



Bon, en attendant, voici sur scène les Belges excités de Superamazoo, qui nous proposent leur interprétation de ce que le Clash jouerait (peut-être) aujourd'hui, : un mélange impur de reggae, soul, raï et hip hop. Bon, le côté hip hop, nous, ça nous gonfle rapidement, human beat box virtuose ou pas ! Mais pour le reste, chanteur bedonnant à la voix intéressante, cuivres bondissants, énergie jamais en reste, il y a quand même de quoi ne pas trop s'ennuyer pendant les 35 minutes du set de Superamazoo. Reste que le mieux, c'est quand même la reprise - traitement de choc de "London Calling" en intro, et les saluts du musiciens en outro sur l'inépuisable et jouissif "Monkey Man" (sur bandes) !


A la fin, les musiciens, qui ont l'air moins éreintés que nous, descendent tous dans la fosse nous serrer la main, échanger un petit mot, et il se dégage alors du groupe une gentillesse, une générosité touchantes, pas si communes que ça, en tout cas. On sent qu'il s'agit de leur part d'une offrande, d'une vraie volonté de partage, sans doute bien dans la tradition tsigane dont se réclame Eugene. Alors, au final, s'il y a un (petit) reproche qu'on peut faire à ce concert, c'est presque d'avoir été "trop", d’avoir laminé la diversité de leurs musiques (folklore, reggae, punk rock…) par une interprétation constamment extrême, de n'avoir pas eu la patience ou l'habileté de nous ménager des pauses, de nous avoir entraînés sans se soucier de notre résistance physique dans une gigue jusqu'au boutiste. Du coup, les explosions de plaisir en ont été moins fortes, et on a eu au final plus l'impression d'être bousculés qu'enchantés. Mais, soyons juste, mieux vaut ce "trop" là que la pingrerie de nombre d'artistes ou de groupes, et au fait, n’est-ce pas là justement le secret de l’âme tsigane, le goût de l’ivresse des sens jusqu’à l’excès ?
Je conclurai en notant que les plus beaux moments du concert ont quand même été, pour moi, "Tribal Connection" et "American Wedding", toujours mes deux morceaux préférés de "Supertaranta". Et que j'ai été évidemment ravi de la multitude de références brésiliennes, des t-shirts santistas des mignonnes choristes à la veste de survêt de l'ami Eugene : voilà, c'était juste un clin d'œil, mais au final, grâce à tout ça, le froid parisien était moins terrible en rentrant. »


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