Première Partie :
« Les Dananananaykroyd viennent de Glasgow avec une mission, unique et obsessionnelle : divulger un message (rigolo) d'amour. Alors, la musique importe (malheureusement) moins que le violent délire que nos missionnaires fous sèment jusque dans la salle, organisant un jeu avec le public ("the wall of cuddles", tout le monde se jette les uns sur les autres pour se serrer dans les bras et s'embrasser), venant nous faire des bisous au premier rang à chaque occasion. Scéniquement, ce genre de cirque (petits pois mexicains, jets de guitare, etc.) me fait penser aux Fleshtones (d'ailleurs l'un des deux chanteurs a quelque chose de Zaremba, déjanté et déterminé comme lui...). Musicalement, c'est un peu difficile à définir, du Public Image qui a pris le parti d'en rire ? Du !!! qui aurait oublié de faire danser, mais sauraient toujours faire monter la pression ? Un chaos structuré seulement par les rythmes fous de deux batteries (une bonne idée, ça, deux batteries, ça déverse une puissance régulièrement irrésistible), malheureusement un peu gâché par un choix de vocaux "discutables" : disons un dialogue hip hop virant régulièrement aux hurlements. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce fut une demi heure assez délicieuse, tout le monde avait la banane dans la salle, et pas mal de gens ont été surpris en train de sauter sur place !
L'Olympia est - logiquement - pleine ce soir d'adolescentes, et l'ambiance est au beau fixe au sein de notre petite troupe : Cécile raconte ses aventures (ouououh) backstage avec les musiciens de Late of the Pier, Robert est très stoïque et pro (pas un fan des KC, Robert ?), Gilles se remémore ses dernières découvertes musicales et nous propose une nouvelle rafale de groupes à suivre (Threamantics, on en ré-entendra parler, apparemment). Moi, je suis un peu sceptique quant à la capacité de KC à délivrer la même excitation joyeuse qu'il y a 2 ou 3 ans, l'âge et la célébrité croissants, d'autant que le triste "Live" sorti en DVD montrait un groupe tombé du mauvais côté du systématisme et de l'emphase. Bah, on verra bien !
Et pour voir, on a vu : sans doute le meilleur concert de Kaiser Chiefs auquel j'ai assisté, une heure et quinze minutes d'un rouleau compresseur de plaisir : uniquement des chansons pop parfaites, alternant hymnes pour stades remplis de supporters avinés ("Na Na Na Na"), punk rocks énervés ("Take My Temperature", toujours l'occasion de vérifier que Kaiser Chiefs ne sont pas qu'une machine à hits, mais sont aussi un vrai groupe de rock) et rares moments de légèreté pop ("Good Days Bad Days", du côté de Madness, et surtout, non prévu sur la set list, un impeccable "Tomato In The Rain" en ouverture de rappel, mon titre préféré à moi sur le troisième album). S'il y a une limite à la "méthode Kaiser Chiefs", c'est sans doute l'aspect quasi machine monstrueuse que le groupe revêt, ce mélange de puissance scénique (un peu sans âme, c'est vrai...) toute entière au service de cette quinzaine de compositions impeccables... le tout ne permettant jamais au public de reprendre son souffle. On hurle, on agite les mains, on saute de bas en haut, on slamme (pour les plus jeunes), on arrive même à monter sur scène malgré le service d'ordre redoutable (joli moment de gentillesse de la part de Ricky Wilson, qui sauve une frêle jeune fille des bras des brutes pour la recueillir sur scène, la prendre en photo, etc.), on n'a pas une minute pour respirer. Ricky est là en Monsieur Loyal de ce cirque, relançant les hurlements et l'excitation à la moindre menace de baisse de régime, descendant dans la fosse pour se jucher sur la barrière, au contact avec ses admiratrices. Devant, on arrive à s'y raccrocher, à cette barrière, ce qui fait qu'on ne souffre pas trop de l'empoignade générale (Cécile, derrière nous, est rapidement éjectée...), on baigne - ravis - dans ce son renversant (fort, très fort même, mais toujours clair et équilibré) que l'Olympia est la seule salle parisienne à offrir avec ce degré de perfection. Entre deux hymnes reprises à gorge déployée, on regarde les musiciens, impeccables, semblant un peu plus détendus qu'à l'habitude, qui, sans virtuosité excessive - ce serait déplacé par rapport à cette musique assez "basique" - assurent avec un mélange d'efficacité et de sobriété pour le moins rassurant. Ce qui distinguera ce concert des autres, ce sera la capacité que Ricky et sa bande auront de faire par instants monter encore la pression, alors qu'on se trouve déjà dans une quasi extase continue (d'ailleurs je regarde mon Gilles qui part régulièrement en vrille à côté...) - au delà d'un "Na Na Na Na" - déjà cité - singulièrement cogneur, on aura senti le souffle des grands concerts passer sur "You Want History", sur "Ruby" (bien entendu), et, inévitablement, sur le "crowd pleaser" final et rituel de "Oh My God", toujours démentiel dans son alternance entre couplet paradoxal et refrain à hurler en choeur, les larmes aux yeux et le coeur serré.
Voilà, c'est fini, une fois de plus on a été bluffés par ce groupe "populaire" qu'il peut paraître de bon goût de mépriser (trop facile, d'écrire de tels chansons imparables ? I don't think so !), mais qui rejoue à l'envi le grand spectacle de la pop triomphante, dans la lignée des Beatles ou des Kinks des débuts. Oui, voilà, c'est fini, et le groupe quitte la scène sur la ritournelle de "Waltz in Black" des Stranglers, ce qui ne saurait mieux tomber, puisque la semaine prochaine, ce sera au concert des Stranglers, dans cette même salle, que nous nous retrouverons. »
L'Olympia est - logiquement - pleine ce soir d'adolescentes, et l'ambiance est au beau fixe au sein de notre petite troupe : Cécile raconte ses aventures (ouououh) backstage avec les musiciens de Late of the Pier, Robert est très stoïque et pro (pas un fan des KC, Robert ?), Gilles se remémore ses dernières découvertes musicales et nous propose une nouvelle rafale de groupes à suivre (Threamantics, on en ré-entendra parler, apparemment). Moi, je suis un peu sceptique quant à la capacité de KC à délivrer la même excitation joyeuse qu'il y a 2 ou 3 ans, l'âge et la célébrité croissants, d'autant que le triste "Live" sorti en DVD montrait un groupe tombé du mauvais côté du systématisme et de l'emphase. Bah, on verra bien !
Et pour voir, on a vu : sans doute le meilleur concert de Kaiser Chiefs auquel j'ai assisté, une heure et quinze minutes d'un rouleau compresseur de plaisir : uniquement des chansons pop parfaites, alternant hymnes pour stades remplis de supporters avinés ("Na Na Na Na"), punk rocks énervés ("Take My Temperature", toujours l'occasion de vérifier que Kaiser Chiefs ne sont pas qu'une machine à hits, mais sont aussi un vrai groupe de rock) et rares moments de légèreté pop ("Good Days Bad Days", du côté de Madness, et surtout, non prévu sur la set list, un impeccable "Tomato In The Rain" en ouverture de rappel, mon titre préféré à moi sur le troisième album). S'il y a une limite à la "méthode Kaiser Chiefs", c'est sans doute l'aspect quasi machine monstrueuse que le groupe revêt, ce mélange de puissance scénique (un peu sans âme, c'est vrai...) toute entière au service de cette quinzaine de compositions impeccables... le tout ne permettant jamais au public de reprendre son souffle. On hurle, on agite les mains, on saute de bas en haut, on slamme (pour les plus jeunes), on arrive même à monter sur scène malgré le service d'ordre redoutable (joli moment de gentillesse de la part de Ricky Wilson, qui sauve une frêle jeune fille des bras des brutes pour la recueillir sur scène, la prendre en photo, etc.), on n'a pas une minute pour respirer. Ricky est là en Monsieur Loyal de ce cirque, relançant les hurlements et l'excitation à la moindre menace de baisse de régime, descendant dans la fosse pour se jucher sur la barrière, au contact avec ses admiratrices. Devant, on arrive à s'y raccrocher, à cette barrière, ce qui fait qu'on ne souffre pas trop de l'empoignade générale (Cécile, derrière nous, est rapidement éjectée...), on baigne - ravis - dans ce son renversant (fort, très fort même, mais toujours clair et équilibré) que l'Olympia est la seule salle parisienne à offrir avec ce degré de perfection. Entre deux hymnes reprises à gorge déployée, on regarde les musiciens, impeccables, semblant un peu plus détendus qu'à l'habitude, qui, sans virtuosité excessive - ce serait déplacé par rapport à cette musique assez "basique" - assurent avec un mélange d'efficacité et de sobriété pour le moins rassurant. Ce qui distinguera ce concert des autres, ce sera la capacité que Ricky et sa bande auront de faire par instants monter encore la pression, alors qu'on se trouve déjà dans une quasi extase continue (d'ailleurs je regarde mon Gilles qui part régulièrement en vrille à côté...) - au delà d'un "Na Na Na Na" - déjà cité - singulièrement cogneur, on aura senti le souffle des grands concerts passer sur "You Want History", sur "Ruby" (bien entendu), et, inévitablement, sur le "crowd pleaser" final et rituel de "Oh My God", toujours démentiel dans son alternance entre couplet paradoxal et refrain à hurler en choeur, les larmes aux yeux et le coeur serré.
Voilà, c'est fini, une fois de plus on a été bluffés par ce groupe "populaire" qu'il peut paraître de bon goût de mépriser (trop facile, d'écrire de tels chansons imparables ? I don't think so !), mais qui rejoue à l'envi le grand spectacle de la pop triomphante, dans la lignée des Beatles ou des Kinks des débuts. Oui, voilà, c'est fini, et le groupe quitte la scène sur la ritournelle de "Waltz in Black" des Stranglers, ce qui ne saurait mieux tomber, puisque la semaine prochaine, ce sera au concert des Stranglers, dans cette même salle, que nous nous retrouverons. »
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