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vendredi 26 mars 2010

SPECTRUM ~ Le Point Ephémère. Paris.











 Opening: Django Django





Ce qu’en a pensé Gilles B. :
 
« Après l’univers quelque peu désuet, mais tellement chaud et prenant de Kitty, Daisy and Lewis, me voila ce soir au Point Ephémère pour un concert qui contraste singulièrement avec celui d’hier soir : c’est en effet Spectrum, le projet de l’ex Spacemen 3 « Sonic Boom », qui vient jeter son dévolu sur la capitale. Je retrouve toujours avec grand plaisir Céline et Florian, adeptes du rock dit psychédélique. Le Point Ephémère est bien rempli ce soir, surtout pour la prestation de Spectrum où la salle sera pratiquement pleine.

La première partie est assurée par Django Django qui va nous offrir un set de presque 40 minutes assez intéressant. Une musique au parfum sixties, avec de bonnes mélodies, et un batteur qui utilise la cowbell, ce qui me fait invariablement penser au 13th Floor Elevators de Roky Erikson. C’est nerveux, avec une bonne dose de psychédélisme, et un petit quelque chose de tribal aussi. J’hésite tout de même à qualifier leur musique, c’est tout simplement un patchwork mélangeant la culture pop et le folk, le tout avec une touche de modernité. A suivre… Il semble que le groupe n’ai pas encore sortie de CD…

Comme il se doit pour une expérience sonique, la scène est plongée dans une sorte de pénombre plus ou moins enfumée. La configuration scénique du groupe est assez spéciale : devant moi Sonic Boom se tient derrière ses claviers, tandis que sur la droite un autre guitariste jouera tout le concert assis, ce qui ne veut pas dire pour autant que l’on va assister à un concert folk ! A ses côtés, un bassiste, et bien sûr pour compléter le tout, une batterie en arrière plan. Dire que j’ai été enthousiasmé par le début du concert serait mentir, j’avoue bien volontiers avoir frôlé l’ennui, car la musique proposée est beaucoup trop lente à mon goût, mais plus encore elle ne réussit pas à m’envoyer au septième ciel : pas assez sonique, trop terre à terre, je ne décolle pas… Sonic Boom ne jette pas un regard au public, bien trop occupé à gérer le son tel qu’il voudrait qu’il soit. Sans arrêt il fait des va-et-vient entre son ampli et ses claviers, et il ira même jusqu'à intervenir dans le choix des pédales d’effets du second guitariste (qui d’ailleurs au passage ressemblait fort au chanteur de Kasabian…). Mais d’un coup d’un seul on bascule dans une autre dimension, celui de la drone musique, avec un volume sonore bien plus important : j’ai tout d’abord été hypnotisé par How You Satisfy Me, avec son gimmick répétitif aux claviers (tiens, j’ai pensé à Stereolab lors de ce morceau), les boucles se sont fait de plus en plus constantes, mon cerveau a commencé à emmagasiner tous ces sons qui m’ont mis dans une sorte d’état transitoire : sourire béat aux lèvres, planage assuré… même si une fois de plus j’ai regretté que le niveau sonore ne soit pas assez élevé (bien que de nombreuses personnes aient pensé le contraire !). La rythmique très lourde donnait une assise encore plus forte à la musique de Spectrum (excellent bassiste, sobre mais efficace). Pas de contact avec le public, on assiste à une célébration sonique sans artifices, si ce n’est les effets de lumière stroboscopique qui donnaient encore plus de relief à la performance du groupe. Le concert n’aura été qu’une longue progression jusqu'à atteindre un sorte de nirvana, avec la grande fresque nommée Suicide, où l’on entendra d’ailleurs Sonic Boom prononcer les seuls et uniques paroles de la soirée, en évoquant bien sûr Alan Vega et Martin Rev.

Le concert aura duré 1h23, avec un mélange de morceaux de Spectrum et de Spacemen 3, et je n’ai pas été loin de décoller, il manquait sûrement un petit quelque chose : le niveau sonore que j’ai déjà évoqué ? … Et sûrement une certaine froideur que la musique n’a pas entièrement réussi à occulter… Mais c’était tout de même une belle soirée. Un merci au passage à Céline pour la set list. »







photos de gilles b



Spectrum (Space Age Recordings / UK) est projet mené depuis 1989 par Pete "Sonic Boom" Kember après l’éclatement de Spacemen 3, duo mythique formé avec Jason Pierce (Spiritualized), qui continue d’influencer nombre d’artistes actuels, d’Ivan Smagghe à Death in Vegas en passant par Zombie Zombie. Un talent reconnu, puisque c’est Sonic Boom qui a produit le prochain album à paraître de MGMT. La musique de Spectrum, groupe à géométrie variable, emprunte à la pop, au psychédélique, au rock et aux sons expérimentaux, renouant avec le son de Spacemen 3.


(http://www.myspace.com/spectrumofficialpage)


 









Pete Sonic Boom Kember
+ band











Django Django


 La durée du concert : 0h40



Mary (Live In Glagow - 2008)
Set Me Free (Spacemen 3 - Recurring - 1991)
Che ( Spacemen 3 - Playing With Fire - 1989)
How You Satisfy Me (Soul Kiss - Glide Divine - 1992)
When Tomorrow Hits ( Spacemen 3 - Recurring - 1991)
Revolution (Spacemen 3 - Playing With Fire - 1989)
Jam
War Sucks (Red Crayola - The Parable of Arable Land - 1967- EP War Sucks - 2009)
You Doo Right (New Song)
Suicide (Spacemen 3 - Playing With Fire - 1989












 La durée du concert : 1h23

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jeudi 25 mars 2010

KITTY, DAISY & LEWIS ~ Le Cafe De La Danse. Paris.












Opening : REZA



Ce qu’en a pensé Gilles B :
« Une soirée qui s’annonce sous le signe de la cool attitude et de la musique vintage… mais ce que je n’avais pas prévu, et qui n’est pas vraiment cool, ce sont les deux heures qu’il m’a fallu pour faire le trajet Cergy-Pontoise – Bastille, un record de lenteur ! Heureusement, lorsque j’arrive devant la salle, aux alentours de 19h20, Jean Pierre et Gilles P sont aux avant-postes. Même pas trois minutes après mon arrivée, c’est l’ouverture des portes, direction la fosse et le premier rang. Ce soir, le Café de la Danse semble être en configuration « debout », c'est-à-dire que les 3 ou 4 premières rangées de sièges ont été enlevées. Car c’est un peu ma hantise dans cette salle, cette obligation de s’assoir lorsque l’on décide de se placer dans la petite fosse. Heureusement, ce ne sera pas le cas ce soir…

Après une courte attente, c’est un groupe français du nom de REZA qui accapare la scène, un quatuor assez traditionnel, si ce n’est que la basse est ici remplacée par une contrebasse. La voix du chanteur est l‘un des atouts majeurs du groupe, grave et chaude avec une touche assez chaleureuse, on adhère facilement d’autant plus que la musique est à l’avenant, une pop rock douce amère et un brin nostalgique. Je cherche longtemps à quoi cela me fait penser, et c’est Gilles P qui aura la réponse, lorsque le groupe, en plein milieu de son set, annonce une reprise sans donner le nom du groupe. Et si moi je cherchais une accointance nord-américaine, c’est plutôt du côté de l’Australie qu’il fallait chercher. The Go Betweens me souffle Gilles P. Bien sur !!! Comment n’y avais-je pas pensé !? Belle reprise donc de Love Goes On, qui elle-même avait été précédée du plus beau morceau du quatuor, intitulé Child. Joli set de 35mn pour un  groupe qui, sans frime et tout en douceur, est arrivé à nous faire passer le temps bien agréablement…

La scène du Café  de la Danse est maintenant encombrée de vieilles guitares, banjo, accordéon vintage, sans compter un clavier qui a dû voir passer des dizaines de musiciens. Pas de set list sur la scène, et c’est Ingrid, la maman blonde, qui fait tout d’abord son apparition : pieds nus comme à son habitude, elle prend place derrière sa contrebasse, légèrement en retrait… Puis Graeme, le père, entre en scène et se place côté opposé. Enfin, c’est au tour du trio composé de Kitty (ballerines et robe à fleurs), Daisy (la plus jolie, chaussures à talons, robe rouge) et de Lewis (costard vintage et visage poupin)… Nous sommes vraiment très proches des artistes ce soir, il me suffirait de tendre la main pour toucher Kitty. Cela a ses avantages, car on se sent tellement proche des artistes, on peut lire sur leurs visages les émotions qu’ils ressentent. Le côté négatif, surtout en ce début de concert, c’est le son bien sûr, avec des voix, et surtout un clavier, peu audibles. Mais on oublie vite tout cela pour entrer dans cet univers oscillant entre les années 40 et 60 : dépaysement total, tant au niveau musical qu’au niveau du concert proprement dit, avec cette espèce d’amateurisme revendiqué qui fait le charme du groupe. C’est d’abord Kitty & Daisy qui prennent d’assaut le micro, deux jolies jeunes femmes qui ont pris le parti du revival… et cela leur va très bien ! On s’aperçoit vite du rôle prépondérant de Lewis, multi instrumentiste comme ses sœurs : lui c’est principalement à la guitare (Gretsch vintage) et aux claviers qu’il va s’illustrer, mais il participe aussi au chant. Musicalement, cela va du blues au swing, en passant par le rockabilly, la musique hawaïenne et le rock’n’roll bien entendu. Oldies but goodies ! J’aime particulièrement Kittie (et sa robe rouge !!!) quand elle joue de la batterie, enfin une batterie très minimaliste, il faut la voir dans son truc et surtout regarder ses pieds ou plutôt son pied droit qui marque la mesure d’une manière impressionnante. Daisy, elle, est plus en avant sur scène, la cause principale c’est qu’elle joue pas mal de guitare, d’une manière simple avec beaucoup de feeling, on sent que les filles ont la musique dans la peau. L’ensemble, c’est tout simplement beaucoup de feeling et de swing, une sensation un peu anachronique de nos jours ! Mais là, ce n’est que fraicheur et spontanéité. Allez, j’avoue que les passages qui m’ont le moins enchanté auront été les morceaux de musique hawaïenne, mais cela sera compensé par le fun de regarder Daisy (et ses ballerines noires) jouer de l’ukulélé, et Lewis d’un drôle d’instrument ressemblant à l’ancêtre de la pedal steel guitar. Bref cela swingue, les filles sont belles, la musique est bonne, et voici qu’apparaît en guest Eddie « Tan Tan »  Thornton, qui va donner au concert une note un peu plus reggae, et lancer le groupe vers la surchauffe… Une surchauffe annoncée tout d’abord par le somptueux Going Up The Country, dans une version roots particulièrement réussie, qui va voir les deux sœurs penchées sur l’unique micro pour mieux rivaliser, ou plutôt se compléter afin d’emmener le Café de la Danse sur le chemin du septième ciel. De larges sourires s’affichent sur les beaux visages de Kitty et de Daisy, mais maintenant c’est bien un rendez vous avec le septième ciel auquel nous somme conviés. Car les ayant déjà vu une fois, je sais dès l’intro de Say You’ll Be Mine que, cette fois, c’est LE moment du concert, un moment de plus de 10 minutes tout de même. Enorme jam, énorme performance de Kitty à l’harmonica, l’un des nombreux instruments pratiqués avec talent, et surtout avec un sens du feeling inné, par la jeune femme. Oui, le temps est venue pour un boogie monstrueux, avec une version dantesque de Say You’ll Be Mine qui va transformer le Café de la Danse en sauna embrumé et enfumé. Kitty finit sa performance presque exténuée, grosse prouesse technique mais plus que cela, je dirais prouesse émotionnelle, car on voit que la jeune femme s’est entièrement investie dans son solo final à l’harmonica. Fin de la première partie du concert.

Après une courte attente, les protagonistes reviennent sur scène, Kitty annonce « one more song », on est un peu dépités par cette perspective d’un  rappel expédié, mais ce qu’elle n’a pas dit, c’est que le morceau va une fois de plus durer plus de 10 minutes, et une nouvelle fois la Café de la Danse va s’enflammer pour cette famille véritablement anachronique par les temps qui court.

Pour finir, un petit lexique pour les non initiés : Kitty, la plus grande, porte des ballerines pour être au même niveau que sa sœur (qui elle porte des chaussures à talons), elle a les dents de devant légèrement écartées, ce qui lui donne du charme, et elle porte une fleur dans les cheveux qui lui confère un côté Hawaïen. Elle joue de la guitare (de belle manière, avec un détachement et une facilité extrêmes), de l’ukulélé, du banjo, de la batterie (en prenant bien soin de demander au roadie de lui apporter une écharpe pour cacher ses cuisses), de l’harmonica - où elle excelle -, et bien sûr elle chante. Daisy, elle, est surement la plus jolie des deux, mais aussi la plus petite (porte des chaussures à talons pour compenser sa taille). Elle excelle à la batterie, ou plutôt à la caisse claire, elle joue du xylophone, du piano, de l’accordéon, et bien entendu elle chante, c’est le pendant parfait de sa sœur. Le lien, ou le liant : il s’appelle Lewis, il a un visage de gamin, il paraît encore plus jeune que ses sœurs, mais c’est l’élément indispensable du groupe, il joue de la guitare, de la batterie, du clavier, du banjo, de l’ancêtre de la pedal steel guitar, et chante lui aussi. Les entourant, une section rythmique plus âgée et pour cause : ce sont leurs parents ! Outre leurs prouesses respectives à la guitare rythmique (le père) et à la contrebasse (la mère, qui elle aussi assure un bon swing…), ils ont surtout eu le bon goût d’avoir trois enfants beaux et hyper doués !

1h16 de concert, il n’y a pas à dire : avec un  seul album c’est très bien ! Voilà une soirée typiquement réussie, avec un bon groupe, de la bonne musique, une bonne ambiance et des conditions optimales (alors que je redoutais un peu cette salle où les gens ont tendance parfois à rester assis). Rançon de la gloire, le merchandising est assailli par les spectateurs, signe que les gens ont aimé le concert ce soir. J’arrive après plusieurs minutes d’attente à acheter deux t-shirts de plus à 10 euros pièces, ce n’est vraiment pas cher.

Bien évidemment c’est un groupe que je vais continuer de suivre, car il est bien trop rare par les temps qui courent, et la rareté n’a pas de prix… »







photos de gilles b


Kitty, Daisy And Lewis sont un  trio comprenant les frères et sœurs de la famille de Durham. Leur musique est fortement influencée par le R 'N' B, swing, jump blues, country et western, blues, hawaïen et rock 'n' roll. Ils sont tous multi-instrumentistes jouant de la guitare, piano, banjo, guitare lapsteel, harmonica, contrebasse, ukulélé, batterie, trombone, accordéon, xylophone.

(http://www.myspace.com/kittydaisyandlewis)
 

 
A-Z of Kitty, Daisy And Lewis: The Roots Of Rock 'n' Roll (2007)
Kitty, Daisy And Lewis (2008)
Kitty, Daisy And Lewis (2009


 








 Kitty Durham – voice, guitar, etc.
Daisy Durham – frums, guitar, etc.
Lewis Durham – guitar, voice, etc.
Graeme Durham – guitar
Ingrid Weiss - double-bass

 NON DISPONIBLE
 
La durée du concert : 1h16

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