





Bon, les 50 minutes qui suivent, comme prévu, représenteraient une sorte de vision de l'enfer sur terre pour 90% de la population "normale" de la planète ! Mais pas pour nous, fans de rock'n'roll ultime !! Aspergés de bière, recouverts de crachats, broyés par l'habituelle bande d'abrutis qui doivent se mettre à 10 pour atteindre un QI de 85 (le public standard des Black Lips, je ne peux rien dire, j'étais prévenu...), agressés en permanence soit par les musiciens déjantés, soit par le public déchaîné, nous sommes dans un putain de concert de putain de rock'n'roll : du garage, du saignant, du répugnant, du violent. Mais ce qui me ravit, entre deux coups et deux poussées, c'est à quel point cette musique est bonne ! Excellente même ! Pas besoin de connaître les chansons à l'avance, on accroche immédiatement, chaque riff sursaturé, chaque mélodie épileptique nous ravit, du coeur au bas ventre en passant par l'estomac, mais sans jamais même effleurer le cerveau, un organe qui ne sert à rien quand vous assistez à un concert des Black Lips... Garage, qu'on appelle ça, mais moi, fan ultime des Kinks ou des Beatles, je ne suis pas dépaysé non plus, car je retrouve derrière cette énergie brouillonne et crue un vrai savoir-faire dans les compositions ! Allez, j'ose

Il n'est pas loin de 23 heures, et on attend Liars avec un indéniable scepticisme, car comment peut-on faire pour exister sur scène après les Black Lips ? Après la foire joyeuse chez les attardés, Liars nous propose hystérie et neurasthénie chez les schizos. Quand le trio entre en scène, impossible de ne pas trouver ça impressionnant : une pulsation tribale (la batterie est en fait le seul véritable instrument dans la musique de Liars, créant un martellement continu sur lequel une ou deux guitares, voire une basse viennent rajouter quelques crachottements électriques), et par dessus, des hurlements, des gémissements de bébé psychotique... Soit une sorte de musique de l'âme esquintée, à mi chemin

Voilà, il est presque minuit, et on sort de cette soirée délirante et sauvage (oui, oui) rompus, mais satisfaits d'avoir exploré plus de trois heures durant les confins de la musiaue actuelle : bonne nouvelle, le titre du festival, "la Villette Sonique" correspond parfaitement au - courageux et stimulant - programme proposé ce soir au bien nommé - Cabaret Sauvage. »
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