Opening: HUSH HUSH
« D’abord programmé au Point FMR, puis déplacé au Trabendo du fait d’une vente de billets élevée, j’aborde ce concert de Yeasayer avec pas mal de points d’interrogation. Car il m’a fallu pas moins de cinq écoutes de « Odd Blood » avant de me rendre enfin à l’évidence : cet album est tout simplement excellent et tellement prenant. Pourquoi avais-je du attendre ces fameuses cinq écoutes avant que la vérité ne me saute enfin aux yeux ? Mystère… Mais depuis, je me délecte de ce petit bijou d’album. Alors maintenant, on aborde une toute autre phase, avec l’épreuve du live. Car l’expérience m’a prouvé qu’un bon nombre de groupes si bons en studio sont dans l’incapacité de reproduire, ou mieux de transcender, leur production dans les conditions du live. Et Yeasayer pourrait être l’un de ces groupes tant leur musique semble parfois abstraite… et pourtant si merveilleuse !
Une circulation presque nulle (enfin, pour Paris…), et me voila devant le Trabendo une fois de plus bien en avance ! Heureusement le temps est clément ce soir, et je ne tarde pas à retrouver Livie. Le temps file vite jusqu'à l’ouverture des portes… Mais je ne peux m’empêcher de pousser un coup de gueule envers les videurs quand ils veulent nous faire patienter, nous les possesseurs de billets pour le Point FMR, pendant qu’ils font entrer ceux qui ont des billets « Trabendo ». Coup de Gueule donc de ma part, et après une grosse minute d’attente, ils nous font enfin entrer dans la salle.
Je prends position dans la fosse, derrière moi malheureusement - et pendant tout le concert - j’aurais droit à deux ou trois jeunes filles hystériques, hurlant systématiquement à chaque morceau… Pénible !
Mais avant cela il nous faut subir, oui j’ai bien dit subir, une première partie portant le nom de Hush Hush, en l’occurrence un personnage assez étrange au look improbable, on dirait un personnage du Far West américain dans son costume noir et avec sa longue barbe. Mais cela n’est rien à coté de ce qui nous attend : car le bonhomme, seul sur scène bien sûr, lance des samples à partir d’une petite machine posée sur une petite table ronde, et là c’est tout simplement DISCO NIGHT !!! Ou alors Saturday Night Fever featuring The Bee Gees qui auraient croisé en chemin Michael Jackson !!! Car la spécialité de Hush Hush, c’est la danse !! Michael is back, il s’est réincarné !! Le bougre danse d’ailleurs bien, mais quand on voit son physique, on ne comprend pas, car cela ne va pas ensemble. Et puis si sur le moment c’est drôle, se taper 30 minutes de ce truc, c’est un peu du foutage de gueule. Tiens, j’aurais bien vu cela en première partie des Stranglers il ya 30 ans , les canettes auraient volé bas !!! En plus, le gars chante, enfin quand je dis qu’il chante, il essaie de poser sa voix sur des voix, elles, déjà enregistrées. Irréel, mais sans intérêt !
Passé ce grand moment de rock’n’roll, il est temps de se préparer à la venue de Yeasayer et de faire un voyage hors du temps… La scène est véritablement étrange ce soir, chaque musicien, du moins ceux qui se trouvent sur le devant, soit Anand Wilder (guitare et chant), Chris Keating (chant et bidouillages), ainsi que Ira Wolf Tuton (basse, bidouillages et brassard noir autour d’un bras), ont devant eux une sorte de cube ou de pupitre lumineux qui va servir presque uniquement de light show pendant la soirée. Une soirée de l’étrange… c’est ce que je ressens tout d’abord en les voyant. L’impression d’assister à un concert sortant de l’ordinaire, de voir un Ovni musical qui s’est posé parmi nous. Tout n’est qu’ombres et pénombres, laissant cette part de mystère inhérente à Yeasayer. En arrière-plan, les percussions sont précises et diablement hypnotiques, voire robotiques, surtout quand les percussions électroniques du synthétiseur s’allient à la frappe plus naturelle du batteur, tout cela dans une obscurité ne laissant transparaitre que des silhouettes qui se découpent de profil.
Et dès Rome, je suis subjugué par la voix, celle de Anand Wilder, qui possède ce petit je ne sais quoi qui vous fait tout simplement frissonner. Non content d’avoir un physique avantageux, le guitariste possède une voix très particulière qui me scotche sur place, et me laisse béat d’admiration. Musicalement, c’est pratiquement parfait, chaque morceau est l’occasion de se prendre une grosse claque à chaque intro : celle de I Remember me fait une fois de plus frissonner, avec cette quasi perfection là encore dans la voix, mais aussi dans l’exécution proprement dite du morceau. Mais ce début de concert, aussi beau soit-il, me laisse un goût d’inachevé, il manque quelque chose, qui s’appelle de l’âme, tout simplement. J’ai le sentiment en regardant en face de moi Chris Keating, le monsieur loyal de Yeasayer, que la machine est un peu en pilotage automatique, non pas comme certains groupes qui jouent les mêmes morceaux par habitude et presque par lassitude, non ce soir c’est autre chose, les membres de Yeasayer me semblent un peu « en dessous », l’air parfois lointains et absents… Ils semblent véritablement fatigués, c’est peut-être une impression, mais en tout cas c’est ce que je ressens. Car il est vrai que, lorsque j’aime ou j’admire un groupe comme c’est le cas ce soir, sans vouloir être particulièrement intransigeant ou paraître blasé (ah non, surtout pas cela !), j’avoue que l’âge aidant, je deviens plus exigeant peut-être, en tout cas je ne veux pas me laisser aller à la facilité qui consiste à dire que c’était fantastique ou génial, des mots que l’on entend trop souvent lors des différends concerts auxquels j’ai assisté. Mais malgré cela, je reste quelque part fasciné par le voyage auquel me convie Yaesayer… Et puis, à partir de Mondegreen, suivi du superbe One, le concert prend presque d’un coup une autre dimension, on s’élève dans les cieux pour planer au dessus du monde : entendre One en live vous donne tout simplement des frissons. Le reste, jusqu’au rappel, sera d’une grande beauté, presque irréelle d’ailleurs, avec en point d’orgue un sublime Madder Red, sur lequel, là, j’ai véritablement eu un flot d’émotions qui m’ont traversé tout le corps. Que dire, sinon que ce morceau est un pur bonheur, où les harmonies vocales vous transportent, où la voix (celle de Anand Wilder me semble-t-il) vous donne la chair de poule, où d’un coup vous réalisez que devant vous c’est un petit miracle qui a lieu ? Un miracle de pureté dans tous les sens du terme...
Le groupe se retire, puis le manager fait un signe à Kata : trois doigts levés, indiquant le nombre de morceaux que le groupe compte jouer lors du rappel… Et effectivement Yeasayer revient pour un ultime tour de piste incluant deux morceaux dont Sunrise de 2007, avant de se retirer enfin, définitivement, après 1h20 de concert. Quelque part je suis un peu déçu, j’aurais tant voulu que le concert décolle, ce fut presque le cas avant les rappels, mais seulement « presque ».
Musicalement parfait, le show a peut-être péché par un manque de communication entre le groupe et le public, malgré un batteur qui, lors du rappel, est venu faire l’article et inciter le public à se manifester. Mais il semble que le groupe ait été assez fatigué. Néanmoins, et avec quelques jours de recul, je m’aperçois de plus en plus que j’ai assisté à un grand concert, avec des moments rares qui auraient mérités d’être encore plus magnifiés.
Fin du rêve, Livie me rejoint, excitée avec les yeux encore brillants, elle au moins ne se pose pas de questions… comme quoi, elle a tout simplement trouvé le concert GRAND ! On se dirige vers le merchandising, où nous faisons une razzia de CDs et de T-shirts… Et, surprise ! Le manager du groupe (enfin je pense que c’est lui), nous voyant plein d’objets dans les mains, nous propose de prendre les CDs et les set lists et d’aller les faire dédicacer par les membres du groupe. Nous, on est agréablement surpris, et aux anges ! Cinq minutes plus tard, notre bienfaiteur revient, avec les CDs et les set lists autographiés, nous sommes heureux comme des gamins, ce sont des petits plaisirs qui nous font du bien.
Oui, décidemment, et plus j’y repense, Yeasayer eet un groupe rare, et je suis d’autant plus heureux d’avoir pu les voir. »
Une circulation presque nulle (enfin, pour Paris…), et me voila devant le Trabendo une fois de plus bien en avance ! Heureusement le temps est clément ce soir, et je ne tarde pas à retrouver Livie. Le temps file vite jusqu'à l’ouverture des portes… Mais je ne peux m’empêcher de pousser un coup de gueule envers les videurs quand ils veulent nous faire patienter, nous les possesseurs de billets pour le Point FMR, pendant qu’ils font entrer ceux qui ont des billets « Trabendo ». Coup de Gueule donc de ma part, et après une grosse minute d’attente, ils nous font enfin entrer dans la salle.
Je prends position dans la fosse, derrière moi malheureusement - et pendant tout le concert - j’aurais droit à deux ou trois jeunes filles hystériques, hurlant systématiquement à chaque morceau… Pénible !
Mais avant cela il nous faut subir, oui j’ai bien dit subir, une première partie portant le nom de Hush Hush, en l’occurrence un personnage assez étrange au look improbable, on dirait un personnage du Far West américain dans son costume noir et avec sa longue barbe. Mais cela n’est rien à coté de ce qui nous attend : car le bonhomme, seul sur scène bien sûr, lance des samples à partir d’une petite machine posée sur une petite table ronde, et là c’est tout simplement DISCO NIGHT !!! Ou alors Saturday Night Fever featuring The Bee Gees qui auraient croisé en chemin Michael Jackson !!! Car la spécialité de Hush Hush, c’est la danse !! Michael is back, il s’est réincarné !! Le bougre danse d’ailleurs bien, mais quand on voit son physique, on ne comprend pas, car cela ne va pas ensemble. Et puis si sur le moment c’est drôle, se taper 30 minutes de ce truc, c’est un peu du foutage de gueule. Tiens, j’aurais bien vu cela en première partie des Stranglers il ya 30 ans , les canettes auraient volé bas !!! En plus, le gars chante, enfin quand je dis qu’il chante, il essaie de poser sa voix sur des voix, elles, déjà enregistrées. Irréel, mais sans intérêt !
Passé ce grand moment de rock’n’roll, il est temps de se préparer à la venue de Yeasayer et de faire un voyage hors du temps… La scène est véritablement étrange ce soir, chaque musicien, du moins ceux qui se trouvent sur le devant, soit Anand Wilder (guitare et chant), Chris Keating (chant et bidouillages), ainsi que Ira Wolf Tuton (basse, bidouillages et brassard noir autour d’un bras), ont devant eux une sorte de cube ou de pupitre lumineux qui va servir presque uniquement de light show pendant la soirée. Une soirée de l’étrange… c’est ce que je ressens tout d’abord en les voyant. L’impression d’assister à un concert sortant de l’ordinaire, de voir un Ovni musical qui s’est posé parmi nous. Tout n’est qu’ombres et pénombres, laissant cette part de mystère inhérente à Yeasayer. En arrière-plan, les percussions sont précises et diablement hypnotiques, voire robotiques, surtout quand les percussions électroniques du synthétiseur s’allient à la frappe plus naturelle du batteur, tout cela dans une obscurité ne laissant transparaitre que des silhouettes qui se découpent de profil.
Et dès Rome, je suis subjugué par la voix, celle de Anand Wilder, qui possède ce petit je ne sais quoi qui vous fait tout simplement frissonner. Non content d’avoir un physique avantageux, le guitariste possède une voix très particulière qui me scotche sur place, et me laisse béat d’admiration. Musicalement, c’est pratiquement parfait, chaque morceau est l’occasion de se prendre une grosse claque à chaque intro : celle de I Remember me fait une fois de plus frissonner, avec cette quasi perfection là encore dans la voix, mais aussi dans l’exécution proprement dite du morceau. Mais ce début de concert, aussi beau soit-il, me laisse un goût d’inachevé, il manque quelque chose, qui s’appelle de l’âme, tout simplement. J’ai le sentiment en regardant en face de moi Chris Keating, le monsieur loyal de Yeasayer, que la machine est un peu en pilotage automatique, non pas comme certains groupes qui jouent les mêmes morceaux par habitude et presque par lassitude, non ce soir c’est autre chose, les membres de Yeasayer me semblent un peu « en dessous », l’air parfois lointains et absents… Ils semblent véritablement fatigués, c’est peut-être une impression, mais en tout cas c’est ce que je ressens. Car il est vrai que, lorsque j’aime ou j’admire un groupe comme c’est le cas ce soir, sans vouloir être particulièrement intransigeant ou paraître blasé (ah non, surtout pas cela !), j’avoue que l’âge aidant, je deviens plus exigeant peut-être, en tout cas je ne veux pas me laisser aller à la facilité qui consiste à dire que c’était fantastique ou génial, des mots que l’on entend trop souvent lors des différends concerts auxquels j’ai assisté. Mais malgré cela, je reste quelque part fasciné par le voyage auquel me convie Yaesayer… Et puis, à partir de Mondegreen, suivi du superbe One, le concert prend presque d’un coup une autre dimension, on s’élève dans les cieux pour planer au dessus du monde : entendre One en live vous donne tout simplement des frissons. Le reste, jusqu’au rappel, sera d’une grande beauté, presque irréelle d’ailleurs, avec en point d’orgue un sublime Madder Red, sur lequel, là, j’ai véritablement eu un flot d’émotions qui m’ont traversé tout le corps. Que dire, sinon que ce morceau est un pur bonheur, où les harmonies vocales vous transportent, où la voix (celle de Anand Wilder me semble-t-il) vous donne la chair de poule, où d’un coup vous réalisez que devant vous c’est un petit miracle qui a lieu ? Un miracle de pureté dans tous les sens du terme...
Le groupe se retire, puis le manager fait un signe à Kata : trois doigts levés, indiquant le nombre de morceaux que le groupe compte jouer lors du rappel… Et effectivement Yeasayer revient pour un ultime tour de piste incluant deux morceaux dont Sunrise de 2007, avant de se retirer enfin, définitivement, après 1h20 de concert. Quelque part je suis un peu déçu, j’aurais tant voulu que le concert décolle, ce fut presque le cas avant les rappels, mais seulement « presque ».
Musicalement parfait, le show a peut-être péché par un manque de communication entre le groupe et le public, malgré un batteur qui, lors du rappel, est venu faire l’article et inciter le public à se manifester. Mais il semble que le groupe ait été assez fatigué. Néanmoins, et avec quelques jours de recul, je m’aperçois de plus en plus que j’ai assisté à un grand concert, avec des moments rares qui auraient mérités d’être encore plus magnifiés.
Fin du rêve, Livie me rejoint, excitée avec les yeux encore brillants, elle au moins ne se pose pas de questions… comme quoi, elle a tout simplement trouvé le concert GRAND ! On se dirige vers le merchandising, où nous faisons une razzia de CDs et de T-shirts… Et, surprise ! Le manager du groupe (enfin je pense que c’est lui), nous voyant plein d’objets dans les mains, nous propose de prendre les CDs et les set lists et d’aller les faire dédicacer par les membres du groupe. Nous, on est agréablement surpris, et aux anges ! Cinq minutes plus tard, notre bienfaiteur revient, avec les CDs et les set lists autographiés, nous sommes heureux comme des gamins, ce sont des petits plaisirs qui nous font du bien.
Oui, décidemment, et plus j’y repense, Yeasayer eet un groupe rare, et je suis d’autant plus heureux d’avoir pu les voir. »
Yeasayer est un groupe de rock expérimental originaire de Brooklyn, combinant psyché folk et New Weird America.
(http://www.myspace.com/yeasayer)
• All Hour Cymbals (We Are Free, 23 octobre, 2007)
• Odd Blood (Mute Records, 8 février, 2010)
• Odd Blood (Mute Records, 8 février, 2010)
Anand Wilder : vocal, guitar
Chris Keating: keyboards
Ira Wolf Tuton : bass
Luke Fasano: drums
Chris Keating: keyboards
Ira Wolf Tuton : bass
Luke Fasano: drums
1. The Children (Odd Blood - 2010)
2. Rome (Odd Blood - 2010)
3. Wait for the Summer (All Hour Cymbals - 2007)
4. I Remember (Odd Blood - 2010
5. Tightrope (Single - 2008)
6. 2080 (All Hour Cymbals - 2007)
7. Love Me Girl (Odd Blood - 2010)
8. Mondegreen (Odd Blood - 2010)
9. ONE (Odd Blood - 2010)
10. Strange Reunions (Odd Blood - 2010)
11. Madder Red (Odd Blood - 2010)
12. Ambling Alp (Odd Blood - 2010)
2. Rome (Odd Blood - 2010)
3. Wait for the Summer (All Hour Cymbals - 2007)
4. I Remember (Odd Blood - 2010
5. Tightrope (Single - 2008)
6. 2080 (All Hour Cymbals - 2007)
7. Love Me Girl (Odd Blood - 2010)
8. Mondegreen (Odd Blood - 2010)
9. ONE (Odd Blood - 2010)
10. Strange Reunions (Odd Blood - 2010)
11. Madder Red (Odd Blood - 2010)
12. Ambling Alp (Odd Blood - 2010)
Encore
13. Grizelda (Odd Blood - 2010)
14. Sunrise (All Hour Cymbals -2007)
AFFICHE / PROMO / FLYER
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