Opening : David Thomas Broughton
« Pas facile d’aller voir un groupe dont on ne connaît que quelques chansons écoutées par ci par là sur MySpace ou YouTube, et pourtant je suis depuis un moment quelque peu fasciné par ce groupe au nom étrange : Shearwater. L’occasion de les voir se présente enfin avec ce concert au Nouveau Casino, car je les avais manqués lors de leur précédent passage, à cause une fois de plus d’un agenda concerts trop chargé… Mais cette fois c’est la bonne. malgré la concurrence de Chokebore à La Maroquinerie ce soir. J’ai pris le parti de ne pas acheter leurs albums avant ce concert, même si c’est une tâche toujours difficile de véritablement découvrir un groupe sans véritables repères.
Peu de circulation, une fois n’est pas coutume, et j’arrive bien trop en avance au Nouveau Casino. Par chance, la température est clémente, et l’attente ne sera pas un calvaire. 19h30, ouverture des portes, et je prends le parti de me placer plein centre, ne connaissant pas la disposition des musiciens sur scène. Pas beaucoup de connaissances ce soir, hormis la charmante Cathy, avec qui je passerais la totalité du concert. Salle comble, avec une bonne ambiance et un public cool.
Peu de circulation, une fois n’est pas coutume, et j’arrive bien trop en avance au Nouveau Casino. Par chance, la température est clémente, et l’attente ne sera pas un calvaire. 19h30, ouverture des portes, et je prends le parti de me placer plein centre, ne connaissant pas la disposition des musiciens sur scène. Pas beaucoup de connaissances ce soir, hormis la charmante Cathy, avec qui je passerais la totalité du concert. Salle comble, avec une bonne ambiance et un public cool.
Et tout-à-coup arrive sur scène, sans prévenir, un grand escogriffe au visage renfermé. Son nom : David Thomas Broughton. Un personnage plus qu’intriguant qui va pendant une demi-heure nous servir un seul et unique morceau, en s’accompagnant de divers objets dont je ne saurais citer le nom, le tout relevant presque plus d’un tour de force musical que d’un véritable concert. Au début, c’est dans une indifférence presque générale que le sieur commence son numéro, c’est d’abord la mine complètement catastrophée du gars qui nous inquiète, l’un de ses deux micros commence lentement mais sûrement à s’incliner, il s’efforce alors de suivre le mouvement de celui-ci tout en chantant. A noter d’ailleurs la superbe voix de l’artiste, qui pourrait faire penser parfois à celle d’Antony & The Johnson. Au début, je me pose des questions, car j’hésite entre la réalité de la situation et une grosse farce improvisée. Mais le gars est dans son univers, il continue dans son délire, il s’arrête d’un coup pris de crampes soudaines aux deux mains, Cathy derrière moi lui lance : « Vous voulez de l’aide ? », avant de s’apercevoir que cela faisait partie du show. Et l’on passera ainsi par des dizaines de scénettes complètement surréalistes, et difficiles à décrire, comme l’épisode des deux appeaux qu’ils sortira du flight case de sa guitare (servant au demeurant de range tout hétéroclite) : il va les disposer de chaque côté de la scène, créant ainsi un environnement musical fait de cris aigus d’oiseaux, le tout en stéréo pendant qu’il se consacre à faire des boucles assez bizarres au moyen de divers instruments, dont bien sûr sa guitare, mais aussi le bruit du micro balancé sur la cymbale de la batterie de Shearwater placée derrière lui. Bref, on se prend presque au jeu. D’ailleurs, il vaut mieux voir et écouter cela que le premier folkeux venu. Après une demi-heure de ce régime, l’autiste David Thomas Broughton se retire, complètement indifférent aux réactions du public, d’ailleurs a-t-il même vu le public ?
Sur scène, beaucoup de matériel, avec les claviers, xylophones et autres amplis et percussions, cela sent les arrangements complexes et variés. Les cinq membres de Shearwater font maintenant leur apparition sur scène, Kimberly Burke affiche un sourire désarmant qui ne la quittera pas du concert, derrière ses fûts Thor Harris ressemble à s’y méprendre à un viking, mais un viking que l’on aurait bien vu dans un groupe de rock progressif des années 70, sur ma gauche Kevin Scheider avec son look de Jerry Garcia sera le musicien touche-à-tout du groupe, alternant les parties de claviers, de guitare et de basse, ainsi que de violoncelle (ou plutôt de contrebasse) ; derrière lui, l’autre petit nouveau du groupe, Jordan Geiger, plus anonyme sur scène, mais pas moins efficace, alternant les claviers, la trompette et la guitare. Et enfin le maître d’œuvre - assez génial - du groupe, j’ai nommé Jonathan Meiburg, qui m’a curieusement fait penser pendant toute la durée du concert à Bradford Cox de Deerhunter, il y a une certaine ressemblance dans le physique. Autant le dire, je tombe sous le charme dès le tout premier morceau : pas de round d’observation, je suis séduit par la richesse des compositions, par la parfaite maîtrise musicale que chacun des membres du groupe affiche. Je suis emporté dans un torrent d’émotions : la première, c’est une joie toute simple qui m’envahit, et lorsque cela arrive, je ferme tout simplement les yeux pour savourer encore mieux cette avalanche sonore qui respire la fraicheur, la simplicité et surtout la beauté. Shearwater joue du rock bienfaisant, c’est une cure - sans beaucoup de frais - à tous vos problèmes ! Sans aucune crainte du ridicule, ils osent même les passages à la flûte, nous sommes alors presque dans un trip médiéval et rural, ce sont les Robins des Bois de l’indie rock américain. Mais ils savent aussi se lancer dans des moments d’exaltation intense, la pop rock joyeuse devient d’un coup furie quand le clavier de Kevin et la guitare de Jonathan se mettent à l’unisson pour cracher leur venin de manière explosive, le son de l’orgue arrivant même presque par moments à saturation… Et pendant ce temps, la douce et efficace Kimberly s’arcboute, la basse collée à son ampli, avec toujours son éternel sourire. Shearwater fait souffler le chaud et le froid, sait se faire lyrique quand ils le veulent, aidés en cela par la voix assez extraordinaire de Jonathan Meiburg. Toute la palette des émotions passe dans ma tête et dans mon corps, je m’extasie devant Thor et Kimberly jouant à l’unisson du xylophone, Thor arrive à m’émouvoir à la flûte, l’envoûtement n’est pas loin. Troubadours des temps modernes, gardiens d’une certaine forme de rock dit héroïque (la chanson Rooks au hasard), c’est ainsi que l’on pourrait qualifier Shearwater. De plus, ils ne se fixent pas de limite, je n’ai pas trouvé ce soir une seule chanson faible, c’est un fait assez rare pour être signalé, d’autant plus que ne connaissais guère le répertoire du groupe, même en tenant compte que le concert était semble-t-il particulièrement axé sur leur dernier album en date (« The Golden Archipelago »), dont la sortie est imminente. Deux rappels qui finissent de nous terrasser, le groupe quitte la scène au bout de 1h15, et à ma grande stupéfaction, je n’ai pas seule fois regardé ma montre, et cela c’est un signe…
Je redescends doucement sur terre, et après avoir pris l’unique set list semble-t-il, je vais faire un tour côté merchandising, où les CD sont un peu trop chers à mon goût. Pendant ce temps, des fans se massent devant la scène, car les membres du groupe sont revenus pour des autographes et pour discuter avec leur public… Moi, je finis par quitter le Nouveau Casino, la tête pleine de mélodies, et avec la satisfaction d’avoir découvert un groupe simple et attachant, et surtout bourré de talent. »
Je redescends doucement sur terre, et après avoir pris l’unique set list semble-t-il, je vais faire un tour côté merchandising, où les CD sont un peu trop chers à mon goût. Pendant ce temps, des fans se massent devant la scène, car les membres du groupe sont revenus pour des autographes et pour discuter avec leur public… Moi, je finis par quitter le Nouveau Casino, la tête pleine de mélodies, et avec la satisfaction d’avoir découvert un groupe simple et attachant, et surtout bourré de talent. »
Shearwater est un groupe d´indie rock formé au Texas en 2001. Le groupe se forme suite à la collaboration entre Jonathan Meiburg et Will Sheff, deux membres du groupe Okkervil River. Le nom de shearwater, en anglais, signifie en français puffin, un oiseau marin. Il aurait été choisi par Meiburg, diplômé en ornithologie.
(http://www.myspace.com/shearwater)
◦ The Dissolving Room - 2001
◦ Everybody Makes Mistakes - 2002
◦ Winged Life - 2004
◦ Palo Santo - 2006
◦ Rook - 2008
◦ The Golden Archipelago - 2010
◦ Everybody Makes Mistakes - 2002
◦ Winged Life - 2004
◦ Palo Santo - 2006
◦ Rook - 2008
◦ The Golden Archipelago - 2010
Jonathan Meiburg (vocals, guitar)
Kim Burke (bass)
Jordan Geiger (trumpet)
Kevin Schneider (keyboards)
Thor Harris (drums)
Jordan Geiger (trumpet)
Kevin Schneider (keyboards)
Thor Harris (drums)
1- Meridian (The Golden Archipelago - 2010)
2- Castaways (The Golden Archipelago - 2010)
3- Landscape At Speed (The Golden Archipelago - 2010)
4- Rooks (Rook - 2008)
5- Black Eyes (The Golden Archipelago - 2010)
6- Hiden Lakes (The Golden Archipelago - 2010)
7- Corridors (The Golden Archipelago - 2010)
8- White Waves (Palo Santo - 2006)
9- God Made Me (The Golden Archipelago - 2010)
10- Runners Of The Sun (The Golden Archipelago - 2010)
11- Century Eyes (Rook - 2008)
12- The Snow Leopard (Rook - 2008)
13- Seventy-Four, Seventy Five (Palo Santo - 2006)
12- The Snow Leopard (Rook - 2008)
13- Seventy-Four, Seventy Five (Palo Santo - 2006)
14- Uniforms (The Golden Archipelago - 2010)
Rappel 1
15- Home Life (Rook - 2008)
16- ?
Rappel 2
17- ?
18 - La Dame Et La Licorne (Palo Santo - 2006)
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