a deux semaines j'ai trouvé dans la discothèque de mon bourg le disque de ces olibrius. Je mets la dite rondelle dans le mange-cd et la ... déflagration sonique explose et tout et tout. Du coup je me suis mis la tète sous l'eau et j ai enregistrée le skeud. Trop bon, c'est un cd collector pochette à tirage limite dont je vous envoie un exemplaire.

Bon été à tous »






ART BRUT ~ Le Trabendo. Paris.














Première partie : Sexual Earthquake in Kobe
 

Ce qu’en a pensé Gilles B. :

«  C'est vrai que ce nom, Art Brut, est trompeur, j’ai pensé naïvement qu'il s'agissait d'un groupe pratiquant une musique plus ou moins intello : je suis resté dans l'erreur la plus absolue pendant un an. C'est seulement l'an dernier que j'ai pu les entendre - à la télé (Arte ?), ou sur Ouï FM peut-être ? à moins que cela ne soit sur l’un des CD promos de rock'n'folk ? Peut importe : je me suis pris une bonne petite claque, et j'ai tout de suite acheté l'album « Bang Bang Rock'n'roll ». Depuis, j'attends avec impatience de voir Art Brut en live. L'occasion s'est enfin présentée à l'occasion de cette tournée précédant la sortie de leur second album. Gilles était de la partie, ainsi qu'Eric, et nous voici donc au Trabendo ce mercredi 20 juin, nous sommes pratiquement les premiers alors qu'il est 18h30. Il faut dire que ce soir, il y a de la concurrence avec Razorlight à l'Olympia. Nous nous dirigeons tranquillement vers le premier rang (à gauche, là où il y a la basse et l’une des 2 guitares).

Soudain, quelqu'un me tape l'épaule, je me retourne, et je vois un gus que l'on a déjà remarqué avec Gilles P : ce qu'on appelle "un pénible", le mec qui se trouve toujours derrière vous, qui n'arrête pas de parler pendant le concert, de vous enfumer alors que c'est maintenant interdit, de gesticuler sans arrêt ave le risque de prendre son bras dans la tronche pour peu que vous vous retourniez... Au final pas un méchant, juste un type simplet. Bref il me branche donc en prétextant m'avoir vu au concert de Pravda (ce qui était vrai d'ailleurs). Il me dit sur un ton affirmatif qu'il pense que je fais partie du show biz, ce que je m'empresse de démentir. On sent la conversation à sens unique : il pose des questions, il se fout un peu des réponses, ayant déjà sa propre opinion (pas triste d'ailleurs, de fait)... Il ira ensuite brancher Eric, puis Gilles P, avant de me demander 10 centimes d'euros qui lui manquent pour pouvoir se payer une bière. Phénoménal, ce mec ! Nous le surnommerons maintenant « le fils spirituel de Patrick Eudeline », tant il semble vouer un culte à ce personnage clownesque et poseur de la scène rock (qu’on ne voit pratiquement jamais à un concert de rock)... Cela a eu au moins le mérite de nous distraire en attendant la première partie qui fini par arriver sur scène.

Un trio Français du doux nom de Sexual Earthquake In Kobe : rien que le nom, déjà, annonce une catastrophe... et elle arrive, musique pénible, chanteur irritant au possible ! Mais où vont-ils chercher ces premières parties ? Franchement, mieux ne vaut rien plutôt qu’une telle daube. A dégager.

La salle s'est maintenant remplie, peut-être aux 2/3 de sa capacité, Bruno vient tailler une bavette, cela faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vu. Les musiciens de Art Brut entrent en scène, avec en dernier Eddie Argos, en chaussettes et légèrement débraillé, au naturel quoi ! Tiens, il a rajeuni ! Plus de petite moustache, cela donne un petit coup de jeune. Le concert démarre par Pump Up The Volume (non non je vous rassure, pas la daube de M.A.R.S.). Cela commence tranquillement donc, on mate la bassiste qui a un look légèrement gothique, mais que je trouve agréable et surtout bien efficace. Les deux guitaristes assurent un max, et le batteur lui «drumme» tout simplement debout. Le son est bon, pas très très fort mais bien homogène. Même si au début, la voix de Eddie est un peu en retrait, cela sera corrigé par la suite. La caractéristique première de Art Brut, ce sont les vocaux, pas vraiment chantés, plutôt parlés ou scandés... Pas du rap non, mais un chant parlé tout simplement. Le show se met en place, le public se chauffe peu à peu, un abruti derrière nous (surement blindé à la bière) demande à Eddie de jouer Pump Up The Volume, ce à quoi le chanteur lui rétorquera gentiment mais ironiquement que c'était par ce morceau qu'ils ont débuté le concert !!! Petite incursion dans la foule ensuite, puis le premier morceau qui commence à enflammer le Trabendo, Moving To LA., suivi peu après par My Little Brother, véritable hymne martelé et répété (« My Little Brother Just Discovered Rock'n'roll »)... Un grand moment... On termine le set par Emily Kane, puis Nag Nag Nag Nag.

Retour pour un rappel (avec des nouvelles chaussettes jetées par un ou une fan), et 2ème grosse tuerie avec une version de Good Week End intégrant en son milieu une petite minute de We Formed A Band : des moments intenses où on ne se retient plus et on hurle : « We Formed A Band !!!! We Formed A Band !!! ». C'est court, intense, presque orgasmique : c'est ça le rock'n'roll !!! 

Voila, 60mn tout juste, on est content : pas le concert de l'année, juste un bon concert et c'est déjà bien. Pas de problème, je retournerai les voir, et si la salle était pleine, cela serait formidable... »








Art Brut est un groupe de rock britannique formé en 2003. Il se distingue par la personnalité du chanteur Eddie Argos, dont les limitations vocales sont compensées par un style particulier (il scande ses textes plus qu'il ne les chante), un humour omniprésent et un fort accent cockney. Art Brut se situe dans la lignée de Pixies ou de The Fall.

Le nom du groupe fait référence à l'Art Brut, appellation utilisée par le peintre français Jean Dubuffet pour décrire l'art créé par des individus sans culture artistique. Le 20 avril 2009, Art Brut sera de retour avec un troisième opus intitulé Art Brut Vs. Satan. Deux ans après It's a Bit Complicated, les Londoniens ne reviennent pas tous seuls puisqu'ils ont enrôlé Frank Black, alias Black Francis (Pixies), comme producteur.

(http://www.myspace.com/artbrut)
(http://www.artbrut.org.uk/)
(http://www.facebook.com/pages/Art-Brut/186965198000868)

* Bang Bang Rock & Roll (2005)
   * It's A Bit Complicated (2007)


Eddie Argos (lead vocals)
Ian Catskilkin (lead guitar)
Freddy Feedback (bass guitar)
Jasper "Jeff" Future (guitar, backing vocals)
Mikey Breyer (drums)

La Setlist du Concert
ART BRUT



Pump Up The Volume (It's a Bit Complicated - 2007)
Bad Weekend (Bang Bang Rock & Roll - 2005)
Bang Bang Rock And Roll (Bang Bang Rock & Roll - 2005)
Modern Art (Bang Bang Rock & Roll - 2005)
St. Pauli (It's a Bit Complicated - 2007)
Rusted Gun Of Milan (Bang Bang Rock & Roll - 2005)
Late Sunday Evening (It's a Bit Complicated - 2007)
18000 Lira (Bang Bang Rock & Roll - 2005)
I Will Survive (It's a Bit Complicated - 2007)
Moving To LA (Bang Bang Rock & Roll - 2005)
Jealous Guy (J. Lennon Cover)
My Little Brother (Bang Bang Rock & Roll - 2005)
Post Shooting Out (It's a Bit Complicated - 2007)
Emily Kane (Bang Bang Rock & Roll - 2005)
Nag Nag Nag Nag (It's a Bit Complicated - 2007)

Encore

Direct Hit (It's a Bit Complicated - 2007)
Good Weekend (Bang Bang Rock & Roll - 2005)


La durée du concert : 1h20

AFFICHE / PROMO / FLYER



Art Brut _ Direct Hit

ART BRUT ~ Le Trabendo. Paris.












 Première partie : Sexual Earthquake in Kobe


 


Ce qu’en a pensé Eric :


« Sur la future liste des noms de groupe les plus débiles / amusants - l'un des projets les ambitieux de notre ami Gilles P. - gageons que "Sexual Earthquake in Kobe" figurera en bonne place. Les 3 Lillois - fans de Takeshi Kitano et de The Rapture (on l'aurait deviné en écoutant leur... euh musique) - qui ont donc choisi cet amusant pseudonyme sans se rendre compte qu'ils seraient condamnés à le répéter 10 fois à tous ceux qui, éberlués, leur demanderaient leur nom - ouvrent donc ce soir pour Art Brut devant un Trabendo vide. Les 12 personnes 1/2 dans la salle (je compte 1/2 pour le débile léger, ami de Patrick Eudeline qui viendra nous gonfler - mais j'y reviendrai...) ont quand même du mal à s'exciter sur cette electro post-punk qui sonne terriblement faux. 

Moi, je dois dire que, grand fan devant l'éternel de The Rapture, j'essaie vaguement de prendre du plaisir dans ces mini-déchaînements de boucles électroniques, mais il faut bien dire que pour eux, ce n'est pas gagné (pour reprendre l'expression favorite de Gilles B) : si l'imitation de Robert Smith qui sert d'unique expression vocale chez Charly le chanteur (?) est convaincante, elle est aussi assez irritante à la longue, et le pauvre garçon est tellement ridicule dans sa gestuelle scénique qu'on finit par les applaudir par pure pitié. Les Gilles sont consternés, je me sens d'humeur généreuse, ce soir, je dodeline donc de la tête pendant les 30 minutes de leur "show", quand même interrompu de manière très impolie au plein milieu d'une chanson par l'organisation de la salle.

La pause sera l'occasion d'un grand moment de souffrance, quand le déchet sous-humain mentionné plus haut, grand dadais de 25 ans et 6 d'âge mental, viendra nous demander à Gilles B et à moi si nous "faisons partie du business" !!! Il aura du mal à me croire quand je nierai mon appartenance au monde merveilleux de la musique, mais je lui darderai l'un de mes regards méchants qui font ma réputation, et il me laissera tranquille, pour se rabattre sur Gilles P., avec lequel il aura 15 minutes de conversation surréaliste sur Patrick Eudeline, l'un de ses amis donc, qu'il considère comme un shaman, un enfant, etc etc. La bêtise humaine n'a pas de fond, et nous nous débarrasserons du mongolien en lui refusant les 10 centimes d'Euro qui lui manquaient pour aller s'acheter une bière. L'abruti tient apparemment un fanzine, je regrette de ne pas en savoir le titre pour pouvoir connaître mieux ses brillantes théories sur les chemises à jabot, Brian Jones et ce que signifie "être Rock"...

La salle s'est maintenant un peu remplie quand Art Brut entrent en scène, nous offrant immédiatement la représentation visuelle du paradoxe hilarant de leur musique : d'un côté un groupe "Rock" déclinant les stéréotypes de la Rock Attitude, avec deux guitaristes "élégants et racés" tous droit sortis des pages magazines de la presse anglaise, une bassiste au look gothique et un batteur nerd souriant, de l'autre un front man surprenant, Eddie Argos, sorte de nounours gras en chaussettes dépareillées (sans chaussures je veux dire), la bedaine émergeant de sa chemise mal rentrée dans le pantalon, qui ressemble soit au comptable d'une PME de Castelnaudary en redressement judiciaire, soit au lointain cousin de Lisieux qui essayait de vous montrer sa bite chaque fois qu'il le pouvait. Disons donc que Art Brut sont à la fois brutaux et hilarants, ce qui est un mélange aussi détonnant que original. Les textes grandioses d'humour et d'esprit d'Eddie Argos sont déclamés, récités (l'homme n'a rien d'un chanteur, ni de Rock ni d'autre chose) sur un mur sonore - deux guitares à donf' - particulièrement réjouissant.

Art Brut suscite déjà une vraie passion chez ses spectateurs, qui ont inventé des rituels (on les acclame en criant "Top of the Pops, Top of the Pops !", on leur jette des chaussettes roses à rayures qu'Eddie se fera un plaisir d'enfiler pour le rappel), bref on s'amuse beaucoup dans la salle comme sur scène. Les écouter est un bonheur pour tous ceux qui aiment qu'on leur explose les neurones avec des rythmes keupons, voire skinheads, et même vaguement "metal". Les regarder est un délice : les 2 guitaristes, tout en restant incroyablement efficaces, font un concours de se toucher les tétons et les fesses tout en continuant à jouer, le batteur joue debout et porte un sourire illuminé du début à la fin. Quant à Eddie, ne sachant pas quoi faire de sa grande carcasse molle, il raconte des conneries (un long speech au milieu du merveilleux "Emily Kane", ode poignant à son 1er amour perdu, pour nous expliquer qu'il ne faut surtout pas croire les paroles des groupes de rock, et qu'il ne faut pas hésiter à épouser son premier amour !), se jette dans la (petite) foule, et a surtout l'air de jubiler d'avoir son groupe de malades qui ramonent à fond la caisse derrière lui.

A la fin, Ian Catskilkin réalise son rêve d'enfant et imite Jimmy Page sur une guitare double manche, et Mickey B dirige - comme chez les Fleshtones, pour les connaisseurs - la cérémonie d'adieu au public... "My Little Brother" (les larmes aux yeux tellement c'est bon !), "Nag Nag Nag" (metal !) et "Good Week-end" ("J'ai vu ma nouvelle girlfriend nue... 2 fois !") auront été les sommets furieux de ce grand petit concert très électrique et très excentrique. Nous sortirons donc ravis d'avoir autant ri et vibré. Bon délire, mon pote! »