20h00 : Première partie avec un trio établi en Belgique, du nom de Puggy : un groupe européen sympa et qui veux étonner, composé d’un chanteur anglais Matthew, d’un bassiste francais Romain et d’un batteur suédois Egil. La fraîcheur pop rock et les influences de musique arabe ou espagnole en plus, qui s'en dégage attire un peu l'attention du public, malgré une musique qui peut rappeler les débuts de Muse, mélangés à The Killers... mais j’ai dans la bouche une sensation étrange de « déjà vu ». Un morceau bien séduisant, In the morning, un public qui fait silence, puis on passe à l’apoplexie d’un rock frais et explosif, Out of hand. On change d'ambiance, avec une bonne reprise raccourcie de Jacques Brel Vesoul (je préfère quand même la version de Louise Attaque)... Je dois reconnaitre que le son et les morceaux sont excellents, et donnent une bonne image à la prestation de ce groupe que je ne connaissais pas. Il y a aussi une guitare acoustique, parfois folk, qui contribue aussi au charme ambiant. Après 30 minutes et une dernière chanson jazzy dispensable, le groupe quitte la scène, heureux d’avoir fait ce set avant un monstre sacré. Mon constat est quand même que ce groupe, bien que sympathique, n’a rien à faire avec un concert des Smashing Pumpkins et qu’on peut facilement s’en passer. Un peu un « plantage » de l’organisateur ou du producteur, même si ça a permis de patienter un peu.
Immédiatement, les roadies se précipitent, le temps de débarrasser la scène et de préparer le terrain pour la bande de Billy Corgan. Dans la salle, le public se place et boit tranquillement quelque bières de trop. Avec Phi, on parle du concert de l’Elysée Montmartre du 18 Janvier 2000, un concert promo d’une rare intensité, court (1h20), très noisy (difficile de faire beaucoup mieux)... et aussi de leur tournée d’adieu, ici même. Cet entracte est accompagnée de pubs vidéo dont tout le monde se moque !
21h00 : Les lumières s’éteignent, réveillent le public, ce sont les frissons caractéristiques du début, tout explose dans une énorme ovation intense et frissonnante. Huit ans séparent le concert d'adieux des The Smashing Pumpkins à Bercy et cette nouvelle tournée ! Huit ans d’attente pour ces retrouvailles ! On écoute une petite musique quasi-mystique, on aperçoit le très grand Billy Corgan, son crâne rasé, qui a changé de tunique depuis le Grand Rex, et est bizarrement vêtu d’une jolie jupe argentée de cosmonaute à facettes réfléchissantes, d’un haut moulant gris portant la planète Saturne sur la poitrine, et de bottes. Les autres membres sont eux en rouge. Sur scène, rien de superflu, pas d’écrans géants, pas d'effets tape-à-l'œil : seul un mur de sonorisation et un plafond de lumières minimalistes, du genre une dizaine de spots, très bas par rapport à la scène, qui tournent en rond. Dans ce light show très sombre et sobre, la musique en douceur, progressivement : c’est Porcelina Of The Vast Oceans, aussi long que magnifique, avec un son saturé et incisif.. quel plaisir d'entendre cet intro aquatique de l’une des



Jimmy, le batteur historique du groupe, vient sur le devant de la scène, il s’assoit, avec son tambourin pour accompagner son copain Billy, seul avec sa guitare sèche Gibson. Avant de commencer Perfect, Billy nous déclare son amour pour Paris et surtout « pour nos femmes, que le monde entier nous envie... ». Il déclare même avoir honte d’être américain, à cause de la politique de Bush… et se voudrait français. Le public ne résiste pas à cette déclaration et applaudit avec énergie. Le reste du groupe revient, Billy reprend sa guitare électrique et entame Lily dans un style cabaret, puis The Rose March, jamais encore jouée en version électrique. L’apogée est atteinte d’un coup sur les premières notes de Today, avec son intro chantée par tout Bercy. Je capte l'ambiance du moment, c’est géant. Les cris, aussi, fusent de partout. A ce moment, la machine qui faisait des Smashing Pumpkins l’un des meilleurs groupes des années 90, est relancée ! La réaction du public est immédiate : un tonnerre de cris, plus personne n’est anxieux, c'est la folie, et, debout, le public manifeste sa joie. Lisa Harrington, aux claviers, se révèle plus calme. Tarantula est énorme en live, un morceau qui m’a frappé dès la première écoute de « Zeitgeist », car faisant la part belle aux instruments : aidé par un superbe light show, il met encore le feu à la salle. La fosse n’est plus qu’une masse compacte violemment secouée. Magique ! Le solo de guitare est efficace, mais c’est évidemment le duo Billy/Jimmy qui concentre toute l’attention et qui tient la vedette ! Les titres vont alors se succéder aussi vite que dans un rêve, la foule est traversée d'électricité et d'excitation, et lève ses mains comme dans une transe hypnotique. Stand inside your love, Ava Adore, dans une nouvelle version avec une intro blues bien lourde et électrique, et puis avec ses grosses guitares habitudelles, sa grosse batterie, très rock et grunge.
Billy s’adresse enfin au public “Is Everyone Afraid ? Has Everyone Changed ?" et continue avec Drown, puis un enchaînement qui tue avec le très défoulant Bullet with butterfly Wings, scandé à la folie, qui réveillerait les morts, et fait exploser la salle dont la foule s'agite de plus en plus… « And someone will say what is lost can never be saved, Despite all my rage I am still just a rat in a cage… ». Avec un 1979, joué seul par Billy en acoustique à la guitare sèche, avec sa voix crispée et triste (pour des larmes et chair de poule garanties), le concert entre alors dans sa dernière partie... Quelle version époustouflante ! C’est ça que la foule et les fans attendait… Un tel niveau d'intensité, un bon vieux Smashing Pumpkins de la grande époque ! On est tous aux anges. Billy envoi de grands sourires. Ses parties de guitare sont superbes, créant cette rythmique entraînante, presque obsédante... et magnifique. Ça déchire ! La basse de Ginger (très mignonne), très solide, assure de véritables pulsations, et le batteur Jimmy, concentré comme jamais sur ses cymbales, joue comme le grand batteur qu’il est. Le point commun du nouveau guitariste avec James est sa relative discrétion. Une merveille. Ce soir Billy n'a rien laissé au hasard, et c’est lui qui, avec son énergie, tient toute la bande comme un chef... et le public en est bien conscient. Tout est bien cadré. Billy rigole, il saute, il « parle » à la foule, il parle aux « autres » membres du groupe !



Les nouvelles chansons et les anciennes ont été bien mélangées, le nouvel album a donc été présenté avec les souvenirs : une setlist originale, audacieuse, qui revisitait chaque période du groupe sans être un best-of... une manière de créer la surprise à chaque fois. Et, même s’ils n’ont pas fait Zero, la qualité était là, avec beaucoup de très bons morceaux qui n’avaient pas été joués au Grand Rex en 2007... 18 titres non joués en Europe en 2007, et cette dernière heure du concert a été bien plus rock avec des jeux de lumières spectaculaires. Les Smashing Pumpkins sont l’un des rares groupes qui changent autant de chansons entre deux tournées. Les voir et les revoir ne gâche rien au plaisir de retrouver nos chansons préférées et d’écouter la guitare de Billy, car on sait qu’il en fera une version toujours différente de celle sur CD.
It will be a night to remember ! Bien sûr, je pourrais maintenant continuer à écrire encore... des mots, des pages sur chaque morceau, sur cette soirée brillante et sur l’immense talent de Billy, mais, quel que soit le mal que je pourrais me donner, résumer un concert de presque 3h est bien difficile. Ce fut une excellente soirée avec un groupe généreux. Combien sont les groupes actuels à jouer autant ? Il y a trop de choses dans ce show fantastique, trop de moments intenses, de sons et d’images… il est impossible de tout retenir et de retranscrire complètement cette soirée, ce show qu’on pourrait qualifier de « à l’ancienne » avec ses longs morceaux, ses plages instrumentales, et en plus, un concept derrière...
Je peux maintenant vous dire, vous écrire, crier même avec Phi que cette soirée offrait tout ce que l’on peut rêver d’un concert parfait ! Inexplicable, cette joie de revoir ce groupe revenir au plus haut niveau dans le rock, avec l’énergie et la sincérité des meilleurs années ’90 et la maturité que l’âge de Billy apporte. Si, pour faire ça, on a besoin du nom “Smashing Pumpkins”, alors je dis “long live the Smashing Pumpkins”. A coté de moi, une jeune fille est en larmes, avec son sweat complètement trempé, extenuée d'avoir tant sauté et hurlé… En fait les fans étaient plutôt contents à la fin du show ! Non seulement, avec Phi, nous n’avons pas été déçus, mais nous nous sommes laissés emporter, des souvenirs pleins la tête et nous avons adoré, du début à la fin, contents de constater que la formation n'avait rien perdu de sa superbe légende. On en a eu pour notre argent, et je suis étonné tout de même que le concert ne fût pas complet ! Quel personnage Billy, alliant une puissance de son impressionnante et un talent inaltéré, il a donné le meilleur de lui-même !
Il faut s'arrêter ici, c’est vraiment la nuit dehors, on ne peut pas sortir indemne de la salle, avec nos têtes pleines d’images et nos tympans qui résonnent des guitares distordues de Billy et de Jeffrey, des solos de batterie impressionnants de Jimmy, de la basse lancinante de la belle Ginger et des boucles de synthé de Lisa. Que du bonheur donc ! Cette nuit on dormira bien, avec des rêves extravagants avec Ginger et Lisa ! Car c'est avant tout cela, les Smashing Pumpkins!
... Today is the greatest day , That I have ever really known... »
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Siamese Dream (1993)
Mellon Collie and the Infinite Sadness (1995)
Adore (1998)
Machina/The Machines of God (2000)
Machina II/The Friends & Enemies of Modern Music (2000)
Zeitgeist (2007)

Behold! The Night Mare (Adore – 1998)
Bring The Light (Zeitgeist – 2007)
Tonight, Tonight (Mellon Collie And The Infinite Sadness – 1995)
Mayonaise (Siamese Dream – 1993)
Try, Try, Try (Machina - The Machines Of God – 2000)
Superchrist (New Song)
(Come On) Let's Go! (Zeitgeist – 2007)
Stellar (Single B Side – 2007)
Perfect (Adore – 1998)
Lily (Mellon Collie And The Infinite Sadness – 1995)
The Rose March (New EP -American Gothic – 2008)
Today (Siamese Dream – 1993)
Tarantula (Zeitgeist – 2007)
Stand Inside Your Love (Machina - The Machines Of God – 2000)
Ava Adore (Adore – 1998)
Drown (Singles - Rarities and B-Sides – 1992)
Bullet with Butterfly Wings (Mellon Collie And The Infinite Sadness – 1995)
1979 (Mellon Collie And The Infinite Sadness – 1995)
That's The Way (My Love Is) (Zeitgeist – 2007)
My Blue Heaven (Rarities and B-Sides – 1999)
The Everlasting Gaze (Machina - The Machines Of God – 2000)
Cash Car Star (Machina II -/The Friends and Enemies of Modern Music – 2000) > Easy Living [Uriah Heep] (tease) > Foreplay [Boston] (tease) > For What It's Worth [Buffalo Springfield] (tease) > Wasted Years [Iron Maiden] (tease)
Daydream (Gish – 1991)
Wound (Machina - The Machines Of God – 2000)
United States (Zeitgeist – 2007) >
> Star Spangled Banner [Key] (tease)
ENCORE
I Don't Mind (New Song)
Cherub Rock (Siamese Dream – 1993)