Ce qu’en a pensé Gilles B. :
« Fort de leur succès en France, les Black Lips reviennent foutre leur joyeux bordel pour la troisième fois en moins d'un an, et en souvenir de leur précédent passage à la Maroquinerie qui avait été dantesque, j'ai presque sans hésitation pris ma place. Hélas, je vais manquer ce soir le vernissage de l'expo de Robert Gil, mais ce n'est que partie remise, j'espère bien avoir l'occasion d'aller la voir. Une fois de plus, les Black Lips affichent sold out, et l'ambiance risque une fois de plus d'être chaude.
Ouverture des portes vers 19h30, j'entre le premier, et pour une fois je me place non pas directement contre la scène, mais juste en surplomb sur une marche à côté de la sono. J'espère enfin faire des photos potables et assister un peu plus sereinement au concert. Quelques têtes connues dans la salle, Michaela tout d'abord qui se trouve là pour les photos, puis c'est la charmante Céline, toujours coiffée de son chapeau noir qui lui va si bien, qui vient me dire bonjour. La salle est maintenant bien remplie pour accueillir la première partie.
Ponytail assure ce soir la première partie : sorti de leur nom, je ne les connais ni d'Eve ni d’Adam, jamais entendu une seule de leur chanson ! Le groupe est emmené par une chanteuse minuscule au look de garçon manqué, qui va passer son temps arcboutée à son micro et sautant sans arrêt comme un petit pois mexicain. La musique est répétitive et assez expérimentale, Molly (la chanteuse) pousse plus des cris qu’elle ne chante, c'est vraiment bizarre. Par moments j'adhère au mouvement, et je trouve cela original, puis à la longue, j'avoue que cela me lasse, et même commence à m'irriter. En tout cas, ce n'est pas inintéressant, mais quand on ne connaît pas, cela surprend. Et j'avais le désavantage ce soir d'être plaqué contre la sono avec la conséquence qu'au niveau du son, c'était « spécial ». Ponytail reste quelque part une énigme, issue d'un cerveau sûrement un peu dérangé, je ne suis pas sûr de pouvoir supporter l'écoute entière d'un CD... mais quelque part, je trouve cela culotté et original... le temps d'un ou deux morceaux...
L'atmosphère commence à se charger d'électricité, insidieusement mais sûrement, cela se remarque à de petits détails, certains commencent déjà à être gentiment excités dans la fosse, les prémices d'un concert agité. Comme pour Late Of The Pier quelques jours plus tôt, un videur vient se placer sur le côté, des fois que...
Les Black Lips sont sur scène, et j'avoue que j'ai un peu perdu de vue l'horaire... Cette fois-ci, contrairement à la Boule Noire, Cole Alexander le guitariste au poncho se trouve à l'opposé, et en face de moi Ian Brown, malgré un sourire permanent, ne semble plus afficher sa dentition en or. Jared le bassiste semble lui encore plus maigre que d'habitude, et il n'arbore plus de moustache. Et pour la première fois, je distingue enfin correctement le son qui à ma grande surprise est plutôt bon et clair, c'est d'ailleurs presque une déception de ne pas trop retrouver ce son sale et garage que le groupe sait si bien distiller. Mais vite tout rentre dans l'ordre, O Katrina déclenche les hostilités, la fosse n'est plus qu'une immense vague mouvante, mais à ma grande surprise, pas d'envahissement permanent de la scène comme c'était le cas il y a un an. Le concert pourrait être qualifié d'explosif pour un groupe normal, mais pour les Blacks Lips, je suis presque déçu que cela ne parte pas plus en vrille, de la folie certes mais de la folie contrôlée. Cole Porter, lui, ne change pas, il se crache dessus (oui, faut le faire) en permanence, quant à Jared Swilley, il semble épier la foule de ses yeux malins et inquisiteurs. Quelques nouveaux morceaux tirés de l'album qui vient de sortir sont joués, mais c'est toujours avec des morceaux comme Hippie Hippie Hoorah que les Black Lips soulèvent la foule. A noter d'ailleurs les beaux effets de lumières pendant cette chanson, les gens agitant leurs mains à travers les minces faisceaux tracés par les projecteurs. Toujours bizarre de voir que cette chanson déclenche l'excitation alors que le tempo est lent et hypnotique. C’est sûrement l'interprétation, quand même bien dézinguée, qui doit faire de l'effet. Le sommet du concert arrivera comme toujours avec Bad Kids, hymne à la déjante et à l'hystérie collective, ça valdingue de partout, même moi sur les marches parfois je valse en arrière sous la poussée de la vague. Anecdote rigolote (enfin, si l'on veut) : la dernière fois à la Boule Noire il y avait eu de la baston, cette fois cela se produit une nouvelle fois derrière moi en plus, mais ce sont deux filles qui en décousent... et je peux vous dire qu'elles ne rigolent pas ! L'une d'elle se prend une baffe monumentale et finit par terre... Pour les derniers morceaux, le public commence enfin à monter sur scène, sans que les videurs n’interviennent, mais tout cela restera bon enfant.
Voilà, le concert se termine, et je reste un peu sur ma faim, l'intensité des précédents concerts n'a pas été atteinte, surtout celui de la Maroquinerie il y a un an. La set list de Jared est en bouillie, mais Vincent me remet celle du batteur, elle, intacte. Je passe devant le stand de merchandising, mais cette fois je fais l'impasse sur les nouveaux t-shirts, toujours avec dans ma tête cette (légère) déception. De toute façon, je retournerai les voir quoi qu'il arrive, car ce genre de groupe est toujours imprévisible. Ah oui, une dernière chose, j'ai ENFIN pu faire quelques photos potables !!! »
Blacks Lips sont un groupe de garage punk rock originaire d'Atlanta (Géorgie aux États-Unis) formé en 2000. Ils se définissent eux-mêmes comme un groupe de « Flower Punk ». Ils ont un son rappelant les Kinks des débuts ; c'est crade, violent et ça rend fou. Leurs concerts sont entachés d'une solide réputation d'énergie et sont ce qui se fait de mieux sur scène actuellement. Ils ont l’énergie crue du punk. Et ils ont le son cradingue et drogué des groupes garage 60’s. Ils ont tout bon.
(http://www.myspace.com/theblacklips)
* Black Lips! - 2003
* We Did Not Know the Forest Spirit Made the Flowers Grow - 2004
* Let It Bloom - 2005
* Good Bad Not Evil - 2007
* 200 Million Thousand - 2009 - (The entire album leaked onto the internet February 7, 2009)
Cole Alexander : vocals, guitar, penis
Jared Swilley : vocals, bass, party shorts
Joe Bradley : vocals, drums, screams
Ben Eberbaugh : guitar, vocals
+
Too Much Monkey Business (Cover's Chuck Berry)
Black Lips - "Cold Hands" UK Video
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