Première Partie: AMELIE
Ce qu’en a pensé Eric :
« Il faut être à moitié bargeot comme un Rock'n'Roll Motherf*** pour se retrouver un samedi soir devant le Forum de Vauréal (où ça ?), à braver la température qui chute à vitesse grand V, pour voir un groupe que l'on n'apprécie pas particulièrement, seulement sur la foi des compte-rendus enthousiastes d'un ami. J'ai donc un grand moment de doute quand je constate que les Vauréallois (ou -iens, qui sait ?), race fourbe entre toutes, ont profité du fait que nous allions nous jeter un petit verre de blanc sec derrière la cravate pour former une longue queue devant la petite salle, quelques minutes plus tôt encore déserte ! Mais tout le monde devrait savoir, et les lâches Vauréalliens (ou -ois, ce n'est pas à moi de le dire !) ne l'ignorent désormais plus, que nul ne saurait triompher de l'immense maîtrise d'un Rock'n'Roll Motherf***... Pendant que les badauds frigorifiés font la queue devant la... MAUVAISE porte, nous nous plaçons tout naturellement devant LA bonne, et nous voilà quelques minutes plus tard au premier rang. Non, mais !
La soirée commence de manière tiède avec Amélie, de Lille (Bienvenu chez les... non, excusez-moi, un moment de faiblesse...!), inconnue au bataillon, et fort sympathique au demeurant. La demoiselle, qui attaque un set de 40 minutes seule à la guitare acoustique, a un bel organe, qui lui permet de chanter de manière crédible, en anglais, des chansons en demi-teinte, mi innocentes, mi amusées. Le problème, c'est que, outre une absence totale de présence scénique, Amélie n'a pas une seule bonne composition, un seul morceau qui éveillerait un peu l'attention. Tout cela est morne, et ce n'est pas l'apparition sur scène de deux musiciens, un guitariste (électrique) et un batteur (avec torchon sur les fûts, attention, notez bien le torchon sur les fûts !) qui viendra y changer quelque chose. Bon, on se sent un peu gênés pour Amélie, fort sympathique au demeurant, et qui m'a expliqué gentiment qu'elle jouait de l'autoharp comme June Carter, mais tout cela ne vaut pas tripette : allez, Amélie, il faudra bien que toi aussi, tu y ailles, un jour, au bureau (elle a avoué qu'elle ne savait pas ce que c'était, en préambule de sa chanson "Kids" - pas celle de MGMT, non !).
Ensuite, on s'inquiète un peu car on est déjà bien en retard, et l'ingé-son galère avec un "buzz" sur la guitare acoustique, ce qui l'obligera à "changer la ligne" : comme quoi, quand on assiste à un concert au premier rang avec les Rock'n'Roll Motherf***s, on s'instruit aussi, on découvre les beaux métiers du spectacle. Mais finalement, tout rentrera dans l'ordre, et les 6 musiciens hétéroclites de Moriarty entrent en scène, une scène bien remplie : entre une machine à écrire (pour l'intro de "Jay Walker", si je ne m'abuse...), une lessiveuse retournée sur laquelle frapper avec un gros maillet en caoutchouc, il y a un paravent très kitsch, une table avec un bric à brac rétro, une lampe rouge et un fauteuil, rouge lui aussi, qui me rappelle celui de ma chambre d'adolescent dans les 70's... La première chose qui frappe, c'est que Rosemary a l'air à la fois triste et aigrie, et pas du tout le genre de fille que je m'attendais à voir chanter le folk primitif et ténu de l'album "Gee Whiz But This is a Lonesome Town" : plutôt lourde, curieusement mal sapée dans une tenue rouge satinée qui ne l'avantage pas, les pupilles bizarrement dilatées (quelle substance ? le stress simplement ?), voici une femme peu aimable, qui ne décrochera qu'un ou deux maigres sourires fatigués pendant la petite heure et quart de concert qui suivra. Le reste de l'équipe (les 5 autres, là où je pensais qu'ils seraient 6, il manque un percussioniste...) exsude par contre une indéniable énergie, voire une fantaisie qui animera régulièrement l'interprétation de certains morceaux plus fades du répertoire de Moriarty. On pourra ainsi s'amuser aux poses "héroïques" de Charles, guitariste en chaussettes, virevolter avec Stephan, le contrebassiste élastique, ou sourire devant la volubilité aimable de Arthur, avec son look proto-hippie fort sympathique. Car, le petit plus de Moriarty en scène, c'est une capacité à théâtraliser leurs chansons, à introduire une énergie un peu brindezingue et une drôlerie assez légère dans leur musique qui paraît sinon assez traditionnelle, voire conventionnelle : bref, même lorsque les morceaux sont faibles (une bonne moitié de leur répertoire, à mon avis), on ne s'ennuie jamais, il se passe toujours quelque chose sur scène, entre échange de rôles entre les musiciens, utilisation d'instruments non conventionnels (outre l'Olivetti Studio 44 et la lessiveuse déjà citées, on appréciera l'usage par Rosemary du rouleau de chatterton pour moduler sa voix !) et jolies poussées d'enthousiasme, en particulier au début du set. Les plus beaux moments de la soirée - mais des moments vraiment beaux, attention ! - seront : la version a minima du "Enjoy The Silence" de Depeche Mode, avec xylophone malin, reprise en choeur tendre par la foule compacte du Forum ; l'époustouflant "Cotonflower" sur lequel la voix de Rosemary fait des merveilles, et qui se voit tendu par une interprétation plus agressive en scène ; et surtout, surtout, le magnifique, le bouleversant "Jimmy", moment de grâce absolue, qui serre le coeur, fait monter les larmes aux yeux, et donne envie de serrer la main de son voisin ou sa voisine pour le / la réconforter. Rappel au bout de une heure environ de set, avec un beau "Private Lily", et, surprise finale, une chanson en français, si si, dont notre ignorance crasse de la chanson française nous empêchera de reconnaître le titre ou l'auteur (pas de set list chez Moriarty, il faut le savoir !) : du fait de la superbe voix de Rosemary, j'ai pensé un peu à Barbara, mais ça ne devait pas être ça...
Voilà, c'est fini : un concert qui n'avait rien de bien extraordinaire, un groupe qui n'ira sans doute pas très loin (un seul "Jimmy" dans le répertoire !), mais une belle expression néanmoins de ce que peut produire la musique "live" : rires, émotions, interrogations aussi (pourquoi tant de tristesse, Rosemary ?)... Après cette soirée, il est vrai que je n'écouterai plus "Gee Whiz.." de la même façon... »
La soirée commence de manière tiède avec Amélie, de Lille (Bienvenu chez les... non, excusez-moi, un moment de faiblesse...!), inconnue au bataillon, et fort sympathique au demeurant. La demoiselle, qui attaque un set de 40 minutes seule à la guitare acoustique, a un bel organe, qui lui permet de chanter de manière crédible, en anglais, des chansons en demi-teinte, mi innocentes, mi amusées. Le problème, c'est que, outre une absence totale de présence scénique, Amélie n'a pas une seule bonne composition, un seul morceau qui éveillerait un peu l'attention. Tout cela est morne, et ce n'est pas l'apparition sur scène de deux musiciens, un guitariste (électrique) et un batteur (avec torchon sur les fûts, attention, notez bien le torchon sur les fûts !) qui viendra y changer quelque chose. Bon, on se sent un peu gênés pour Amélie, fort sympathique au demeurant, et qui m'a expliqué gentiment qu'elle jouait de l'autoharp comme June Carter, mais tout cela ne vaut pas tripette : allez, Amélie, il faudra bien que toi aussi, tu y ailles, un jour, au bureau (elle a avoué qu'elle ne savait pas ce que c'était, en préambule de sa chanson "Kids" - pas celle de MGMT, non !).
Ensuite, on s'inquiète un peu car on est déjà bien en retard, et l'ingé-son galère avec un "buzz" sur la guitare acoustique, ce qui l'obligera à "changer la ligne" : comme quoi, quand on assiste à un concert au premier rang avec les Rock'n'Roll Motherf***s, on s'instruit aussi, on découvre les beaux métiers du spectacle. Mais finalement, tout rentrera dans l'ordre, et les 6 musiciens hétéroclites de Moriarty entrent en scène, une scène bien remplie : entre une machine à écrire (pour l'intro de "Jay Walker", si je ne m'abuse...), une lessiveuse retournée sur laquelle frapper avec un gros maillet en caoutchouc, il y a un paravent très kitsch, une table avec un bric à brac rétro, une lampe rouge et un fauteuil, rouge lui aussi, qui me rappelle celui de ma chambre d'adolescent dans les 70's... La première chose qui frappe, c'est que Rosemary a l'air à la fois triste et aigrie, et pas du tout le genre de fille que je m'attendais à voir chanter le folk primitif et ténu de l'album "Gee Whiz But This is a Lonesome Town" : plutôt lourde, curieusement mal sapée dans une tenue rouge satinée qui ne l'avantage pas, les pupilles bizarrement dilatées (quelle substance ? le stress simplement ?), voici une femme peu aimable, qui ne décrochera qu'un ou deux maigres sourires fatigués pendant la petite heure et quart de concert qui suivra. Le reste de l'équipe (les 5 autres, là où je pensais qu'ils seraient 6, il manque un percussioniste...) exsude par contre une indéniable énergie, voire une fantaisie qui animera régulièrement l'interprétation de certains morceaux plus fades du répertoire de Moriarty. On pourra ainsi s'amuser aux poses "héroïques" de Charles, guitariste en chaussettes, virevolter avec Stephan, le contrebassiste élastique, ou sourire devant la volubilité aimable de Arthur, avec son look proto-hippie fort sympathique. Car, le petit plus de Moriarty en scène, c'est une capacité à théâtraliser leurs chansons, à introduire une énergie un peu brindezingue et une drôlerie assez légère dans leur musique qui paraît sinon assez traditionnelle, voire conventionnelle : bref, même lorsque les morceaux sont faibles (une bonne moitié de leur répertoire, à mon avis), on ne s'ennuie jamais, il se passe toujours quelque chose sur scène, entre échange de rôles entre les musiciens, utilisation d'instruments non conventionnels (outre l'Olivetti Studio 44 et la lessiveuse déjà citées, on appréciera l'usage par Rosemary du rouleau de chatterton pour moduler sa voix !) et jolies poussées d'enthousiasme, en particulier au début du set. Les plus beaux moments de la soirée - mais des moments vraiment beaux, attention ! - seront : la version a minima du "Enjoy The Silence" de Depeche Mode, avec xylophone malin, reprise en choeur tendre par la foule compacte du Forum ; l'époustouflant "Cotonflower" sur lequel la voix de Rosemary fait des merveilles, et qui se voit tendu par une interprétation plus agressive en scène ; et surtout, surtout, le magnifique, le bouleversant "Jimmy", moment de grâce absolue, qui serre le coeur, fait monter les larmes aux yeux, et donne envie de serrer la main de son voisin ou sa voisine pour le / la réconforter. Rappel au bout de une heure environ de set, avec un beau "Private Lily", et, surprise finale, une chanson en français, si si, dont notre ignorance crasse de la chanson française nous empêchera de reconnaître le titre ou l'auteur (pas de set list chez Moriarty, il faut le savoir !) : du fait de la superbe voix de Rosemary, j'ai pensé un peu à Barbara, mais ça ne devait pas être ça...
Voilà, c'est fini : un concert qui n'avait rien de bien extraordinaire, un groupe qui n'ira sans doute pas très loin (un seul "Jimmy" dans le répertoire !), mais une belle expression néanmoins de ce que peut produire la musique "live" : rires, émotions, interrogations aussi (pourquoi tant de tristesse, Rosemary ?)... Après cette soirée, il est vrai que je n'écouterai plus "Gee Whiz.." de la même façon... »
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