Opening : ZOMBIE ZOMBI
« Il n’aura fallu que deux minutes pour que les 500 places mises en vente exclusivement sur Digitik partent, pour ce galop d’essai de MGMT, certainement avec l’objectif de roder leur nouvel album lors de 5 ou 6 dates européennes choisies précautionneusement. Alors pourquoi aller voir MGMT que j’avais fort largement décrié lors de deux prestations précédentes (au Bataclan et à l’Olympia en 2008) ? D’abord, pour la prestation du groupe dans une petite salle, et pour la découverte du nouvel album. Ensuite, j’aime bien laisser une dernière chance aux artistes avant de couper définitivement les ponts. En ce qui concerne MGMT, le problème que j’évoque régulièrement avec les amis, c’est l’incapacité du groupe à reproduire leur musique sur scène, et pire que cela, leur presque totale inaptitude à cet exercice.
En arrivant au Trabendo, j’avais décidé d’avoir un œil neuf et d’essayer de faire table rase des mauvaises expériences que j’avais vécues avec MGMT. Mais la première mauvaise - mais prévisible - surprise, c’est que, bien qu’il ne soit que 17h40, il y a déjà une grosse trentaine de personnes qui attendent : des jeunes filles pour la plupart, un public d’une moyenne d’âge de 18 ans au plus, bon chic bon genre pour la plupart. Peu de têtes connues, à part Joëlle, la gentille et sympathique photographe. Il faut dire que ce soir, il y a Lonelady à La Maroquinerie, et j’enrage un peu de ne pas pouvoir la voir.
Après une longue attente, c’est enfin la libération, les billets imprimés sont scannés, on nous demande aussi une pièce d’identité, j’entre enfin dans la salle, et ô miracle !... Je trouve une place devant, juste en surplomb de la fosse, sur le premier gros cube qui se trouve sur la gauche.
J’attendais un set direct de MGMT, mais non, il y aura une première partie : « ce soir, c’est Zombie Zombie… » me glisse Joëlle à l’oreille. Je connais vaguement de nom, mais c’est tout, et ce n’est pas la vue des divers claviers et de la batterie qui me rassure vraiment. Mais cette fois j’ai tort : les deux Français de ZZ pratiquent une musique électronique assez planante, voire psychédélique et entêtante, qui m’a beaucoup fait penser à Mike Oldfield par exemple. On a échappé à un énième duo adepte d’un électro rock de pacotille, comme c’est malheureusement souvent le cas. Zombie Zombie ne jouera en tout et pour tout que 3 morceaux (…si ma mémoire est bonne), de longues plages où les nappes des divers synthés et autres appareils électroniques se superposent pour former au final un ensemble plutôt convainquant, qui m’a procuré un sentiment d’évasion, et aussi, je dois bien le dire, un doux plaisir, rehaussé d’une pointe de nostalgie.
De nombreux roadies s’agitent sur scène pour s’assurer que tout est en place, MGMT est devenu manifestement une grosse machine. Bonne surprise, Ben Goldwasser est devant moi (donc sur la gauche), je vais enfin pouvoir le voir et l’écouter. C’est un Andy Vanwyngarden toujours aussi réservé qui fait son apparition sur scène : pas de fringues psychédéliques comme au Bataclan, non ce soir c’est sous le signe de la sobriété que s’annonce ce concert. Andy semble avoir les cheveux coupés plus courts, il est manifestement toujours aussi timide et réservé, mais on peut constater qu’il ne tourne pratiquement plus le dos au public comme c’était le cas par le passé. Mon angoisse ? Les bourrins qui les accompagnent, et ô divine surprise, fini le rock lourd et gras complètement en désaccord avec leur musique, place à un groupe qui désormais maîtrise beaucoup mieux leur musique. Oh, bien sûr Andy Vanwyngarden ne sera jamais un chanteur exceptionnel, mais ce soir il est audible, on sent que des efforts on été faits à ce niveau. Mais ce qui me frappe le plus, c’est que MGMT s’en sort beaucoup mieux en live avec les morceaux du futur album, « Congratulations ». Des morceaux qui, si ils s’avèrent certainement moins barrés et psychédéliques que ceux du précédent opus, prennent par contre en live une dimension beaucoup plus appréciable. L’impression que MGMT me donne, c’est qu’ils ont essayé de combler leurs lacunes. Le résultat n’est certes pas parfait, mais on perçoit tout de même de nombreux progrès.
Et les nouveaux morceaux dans tout ça ? Et bien, j’ai aimé Flash Delirium, It’s Working et Song For Dan Treacy, mais le coup de grâce, ou plutôt ce qui aura été l’état de grâce du groupe, ce fut le superbe Brian Eno, numéro 1 de ce concert à mon avis : pour la première fois, j’ai vu Andy sourire, et même rire sans retenue, heureux a priori de la tournure prise par ce morceau en live ! Moi, j’ai beaucoup pensé aux Kinks version sixties, une sorte de farandole ou plutôt une impression d’être sur un manège pris de folie. Un morceau surprenant et jouissif, à l’opposé de ce que le groupe faisait auparavant. Et chose plus surprenante, les titres de « Oracular Spectacular » n’auront pas été vraiment les rois de ce concert, malgré des versions honorables de Time To Pretend ou de Weekend Wars dans une bonne version. Le groupe se retire assez rapidement, puis revient pour deux ultimes morceaux, avec en final Congratulations, qui, lui, ne m’a pas vraiment convaincu. Pour ceux qui paraissent surpris : eh bien non, ils ne jouent plus Kids !! C’est ainsi, et est-ce vraiment un problème ? Car Kids révélait sur scène les faiblesses du groupe, je me rappelle qu’au Bataclan il n’y avait que des bandes sur ce morceau, aucun musicien sur scène… Alors est-ce que Kids est indispensable en live ? Bref, le groupe se retire au bout de 63 minutes devant un public qui sera resté tout de même assez poli et assez réservé ce soir. Plutôt paradoxal, lorsqu’on se souvient de l’hystérie provoquée par la seule présence d’Andy sur la scène de l’Olympia, il y a deux ans, alors que musicalement c’était nul…
J’arrive avec beaucoup de chance à avoir une précieuse set list, en l’occurrence celle de Ben (pas très sympa d’ailleurs, les roadies de MGMT qui ne voulaient pas donner les set lists, et qui faisaient la sourde oreille).
Alors la conclusion de tout ça… MGMT ne sera sans doute jamais un grand groupe de scène, c’est sûr et certain. Par contre, ils ont comblés quelques défauts, à commencer par leur groupe qui me semble vraiment moins bourrin, surtout en ce qui concerne le guitariste solo, qui cette fois-ci jouait aussi des claviers, et surtout ne confondait pas métal et légèreté… Avec un bassiste en retrait et assez discret, juste ce qu’il faut, quoi, avec un Ben Goldwasser que j’ai ENTENDU pour la première fois en trois concerts, et enfin avec un Andy qui a gagné en sobriété et qui manifestement faisait des efforts au niveau de la voix (même s’il a perdu quelque peu de sa flamboyance un peu irréelle, mais aussi tellement superficielle)...
L’avenir dira ce qui adviendra de MGMT : feu de paille ou non ? Je n’en sais rien, mais en tout cas, j’ai repris tout de même un peu d’espoir en eux, même si, je le répète et je veux que cela soit bien clair, j’ai assisté ce soir à un assez bon concert, sans plus, mais en tout cas loin des prestations catastrophiques de 2008. »
En arrivant au Trabendo, j’avais décidé d’avoir un œil neuf et d’essayer de faire table rase des mauvaises expériences que j’avais vécues avec MGMT. Mais la première mauvaise - mais prévisible - surprise, c’est que, bien qu’il ne soit que 17h40, il y a déjà une grosse trentaine de personnes qui attendent : des jeunes filles pour la plupart, un public d’une moyenne d’âge de 18 ans au plus, bon chic bon genre pour la plupart. Peu de têtes connues, à part Joëlle, la gentille et sympathique photographe. Il faut dire que ce soir, il y a Lonelady à La Maroquinerie, et j’enrage un peu de ne pas pouvoir la voir.
Après une longue attente, c’est enfin la libération, les billets imprimés sont scannés, on nous demande aussi une pièce d’identité, j’entre enfin dans la salle, et ô miracle !... Je trouve une place devant, juste en surplomb de la fosse, sur le premier gros cube qui se trouve sur la gauche.
J’attendais un set direct de MGMT, mais non, il y aura une première partie : « ce soir, c’est Zombie Zombie… » me glisse Joëlle à l’oreille. Je connais vaguement de nom, mais c’est tout, et ce n’est pas la vue des divers claviers et de la batterie qui me rassure vraiment. Mais cette fois j’ai tort : les deux Français de ZZ pratiquent une musique électronique assez planante, voire psychédélique et entêtante, qui m’a beaucoup fait penser à Mike Oldfield par exemple. On a échappé à un énième duo adepte d’un électro rock de pacotille, comme c’est malheureusement souvent le cas. Zombie Zombie ne jouera en tout et pour tout que 3 morceaux (…si ma mémoire est bonne), de longues plages où les nappes des divers synthés et autres appareils électroniques se superposent pour former au final un ensemble plutôt convainquant, qui m’a procuré un sentiment d’évasion, et aussi, je dois bien le dire, un doux plaisir, rehaussé d’une pointe de nostalgie.
De nombreux roadies s’agitent sur scène pour s’assurer que tout est en place, MGMT est devenu manifestement une grosse machine. Bonne surprise, Ben Goldwasser est devant moi (donc sur la gauche), je vais enfin pouvoir le voir et l’écouter. C’est un Andy Vanwyngarden toujours aussi réservé qui fait son apparition sur scène : pas de fringues psychédéliques comme au Bataclan, non ce soir c’est sous le signe de la sobriété que s’annonce ce concert. Andy semble avoir les cheveux coupés plus courts, il est manifestement toujours aussi timide et réservé, mais on peut constater qu’il ne tourne pratiquement plus le dos au public comme c’était le cas par le passé. Mon angoisse ? Les bourrins qui les accompagnent, et ô divine surprise, fini le rock lourd et gras complètement en désaccord avec leur musique, place à un groupe qui désormais maîtrise beaucoup mieux leur musique. Oh, bien sûr Andy Vanwyngarden ne sera jamais un chanteur exceptionnel, mais ce soir il est audible, on sent que des efforts on été faits à ce niveau. Mais ce qui me frappe le plus, c’est que MGMT s’en sort beaucoup mieux en live avec les morceaux du futur album, « Congratulations ». Des morceaux qui, si ils s’avèrent certainement moins barrés et psychédéliques que ceux du précédent opus, prennent par contre en live une dimension beaucoup plus appréciable. L’impression que MGMT me donne, c’est qu’ils ont essayé de combler leurs lacunes. Le résultat n’est certes pas parfait, mais on perçoit tout de même de nombreux progrès.
Et les nouveaux morceaux dans tout ça ? Et bien, j’ai aimé Flash Delirium, It’s Working et Song For Dan Treacy, mais le coup de grâce, ou plutôt ce qui aura été l’état de grâce du groupe, ce fut le superbe Brian Eno, numéro 1 de ce concert à mon avis : pour la première fois, j’ai vu Andy sourire, et même rire sans retenue, heureux a priori de la tournure prise par ce morceau en live ! Moi, j’ai beaucoup pensé aux Kinks version sixties, une sorte de farandole ou plutôt une impression d’être sur un manège pris de folie. Un morceau surprenant et jouissif, à l’opposé de ce que le groupe faisait auparavant. Et chose plus surprenante, les titres de « Oracular Spectacular » n’auront pas été vraiment les rois de ce concert, malgré des versions honorables de Time To Pretend ou de Weekend Wars dans une bonne version. Le groupe se retire assez rapidement, puis revient pour deux ultimes morceaux, avec en final Congratulations, qui, lui, ne m’a pas vraiment convaincu. Pour ceux qui paraissent surpris : eh bien non, ils ne jouent plus Kids !! C’est ainsi, et est-ce vraiment un problème ? Car Kids révélait sur scène les faiblesses du groupe, je me rappelle qu’au Bataclan il n’y avait que des bandes sur ce morceau, aucun musicien sur scène… Alors est-ce que Kids est indispensable en live ? Bref, le groupe se retire au bout de 63 minutes devant un public qui sera resté tout de même assez poli et assez réservé ce soir. Plutôt paradoxal, lorsqu’on se souvient de l’hystérie provoquée par la seule présence d’Andy sur la scène de l’Olympia, il y a deux ans, alors que musicalement c’était nul…
J’arrive avec beaucoup de chance à avoir une précieuse set list, en l’occurrence celle de Ben (pas très sympa d’ailleurs, les roadies de MGMT qui ne voulaient pas donner les set lists, et qui faisaient la sourde oreille).
Alors la conclusion de tout ça… MGMT ne sera sans doute jamais un grand groupe de scène, c’est sûr et certain. Par contre, ils ont comblés quelques défauts, à commencer par leur groupe qui me semble vraiment moins bourrin, surtout en ce qui concerne le guitariste solo, qui cette fois-ci jouait aussi des claviers, et surtout ne confondait pas métal et légèreté… Avec un bassiste en retrait et assez discret, juste ce qu’il faut, quoi, avec un Ben Goldwasser que j’ai ENTENDU pour la première fois en trois concerts, et enfin avec un Andy qui a gagné en sobriété et qui manifestement faisait des efforts au niveau de la voix (même s’il a perdu quelque peu de sa flamboyance un peu irréelle, mais aussi tellement superficielle)...
L’avenir dira ce qui adviendra de MGMT : feu de paille ou non ? Je n’en sais rien, mais en tout cas, j’ai repris tout de même un peu d’espoir en eux, même si, je le répète et je veux que cela soit bien clair, j’ai assisté ce soir à un assez bon concert, sans plus, mais en tout cas loin des prestations catastrophiques de 2008. »
MGMT ( pour MANEGEMENT) sont un groupe de musique américain basé à Brooklyn, New York, et si plusieurs médias en font une piste à suivre en 2008, c'est certainement par leur originalité (voir vidéo interactive) et par ce petit côté space-rock pas déplaisant. .
(http://www.myspace.com/mgmt)
2007 : Oracular Spectacular
2010 : Congratulations
2010 : Congratulations
Andrew Vanwyngarden : Guitars & Vocals
Ben Goldwasser : Keyboards
+
Bass
Guitar
Drums
Ben Goldwasser : Keyboards
+
Bass
Guitar
Drums
Flash Delirium (Congratulations - 2010)
The Youth (Oracular Spectacular - 2007)
It's Working (Congratulations - 2010)
Song For Dan Treacy (Congratulations - 2010)
Weekend Wars (Oracular Spectacular - 2007)
I Found A Whistle (Congratulations - 2010) o
Electric Feel (Oracular Spectacular - 2007)
Siberian Breaks (Congratulations - 2010)
Time To Pretend (Oracular Spectacular - 2007)
Pieces Of What (Oracular Spectacular - 2007)
Brian Eno (Congratulations - 2010)
Encore:
Someone's Missing (Congratulations - 2010)
Congratulations (Congratulations - 2010)
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