Ce qu’en a pensé Eric :
« Finalement le "rock'n'roll motherf***" ayant (largement) dépassé la quarantaine est un animal pétri d'habitudes, facilement déstabilisé quand on lui bouleverse ses petites habitudes : remplacez les Maroquinerie, Trabendo et autres Elysée Montmartre par une salle moins courue, comme le Casino de Paris, et c'est un peu la panique. Y aura-t-il des sièges ce soir ? Quelle porte vont-ils ouvrir ? Comment va être le son ? Les questions existentielles se bousculent, l'angoisse monte, et on verra même, quelques uns de rnrmf abandonner leur (médiocre) place dans la queue pour aller "resquiller" et ainsi rentrer les premiers dans la salle (de fait privée de ses fauteuils, spectacle pour le moins inhabituel pour ceux qui se rappellent de mémorables concerts de Dexy's Midnight Runners, de Costello ou de Lone Justice, tous subis dans d'inconfortables fauteuils au cours des années 90). Ce mauvais moment de stress passé, et tout le monde ayant finalement trouvé sa place (les plus téméraires au premier rang, les plus "établis" au balcon), les festivités peuvent commencer.
J'ai lu beaucoup de bien de Syd Matters, sorte de pilier de la nouvelle école pop-rock française (qui chante en anglais, ne l'oublions pas), mais je ne suis pas impressionné par le spectacle de ces trois chaises en arc de cercle et de ces guitares acoustiques qui évoquent la soirée intimiste - un genre toujours un peu effrayant, soyons honnêtes ! Quand nos trois néo-hippies entament leur set, je ne suis pas plus rassuré, même si la set list, déjà dans les mains de Vincent, n'annonce heureusement que 25 minutes : Jonathan Morali et ses deux acolytes nous jouent une sorte de folk aussi dépouillé qu'emprunt d'une tension, d'un mal être qui me rappelle les morceaux les plus lents de Radiohead (et c'est pour moi un compliment). La voix de Jonathan est parfaite, et il y a une belle émotion qui se dégage. Seul problème, au bout de deux morceaux, on se rend compte que les trois suivants vont être exactement identiques : même tempo, même ambiance, même austérité solennelle, bref l'ennui s'installe à une vitesse sidérante, malgré l'a priori favorable que j'avais sur cette musique. A noter quand même que le dernier morceau, "Me and My Horses" décollera un peu, et ne sera pas dénué de puissance lyrique, mais trop brièvement pour rattraper la mauvaise impression générale qui prévaut désormais. Syd Matters ? Sans moi !
Je dois dire que se placer au premier rang a été ce soir une sage décision, même pour un concert aussi calme, car nous avons pu "vivre" cette musique au plus près d'Alison (je ne parlerai pas de ses musiciens, insipides et sans visage, qui ont quand même tissé un beau fond sonore, presque parfait - seul le batteur ne m'a paru pas très fin - à la voix régulièrement magique d'Alison), profiter de sa concentration, de ses efforts pour aller toujours vers une certaine perfection de l'expression vocale, sur des morceaux qui ne reposent finalement que sur la délicatesse de son chant. Je dois avouer aussi que, finalement, cette petite Anglaise au visage de poupée caché derrière ses boucles blondes, avait l'air vraiment heureuse de l'accueil chaleureux reçu (un peu excessif pour un concert aussi formatté, me direz-vous, mais qu'importe !) et du bonheur tranquille qui a fini peu à peu par se dégager de ce set largement "planant" et atmosphérique. Il y avait quelque chose de vraiment touchant et gracieux qui a fini par naître d'Alison Goldfrapp ce soir, et qui fait que je n'ai pas partagé au final la déception de mes camarades du balcon, qui n'ont sans doute perçu du concert que la difficile uniformité d'ambiances trop policées. Pour moi, deux chansons pop aussi franchement et joliment psychédéliques que "Little Bird" (et ses "July... July..." envoûtants) et surtout "Happiness", magnifique mélodie qui m'a rappelé les chefs d'oeuvre bucoliques du XTC de "Skylarking", ont pleinement justifié ma présence ce soir.
Au final, une belle soirée, passée à explorer d'autres sensations que celles qui nous sont plus habituelles chez les Rock'n'Roll Motherf***s. Même si on sera contents, après cette légère overdose de délicatesse, de retrouver plus tard dans la semaine la grossièreté des Breeders ou des Hives ! »
J'ai lu beaucoup de bien de Syd Matters, sorte de pilier de la nouvelle école pop-rock française (qui chante en anglais, ne l'oublions pas), mais je ne suis pas impressionné par le spectacle de ces trois chaises en arc de cercle et de ces guitares acoustiques qui évoquent la soirée intimiste - un genre toujours un peu effrayant, soyons honnêtes ! Quand nos trois néo-hippies entament leur set, je ne suis pas plus rassuré, même si la set list, déjà dans les mains de Vincent, n'annonce heureusement que 25 minutes : Jonathan Morali et ses deux acolytes nous jouent une sorte de folk aussi dépouillé qu'emprunt d'une tension, d'un mal être qui me rappelle les morceaux les plus lents de Radiohead (et c'est pour moi un compliment). La voix de Jonathan est parfaite, et il y a une belle émotion qui se dégage. Seul problème, au bout de deux morceaux, on se rend compte que les trois suivants vont être exactement identiques : même tempo, même ambiance, même austérité solennelle, bref l'ennui s'installe à une vitesse sidérante, malgré l'a priori favorable que j'avais sur cette musique. A noter quand même que le dernier morceau, "Me and My Horses" décollera un peu, et ne sera pas dénué de puissance lyrique, mais trop brièvement pour rattraper la mauvaise impression générale qui prévaut désormais. Syd Matters ? Sans moi !
Lorsque, après une trop longue souffrance sur des morceaux de musique folklorique de Syldavie et de chants des chevaliers de la table ronde avinés (on espère très fort que ce n'est pas Alison Goldfrapp qui a choisi le fond sonore pour l'entracte !), vers 20 h 50, "la secte de Goldfrapp" entre en scène, devant un décor à la fois chic et paysan (un fond de scène constitué d'un entrelas de joncs ou assimilés, sur lequel les lumières et les images projetées seront du plus bel effet), j'avoue que je ne suis pas impressionné. Les copains m'avaient laissé miroiter une égérie disco-pop en short moulant, j'ai droit à une bande de babs barbus et tout de blanc vêtus (le guitariste / violoniste etc. est en short, la harpiste semble sortir tout droit d'une pub pour le Caprice des Dieux avec des angelots blonds devant des nuages en coton, la claviériste devant nous porte des sabots blancs qui rappellent nos douloureuses expériences vestimentaires du début des seventies...), menée par une nymphette blonde habillée comme un page dans une production hollywoodienne sous acide ! Bon, le dernier album de Goldfrapp avait représenté un rude changement avec les deux précédents opus de disco-glam rock, et j'étais toujours en train de débattre avec moi-même pour décider si je le trouvais beau (quelques chansons faramineuses, essentielles peut-être même, du même calibre que les bijoux de "Felt Mountain") ou ennuyeux (une incroyable uniformité dans ses tempos "laid back" et ses arrangements cinématographiques). Et "Seventh Tree" va être au centre du concert ce soir, puisque ses 10 titres seront TOUS joués, et qu'il ne restera plus que quelques rares extraits des albums précédents, dont le sublime "Paper Bag" en intro, malheureusement passé à la moulinette "Seventh Tree", donc largement aseptisé, "Strict Machine" (pas sur la set list ?) en premier cadeau pour lancer la machine disco au bout de plus de 30 minutes et nous réveiller un peu, "Oh La La", incontournable, mais dans une version qu'Alison présentera elle-même comme "hillbilly", assez amusante en fait...
Je dois dire que se placer au premier rang a été ce soir une sage décision, même pour un concert aussi calme, car nous avons pu "vivre" cette musique au plus près d'Alison (je ne parlerai pas de ses musiciens, insipides et sans visage, qui ont quand même tissé un beau fond sonore, presque parfait - seul le batteur ne m'a paru pas très fin - à la voix régulièrement magique d'Alison), profiter de sa concentration, de ses efforts pour aller toujours vers une certaine perfection de l'expression vocale, sur des morceaux qui ne reposent finalement que sur la délicatesse de son chant. Je dois avouer aussi que, finalement, cette petite Anglaise au visage de poupée caché derrière ses boucles blondes, avait l'air vraiment heureuse de l'accueil chaleureux reçu (un peu excessif pour un concert aussi formatté, me direz-vous, mais qu'importe !) et du bonheur tranquille qui a fini peu à peu par se dégager de ce set largement "planant" et atmosphérique. Il y avait quelque chose de vraiment touchant et gracieux qui a fini par naître d'Alison Goldfrapp ce soir, et qui fait que je n'ai pas partagé au final la déception de mes camarades du balcon, qui n'ont sans doute perçu du concert que la difficile uniformité d'ambiances trop policées. Pour moi, deux chansons pop aussi franchement et joliment psychédéliques que "Little Bird" (et ses "July... July..." envoûtants) et surtout "Happiness", magnifique mélodie qui m'a rappelé les chefs d'oeuvre bucoliques du XTC de "Skylarking", ont pleinement justifié ma présence ce soir.
Au final, une belle soirée, passée à explorer d'autres sensations que celles qui nous sont plus habituelles chez les Rock'n'Roll Motherf***s. Même si on sera contents, après cette légère overdose de délicatesse, de retrouver plus tard dans la semaine la grossièreté des Breeders ou des Hives ! »
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